Chapitre 6: Lundi ~ Avery

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Plusieurs jours se sont écoulés depuis que j'avais reçu le message anonyme. Pourtant, son contenu me laisse toujours dans l'incompréhension. Qu'est-ce que cette personne insinuait à travers son message ? Ou alors, était-ce une simple blague ? Pas drôle, certes, mais une blague quand même. Il est actuellement 7 h et je suis en train de manger mon petit-déjeuner. De délicieux pancakes que mon père venait à l'instant de me préparer. Aujourd'hui, c'est la rentrée, j'espère de tout cœur être dans la classe de mon groupe d'ami(e)s. On va toutes et tous rentrer en seconde.
Une fois habillée, coiffée, bref, la totale quoi, je prends mes affaires et vais m'asseoir dans la voiture. Il est maintenant 8 h 05 et la voiture roule en direction du lycée. J'avoue qu'à cet instant précis, le stress commence à se faire remarquer.
Mon père s'arrête devant l'allée qui mène au portail du lycée. Je lui fais un câlin et sors de la voiture. À peine mon pied sortit de la voiture que toutes mes amies me sautèrent aux bras.
"-Oh, vous m'avez tellement manqué, dis-je."
"-La même!! Eh plus jamais on se sépare aussi longtemps, enchaîne Erato"
"- Mais d'ailleurs, il est où Zac? Demande soudain Cléo."
"- Sûrement encore en retard, dis-je en rigolant."
"- Oh, vous me critiquez encore, c'est ça, crie Zac le sourire aux lèvres."
"-Comment t'as deviné ? Plaisante Ella."
Nous, nous élancèrent toutes les quatre sur lui, il crie aussitôt.
"-NANNN!! PAS DE CONTACT PHYSIQUE."
Mais comme à notre habitude, nous ne l'écoutons pas.
"- Bon d'accord, mais juste un hein, céde Zac qui ne pouvait de toute façon rien dire."
Une fois le câlin fini, je distribue à chacun leur cadeau respectif. Après quelques câlins de remerciement, Ella déclare.
"- Bon ce n'est pas que j'ai envie de voir les listes, mais un peu quand même !"
Son impatience me fit rire.
Une fois devant les listes, nous constatons avec joie et soulagement, que nous sommes tous dans la même classe.
"-Oh, je ne veux rien savoir, cette année va être incroyable!! Se réjouit Cléo".
"- Non il n'y a pas mon copain... , lance tristement Erato".
"-Pas grave, c'est moi ton homme capable, plaisante Cléo".
Oui, notre amitié possède un humour bien à elle, souvent jugé par les autres groupes. Mais en vrai de vrai, on s'en fiche royalement.
La sonnerie sonna, en même temps, elle ne va pas aboyer...
Bref, passons, tous les élèves se dirigent vers leur salle respective, nous y compris.
Nous découvrons, à mon plus grand plaisir, que notre professeur principal était une prof d'espagnol, Mme Garcès.
Quatre heures plus tard, c'est la pause méridienne.
"-J'ai faim, dit pour la 100ᵉ fois Ella."
"-J'crois qu'on a compris, lance Zac."
Après s'être servi et installé à une table, nous commençons à manger pour le plus grand bonheur d'Ella et de Cléo.
"- D'ailleurs, il faut qu'on se retrouve mercredi après-midi pour goûter la nourriture que j'ai ramenée de Londres, nous prévient Cléo"
"- Avec plaisir, dit Ella avec enthousiasme à l'idée de manger".
Une fille passe au même moment.
"- Salut Zac, dit la fille."
"- OUh Zac ton charme a atteint Alicia, ironise Erato."
"- Par pitié, pas elle, répond Zac avec horreur".
Un voyant dans mon cerveau s'allume. Cette fille s'appelle Alicia, Alicia Sanidala. Elle a comme initiales AS... Non, ça ne peut pas être elle. Et même, pourquoi elle ferait ça ? À part le fait que ce soit une peste, elle n'est pas assez intelligente pour savoir envoyer un message en masqué.
Je chasse vite cette idée absurde de mon esprit. La vraie question que je me pose, c'est, le messages que j'ai reçus, mes amies ont-elles reçu le même ? Et si je leur parlais de ça, faudrait-il que je leur dévoile mon secret ? La terreur m'envahit. Je n'ai pas envie de les perdre, alors je préfère ne rien dire.
" Vous avez fini ? M'impatientais-je."
" -Avery ça va ? Tu n'as pas beaucoup mangé aujourd'hui, s'inquiète Erato."
Il est exact que ces derniers temps, j'avais du mal à manger correctement... Peut-être le retour de mes anciens problèmes concernant la nourriture. Il y a à peine deux ans, je passais mes journées, voir mes semaines, à ne manger qu'une petite quantité de nourriture. Mon poids et mon corps me préoccupaient beaucoup, et c'est toujours le cas. J'ai cette sensation d'encombrer l'espace, de ne pas être à ma place et de me sentir comme une baleine échouée sur la plage bien que mon poids soit dans la moyenne. Mais je garde tout cela pour moi et me contente d'afficher un grand sourire et de répondre.
" - Oui oui, tu inquiètes, c'est juste que la cantine est surchargée et tu sais à quel point j'ai horreur des gens."
Cette réponse n'était pas totalement fausse.

La sonnerie de 17 h se mit, pour mon plus grand bonheur, à se faire entendre. Cette journée m'a paru interminable. Une fois en dehors du lycée, j'aperçois la voiture de mon père garée devant le lycée. J'entre à l'intérieur et prends de ses nouvelles, nous nous échangeons nos péripéties de la journée. Pour ma part, les informations que j'échange avec mon père sont triées. Je lui épargne par exemple le passage avec Alicia et ma théorie délirante.
Une fois dans ma chambre, je dépose mon sac à côté de mon bureau tout en scrutant la boîte posée sur celui-ci. Une boîte en bois avec une sorte de serrure dont la clé était déjà dessus. Je la tourne et bientôt un *clic* se fit entendre. À l'intérieur des photos, de ma mère, de ma sœur et de moi datant d'environ sept ans. À côté, des tickets de cinéma ou encore des voyages que nous avons faits. Les larmes me montèrent, mais je les essuie directement lorsque je vis mon père sur le pas de la porte.
"- J'ai trouvé cette boîte dans le grenier, commence mon père, je me suis dit que tu voudrais l'avoir."
"- Merci beaucoup papa."
Il se tourne en direction de l'escalier.
Je me laisse tomber sur mon lit et ferme les yeux.
Mon téléphone vibre.
Un message.
Pas n'importe lequel.
Celui d'un numéro masqué. Je l'ouvre et lu son contenu.
" Bonjour Avery, je voulais personnellement t'informer du nouveau couple du collège, Claudia et Marco, mais bon, je connais ta fâcheuse habitude de tout espionner alors, tu dois déjà être au courant. AS"
Ok là, ça fait carrément flipper le bail. Je m'empresse d'éteindre mon téléphone et de le ranger au fond de mon tiroir. L'utilité? Il n'y en a aucune, à part pour m'éviter une nouvelle crise d'angoisse.

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