Chapitre 2

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                                                                   Lucas


– Allez ! Allez ! Allez ! Braillé-je à mon personnage 3D à travers la télévision.

J'ai bien évidemment choisi Tod, qui d'autre ? Je me concentre de plus belle, les yeux rivés vers la petite télévision que mes parents ont installé dans ma chambre. J'aperçois la ligne d'arrivée. La montée d'adrénaline me prend d'assaut, et mon pouce appuie violemment sur le bouton comme si cela allait faire augmenter la vitesse du kart.

A côté de moi, Thomas s'énerve et pousse des jurons, en essayant tant bien que mal de me passer devant.

3... 2... 1... Oui !

La ligne d'arrivée passée, je lâche ma manette qui rejoint le sol dans un fracas, et lève mes bras afin de faire ma fameuse danse de la victoir-e.

– Merde ! C'est pas possible ! Comment fais-tu ? A chaque fois, c'est pareil ! C'est à se demander si ce jeu n'est pas truqué ! Râle Thom à côté de moi.

– Le talent mec ! Le talent ! Ris-je, alors qu'il m'assène un coup de coude dans le ventre. En réponse, quelques instants plus tard à peine, je le plaque sur mon lit. De là commencent les chamailleries. Je le frappe, il me frappe, il me fait mal, je lui fais mal, mais il y a bien une chose que nous faisons ensemble, nous rions aux éclats. La preuve que cela n'est qu'un jeu.

Alors que nous nous chamaillions, la porte s'ouvre.

Nous nous arrêtons et notre regard tombe sur ma sœur. Elle paraît remonter. Ce n'est pas bon signe. Qu'est-ce qui est pire que de rentrer avec un cinq sur vingt ? La colère sans pitié de ma sœur.

– Que voulez-vous, sœur ? Lui demandé-je, en me relevant

– En premier temps, que Thomas dégage. En deuxième que l'on parle. Me répond-t-elle brutalement, ce qui prouve son mécontentement. Thomas ne se fait pas prier, et sait pertinemment le sort qui m'est réservé. Une fois dehors, elle s'avance vers moi. Je recule tout en restant assis sur mon lit, jusqu'à toucher le mur. Sans issue.

– Alors toi ! S'égosille-elle

– Oui ? Appréhendé-je

– C'est quoi ton problème ?! S'énerve-t-elle, je ne réponds pas, sachant convenablement que cela n'est pas une question ?

– Au cours de ma vie, je t'ai présenté des tas et des tas de personnes avec qui mon amitié s'est finalement terminée car elles étaient là pour se rapprocher de toi. J'ai cherché et cherché pour trouver Anny. S'emporte-t-elle

Anny, quel beau surnom.

Petite chipie est largement mieux. Plus, intime

– Mais non, il faut que monsieur ne l'aime pas. Il faut que monsieur soit ingrat avec elle. Il faut.. Il faut.. qu'il se fasse détester par la fille qui compte le plus à mes yeux. Pourquoi ? Pour se montrer, pour que tu aies l'attention de tous,comme toujours. Et que finalement, je reste dans l'ombre comme la sœur de Lucas. Comme la meilleure amie de la fille qui déteste Lucas. Et si tu le nies, saches que c'est déjà en vigueur, et que l'on m'appelle déjà comme ça parce que je cite « c'est drôle ». Ils vont voir si c'est drôle de vivre dans l'ombre de quelqu'un, surtout quand ce quelqu'un te tient à cœur tant bien que mal... sanglote-t-elle. Elle s'arrête, essuie les quelques larmes très discrètes qui coulent le long de ses joues.

Oh, ma sœur..

– Fin voilà, alors je t'en prie. Non. Je t'ordonne de faire des efforts avec Anastasia. J'en ai plein les bottes de ton comportement de gamin pourri gâté ! Termine-t-elle

– Je t'assure qu'à l'avenir, je ferais des efforts. Mais en même temps, elle me cherche.. La taquiné-je

– Comment ça ? Vas-y, expliques-moi. Sors-moi ton discours pour que je puisse rire un peu. Lance-t-elle

– C'est sa tête. Elle.. Elle... Elle me donne envie de la faire chier et je peux pas résister. Je suis désolé. Et puis regarde comment elle me parle ! Il y a de quoi la réprimander aussi ! Elle passe ses journées à ricaner sur mon dos et à me toiser. Elle me cherche !

– Elle répond à ton comportement de con, oui ! Tu penses que ta dernière blague sur le rapport entre les piques de colère et des règles, l'a fait rire ? Bah non ! Tu n'es simplement qu'un pur con qui ne cherche pas à mûrir ou à changer. Non, en fait j'ai plus court. Tu n'es qu'un homme. Finit-elle par me dire.

Bien évidemment que cela fait mal.Ça fait mal de voir à quel point j'ai merdé pour qu'elle dise ça. Ça fait mal de voir à quel point on a merdé, pour qu'elles disent cela. Je ne veux pas être associé à ce genre d'homme, en même temps, qui voudrait l'être. Je dois me rattraper auprès de la meilleure amie de ma sœur.

Au près de petite chipie.

Sentiments sous surveillanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant