Hommes, voyez au loin l'Espérance nouvelle
Répandre à l'horizon sa lumière éternelle !
Parmi les ombres et les cieux
Vole l'essaim des rêves d'or.
O Poète, voici l'Aurore ;
Vers la Nature ouvre tes yeux :
Depuis les Hauteurs Infinies
S'écoule en nappes lumineuses,
Nimbant les aires de l'Esprit,
L'Espérance Majestueuse.
Hommes, voyez au loin l'Espérance nouvelle
Répandre à l'horizon sa lumière éternelle !
Ténèbres, gouffres et abîmes,
Quelque point d'ombre sur la Terre,
Tout cela meurt dans le Mystère
Et dans la grandeur du Sublime ;
Et toutes les bouches du Monde
S'en iront goûter tour à tour
De cette Clarté toute l'onde
A la coupe du Nouveau Jour.
Hommes, voyez au loin l'Espérance nouvelle
Répandre à l'horizon sa lumière éternelle !
Rien ne demeure et tout renaît !
Mère de l'Être et du Néant,
Qui par un geste tout-puissant
Ranime tout ce qui fanait !
Touchant en tout point l'Univers,
Et se fondant en toute chose,
Elle est cette Femme solaire
Pleurant au seuil des tombes closes.
Hommes, voyez au loin l'Espérance nouvelle
Répandre à l'horizon sa lumière éternelle !
Comme un œil fixé dans l'azur,
Plongeant dans le cœur des amants,
Voilà l'Espoir qui jaillissant
Couronne toute créature !
Frère du Temps et de l'Espace,
Frère des ans multipliés,
L'Espoir en nous laisse une trace
Que nul ne pourra oublier !
Hommes, voyez au loin l'Espérance nouvelle
Répandre à l'horizon sa lumière éternelle !
Génie du Nombre et de l'Amour,
Dont le perpétuel mouvement
Guidera les Hommes marchant,
Écrivant l'Histoire toujours !
O Poète, voici le soir !
Vois tes lauriers qui ont verdi !
Que ton âme pleine d'Espoir
Chante le secret de la Vie !
Hommes, voyez au loin l'Espérance nouvelle
Répandre à l'horizon sa lumière éternelle !
Arthur Rosellier