Smile

chapitre II

Elise, plongée dans une journée brumeuse, déambulait solennellement dans les couloirs illuminés par le lustre du hall d'entrée. Les portraits figés sur les murs semblaient suivre ses déplacements, leurs yeux semblant refléter la tristesse et le mystère qui enveloppaient la demeure. Une atmosphère pesante persistait, accentuant le sentiment que chaque pas d'Elise était scruté par les regards gelés du passé.

Le silence oppressant renforçait le sentiment d'isolement d'Elise, même en présence de sa mère quelque part dans le manoir. Privée d'amis et de contacts extérieurs, elle se plongeait profondément dans l'étude de la littérature française, une compagnie silencieuse mais fidèle. Les pages des grands livres semblaient être ses seuls compagnons, témoins de son existence recluse dans ce manoir somptueux mais empreint de tristesse.

Le frisson persistait alors qu'elle descendait l'escalier, les regards des portraits semblant intensifier leur surveillance. Intriguée, elle découvrit une porte ouverte, une rareté dans la maison où les portes étaient souvent fermées pour conjurer les esprits. Son cœur battait plus fort, confrontée à une brèche dans les règles établies, laissant présager des mystères inattendus derrière cette porte entrebâillée.

Son appel résonna dans le silence, mais aucune réponse maternelle ne vint troubler l'atmosphère. Le mystère de la porte entrebâillée persistait, faisant naître en elle une inquiétude grandissante. Elise se retrouvait face à l'inconnu, les ombres de la maison somptueuse semblaient épaissir leur voile mystérieux autour d'elle.

Le courage la guidant, Elise ouvrit la porte pour y découvrir le néant. Refermant la porte derrière elle, elle ressentit soudainement la disparition de cette sensation d'observation. Sa mère, aux cheveux soigneusement relevés en chignon, venait d'entrer dans le hall. Un soulagement mêlé à la curiosité persistait, laissant planer l'ombre de l'inconnu dans le manoir silencieux.

La beauté parfaite de sa mère, aux cheveux noirs ondulés, à la peau de porcelaine et aux yeux bleus océan, captivait comme une œuvre d'art vivante. Aucune imperfection ne ternissait sa perfection, créant une aura de grâce surréaliste. Le contraste entre la beauté irréelle de sa mère et l'énigme qui enveloppait le manoir ajoutait une dimension fascinante à l'atmosphère déjà mystérieuse.

Le raffinement de la perfection s'étendait à chaque aspect du corps de sa mère – une taille mince, des hanches parfaites, une stature moyenne, et des jambes délicatement fines. Chaque détail semblait sculpté avec une précision presque surnaturelle, renforçant l'impression d'une créature éthérée évoluant dans le manoir mystérieux.

Elise, bien qu'arborant une ressemblance frappante, se distinguait par une stature plus petite à ses 17 ans. Son visage délicatement fin contrastait avec celui de sa mère. Les cascades d'ondulations libres de ses cheveux, détachés et caressant ses épaules, ajoutaient une touche de jeunesse à la similitude familiale. Une dualité entre la beauté mature de sa mère et la fraîcheur de la jeunesse d'Elise se dessinait dans la demeure empreinte de mystères.

La voix calme et attendrissante de sa mère enveloppait la question : "Ma chère Élise, auriez-vous vu votre père dernièrement?" L'interrogation résonnait dans le hall du manoir, ajoutant une note d'inquiétude à l'atmosphère déjà chargée de mystère.

Elise rassura sa mère en lui expliquant qu'elle n'avait pas vu son père, mais qu'il devrait arriver bientôt. Sa mère  ajouta que des amis de son père, venus pour collaborer sur un grand sujet philosophique, séjourneraient quelques mois au manoir. L'annonce de ces invités spéciaux laissa planer une aura d'anticipation et d'excitation dans le manoir, même si l'inconnu persistait dans les ombres.

La mère d'Elise confirma que l'ami de Harry serait accompagné de son fils. L'idée de profiter de l'air frais de la campagne et de la forêt, loin de l'agitation citadine, semblait apporter un souffle de renouveau au manoir. Une nouvelle énergie et l'espoir d'une compagnie joyeuse semblaient se dessiner dans l'annonce de l'arrivée de ces invités.

Elise se plongea dans les mots intemporels de Shakespeare, s'évadant dans des mondes façonnés par la plume du dramaturge. Quelques heures plus tard, elle décida de changer d'air et de s'habiller dans une robe mi-longue blanche, privilégiant la simplicité et le confort. L'anticipation de la soirée à venir ajoutait une lueur d'excitation à la quiétude temporaire du manoir.

Lorsqu'Elise perçut des mouvements au rez-de-chaussée, elle entreprit de descendre pour saluer les invités. Une légère nervosité accompagnait son pas, mêlée à la curiosité de découvrir ceux qui allaient partager la demeure familiale pendant quelques mois.

La différence vestimentaire était frappante lorsque Elise descendit. Les tenues citadines des invités contrastaient nettement avec le style déconnecté du "nouveau monde" que portait sa famille. Un écart entre deux mondes semblait se matérialiser dans la salle, accentuant l'atmosphère de mystère et de disparité entre les invités et les résidents du manoir.

Son regard fut captivé non pas par les différences vestimentaires, mais par le fils, d'une beauté frappante et étrangement familière. Une lueur de reconnaissance dans ses yeux trahissait la possibilité qu'ils se soient peut-être rencontrés auparavant. Un mystère personnel semblait se mêler à celui du manoir, intensifiant l'intrigue qui entourait cet étrange rassemblement.

Un frisson parcourut Elise lorsque, s'approchant pour une poignée de main amicale, elle entra en contact avec le fils. Une sensation familière, semblable à celle de la rencontre avec l'homme au sourire étrange, traversa son être. L'écho mystérieux semblait se répercuter à travers ces poignées de main, éveillant une inquiétude nouvelle dans le manoir.

Elise sourit au père du jeune homme et prit le bras de sa mère, cherchant à apaiser son inquiétude. Les gestes chaleureux semblaient formuler un réconfort silencieux, unissant la famille dans un élan de soutien face aux énigmes qui semblaient planer sur l'arrivée de ces invités.

La soirée s'écoula au rythme de longues discussions et d'un repas partagé. Elise, malgré elle, ne put détacher son regard de ce jeune homme nommé Hermès. À chaque échange, ses sourires amicaux résonnaient, provoquant des frissons inexplicables. Une connexion mystérieuse semblait s'établir, tissant des liens insaisissables au sein du manoir chargé d'histoire et de secrets.

"Je suis fatiguée, je vais vous laisser pour aujourd'hui. J'ai été enchantée de faire votre connaissance. À demain", annonça Elise, utilisant l'épuisement comme prétexte pour échapper aux regards insistants de Hermès. Elle s'échappa rapidement, se réfugiant dans sa chambre, tentant de calmer sa respiration saccadée. L'étrange lien entre eux laissait une empreinte indélébile, faisant naître des émotions complexes et indéchiffrables.

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