Cette nuit où nos regards se sont croisés

Une journée mouvementée

Chicago 7 h 30

Ohanna

Le réveil sonnait pour la quatrième fois avant que je me décide enfin à me lever. À moitié endormie je m'assis sur le lit en désordre. Ma chambre était magnifique. Des posters de musique remplissaient les murs noir de la pièce, un piano trônait dans un coin de la chambre suivit de ma guitare et un immense miroir qui se trouvait à côté de plusieurs commodes blanches, sur lesquelles on retrouvait de petits papiers, avec les chansons que j'écrivais tard le soir.

Lentement, je me suis levé du lit, pour me diriger vers la salle de bain de mon appartement.

J'étais à Chicago depuis deux ans pour mes études et cela ne me déplaisait pas du tout. Je dirais même que cela me rendait heureuse d'être ici. La ville était vivante, avec des buildings tous plus grands les uns que les autres, de magnifiques peintures sur les murs et des émotions exprimées sur chaque visage, simplement la vie. Ce que je n'avais jamais pu connaître chez moi, dans ce coin éloigné de toute communauté, entourée seulement de ma tante qui m'avait recueillie après la tragique mort de ma mère suite à une grave maladie.

Là-bas, je ne pouvais rien faire d'autre que rester enfermé dans cette maison que j'appelais ma prison. J'étais seule, ma tante ne prenait pas soin de moi, elle ne me prenait pas en compte. Quelques mois après mon arrivée, son compagnon nous avait rejoints. Celui-ci était violent avec moi. Chaque soir, avant de dormir, il venait me rendre visite et je n'ai jamais pu oublier ces soirées interminables et ces nuits que je passais à pleurer. Quand j'ai annoncé à ma tante que je voulais déménager Pour les cours, elle fut ravie. Elle m'avait même proposé de payer l'appartement, ce que j'ai poliment refusé. Je la détestais, je ne voulais plus jamais entendre parler d'elle et encore moins lui devoir de l'argent.

En arrivant dans la salle de bain, je commençais à me déshabiller pour me laver. Comme chaque matin, je n'avais que très peu de temps avant de devoir me rendre à l'école. Une fois que j'ai fini de me déshabiller, je laisse l'eau de la douche italienne couler jusqu'à ce qu'elle atteigne une température élevée, les douches chaudes étaient pour moi d'un grand réconfort. L'eau coulait sur ma peau jusqu'à ce que celle-ci devienne légèrement rouge. Je coupe donc l'eau et je sors de la douche, j'attrape une serviette et l'enroule autour de mon corps.

En regagnant ma chambre, je me dirige vers les deux commodes et extrait une pile de vêtements soigneusement agencés. Après quelques minutes d'indécision, je me décide à revêtir une élégante jupe noire, dévoilant une longueur ni trop courte ni trop longue, en l'accompagnant d'une chemise blanche et de collants noirs transparents. Je m'approche du miroir afin d'apprécier le rendu de cette tenue.

Cette jupe me va à merveille. Je souris et prends mon sac avant de sortir de la chambre pour me diriger vers la cuisine, en passant d'abord par mon salon pour récupérer mes derniers livres de cours.

Je regarde l'heure, il est 8h45, je vais être en retard. Je saute donc le petit-déjeuner et me dirige vers la porte d'entrée. Je jette un dernier coup d'il sur cet appartement qui m'a offert la liberté dont je rêvais, puis je ferme la porte derrière moi et me dirige vers l'extérieur de l'immeuble.

Le quartier qui entoure le bâtiment est assez modeste, mais il est superbe. On y trouve différents magasins et cafés, ainsi que la place où se tient le marché du dimanche. La communauté qui y vit est restreinte, nous ne sommes pas nombreux à habiter dans les environs, ce qui fait que presque tout le monde se connaît.

Je me dirigeais vers mon arrêt de bus lorsque je ressentis une main sur mon épaule.

- Salut toi ! Déclara la voix féminine derrière moi que je reconnais immédiatement.