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— Qu'est ce que tu fabriques avec la Reine des fées ? Aboya Peter, dès qu'il eu franchit le pied de la porte de la cabane.

— Bonsoir à toi aussi, je suis ravie de te voir en cette belle fin de journée, la mienne était excellente — même si tu sembles t'en taper un rein — et la tienne a du être catastrophique au vu de ton humeur massacrante, marmonnais je dans ma barbe.

Dos à lui, je ne voyais pas l'expression qui suivit mes paroles, mais au vu du silence j'en devinais qu'il levait les yeux au ciel, ce qui renforça sa colère déjà palpable dans l'habitat. D'ailleurs pourquoi diable était il en colère ? 

— J'ai très peu envie de plaisanter, Abigail, il appuya juste assez sur mon prénom — ce qu'il ne faisait jamais — pour que je comprenne qu'il était sérieux.

Reçu cinq sur cinq.

Fatiguée d'avance par la discussion — et certainement la dispute — qui allait suivre, je me tournais d'un air las vers lui, abandonnant par cette occasion le pliage de mes vêtements fraichement propres et secs.

— Quel est le problème au juste ? 

Je le vis prendre une longue inspiration. Je plissais les yeux tout en continuant, pas certaine que la suite allait me plaire. Non, en fait, j'étais persuadée que celle ci n'allait pas du tout m'enchanter. 

— Tu ne vois vraiment pas le soucis dans tout ca ? Avança-t-il, ses yeux verts émeraudes plongeant dans les miens.  

Je le vis s'approcher, pas à pas, comme un prédateur près à sauter sur sa cible. Et j'étais la cible en question. Je redressais la tête pour planter un peu plus mon regard dans le sien. Il y avait bien longtemps que je n'avais plus peur de cet affreux personnage, mais depuis quand exactement ? Depuis ce fameux jour où j'avais appris que nos destins étaient liés ? Ou bien avant ? Oui, il pouvait être monstrueux, j'en avais fait les frais à nos débuts, mais j'avais surtout appris à le comprendre. Ses actions étaient menées dans le but de sauver son ile, ses compagnons, de le sauver lui. Et il était prêt à tout. Qui ne le serait pas à sa place ?

— A vrai dire, non je ne le vois pas, puisque je ne sais même pas de quel soucis tu me parles, Peter.

Pan s'approcha davantage, jusqu'à presque combler la distance qui nous séparait. Cette infime distance. Dieu comme je voudrais qu'il la réduise autant qu'il s'en éloigne. Son regard émeraude toujours plongé dans le mien, me consuma un peu plus, à mesure qu'il se rapprochait de mon point d'ancrage. 

A quel moment mes sentiments avaient changés le concernant ? Quand la haine avait était remplacée par cet autre chose ? Ce petit quelque chose d'indéfinissable mais qui était là. Cette attraction entre nous qui ne faisait que grandir à mesure que le temps faisait son chemin. 

— Alors je vais éclairer ta lanterne, Abi', murmura t-il au creux de mon oreille quand il se pencha vers cette dernière d'un geste lent et calculateur. 

Je frissonnais à ce geste. Putain de Pan. D'un mouvement spontané, mes pieds se décollèrent du sol pour me pousser un peu plus contre lui.  D'une main, il m'entoura la taille m'emprisonnant contre lui. Je déglutis péniblement, il me fallut m'armait d'une bonne dose de réflexion pour émettre une réponse sans bégayer.

PETER PAN ET LE RETOUR AU PAYS DES SONGES [peter pan x oc] - • tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant