🦢Mouru d'amour🥪

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Un goéland x sandwich, idée du génie @zoratime 


Le roi de la plage, le goéland

Empereur des mers, impressionnant

Parmi ses congénères, un géant

Comme le dit l'adage, un vrai tyran

Les mets de luxe, les proies de choix

Se retrouvent avalés tout secs

Repas exquis, délicieux plats

Finissent à chaque fois dans son bec

Quelque mouette touche à sa cible

La sentence sera terrible

Tout ce qui passe dans son collimateur

Aura disparu dans moins d'une heure


Un sachet de craquantes, quelques bouts de farine cuite, du lait solide et une corne d'or — les ignorants l'appelleront cornet de glace. Ces derniers jours, la pêche est décevante. Depuis que le grand cormoran a migré, je dois me contenter des services de ces pauvres mouettes. Bruyantes, râleuses, idiotes et faibles, mais toujours meilleures que les pigeons. Les citadins mangeurs de déchets, eux, font office d'arlequins. De plus, l'alimentation humaine commence à réellement se dégrader : certains mangent des fruits, voire de la salade. De la salade ! Aucun apport calorique, aucune saveur. Cela fait si longtemps que je n'ai pas goûté au bonheur gustatif. J'aimerais trouvé la perle rare, celle qui... 


Mathéo a sept ans, et il vit avec sa maman Catherine et son papa Bertrand. Adolescent prématuré, ce garçon se met facilement en colère, n'hésitant pas à crier sur ses parents. Face à son insolence, Catherine et Bertrand décident de partir en vacances à la plage, espérant lui faire plaisir et par la même occasion le calmer. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu :

— Je voulais un sandwich au poulet ! Vous... vous êtes sourds ou quoi ?!

— Ecoute, Mathéo, je t'ai déjà dit qu'il n'y en avait plus au magasin...

— Mais j'ai dit, tu vas dans un autre pour acheter ! T'es bête ou quoi ?! J'aime pas le saumon ! »

Le couple normand ne sait plus quoi faire pour arrêter les crises de Mathéo. Malgré leur réticence, ils vont devoir sévir :

 — Bon, Mathéo, euh, tu as un sandwich donc tu le manges. Arrête tes caprices, maintenant.

 — Mais je veux pas !

 — Mathéo, s'il te plaît, écoute ta mère...

 — Vous m'énervez ! J'aime paAAAAH ! »


Regardez le, ce clown prétentieux, cet oiseau grossier. Tellement affamé qu'il s'attaque à un enfant ! Avec son gros bec ridicule et son crâne plat... Il est pathétique, à parader son énorme bedaine sur la plage. Même les pigeons sont rebutés, c'est dire ! Eux qui fouillent les poubelles les plus sales, on a enfin trouvé quelque chose pour les dégoûter.

 — Il est trop gênant... commente une mouette.

 — T'as vu ? enchaîne une autre. Il a cru qu'on était en deux-cents avant Jean l'Oie pour danser comme ça ?

 — Ce vieux goéland de mes deux, je ricane. Je me demande ce qui le pousse à agir comme ça. La dernière fois qu'il a bougé son cul, c'était pour une assiette de crevettes fraîches. »


Et si je vous disais que les poissons sont immortels ? Qui l'aurait cru, nous sommes éternels. Assassiné, décapité, ébouillanté, la vie ne nous quitte jamais. Ne nous reste que la souffrance infinie, jusqu'à ce que l'on soit broyé. Moi, saumon pas frais, repose en paix dans un bout de plastique. Coincé entre deux tranches de pain et des feuilles de salade,couvert de mayonnaise, j'attends mon heure. Plus d'yeux pour regarder ni de cerveau pour imaginer, mais une âme pour sentir le danger. La fin est proche !


Le goéland danse avec sensualité. Il parade, il se déhanche, il se balance, tourne et retourne. Chaque pas est un baiser, chaque mouvement d'aile est une étreinte, chaque claquement de bec est une déclaration d'amour. Le sandwich est délicatement retiré de son emballage. Le goéland aperçoit son bien aimé entre les tranches de pain, le saumon.

Et là, c'est le drame.


Moi, j'aime bien le pain, c'est cool. Et j'ai un peu peur de m'approcher des humains, tu vois. Alors, pour surmonter ma phobie, mon psy, M. Pigeonquille, il m'a dit : « Eh bah, tu te promènes, et quand tu vois un humain avec un bout de pain, tu fonces, t'hésites pas, et tu lui voles en plein vol. Faut affronter tes peurs, tu vois ? ». Et du coup, j'ai fait comme il a dit, et ça fonctionne ! Si tu files comme l'éclair, genre viouu, les humains, ils te laissent faire, facile. Et du coup, maintenant, j'ai une super technique, genre trop cool, et en plus, j'ai un sandwich au saumon ! 


Maître Goéland par un saumon tenté
Dandinait niaisement son plumage
Maître Pigeon par un pain attiré
Se posa non loin de la plage
Et bonjour, plat industriel !
Chante le Goéland de sa voix la plus belle
Sans mentir, si votre senteur
Se rapporte à votre saveur
Vous semblez un met raffiné ma foi
Le Pigeon absorbé par son futur repas
N'entendit point l'adversaire
Vole et attrape le saumon dans les airs
Son précieux butin en pattes, il s'envole au loin
Un petit vol anodin
Devient une tristement célèbre affaire
Le crime d'oiseau-icide involontaire
Le Goéland est décédé
Lorsque le Pigeon lui déroba son aimé


Oui je suis fière de ce truc, et je me demande pourquoi j'ai arrêté l'écriture alors que c'est trop bien. Du coup le prochain one shot arrive bientôt (ce sera moins bordélique vous inquiétez pas)

Si vous avez des idées d'histoire, donnez les moi en commentaire !

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