le jour immense (i)

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j'ai besoin de t'écrire, bien qu'il soit impossible de te décrire, ou peut-être seulement avec notre langage à nous, ou bien les regards. c'est difficile de s'autoriser à écrire vraiment, mais il ne faut pas raturer son cœur, mais le laisser respirer, l'écouter. tu as dit ce soir que le tien était enflammé et il serait préférable de répondre par un silence ; mes yeux me trahiraient.

je pense à toi dans les rues certains matins en écoutant toujours cette même musique et je retiens mes larmes. peut-être que je suis trop sensible mais tu es partout sauf devant mes yeux. je te cherche, comme si tu étais venue ici auparavant, que les pavés étaient embaumés de ton parfum que je ne connais pas. la lumière du jour, l'air doux, tu es inscrite dans ces matins aussi délicats que brisants.

tu es tellement partout que je me dis que mon âme t'a déjà vue, qu'elle se souvient ; que la tienne est atteignable, qu'importe la distance.

je pense que tu es ma plus belle rencontre. les mots tournent sans que je ne parvienne à les saisir.

j'espère que tu vas bien. tu as juste à tourner les pages de ce carnet pour connaître la suite de l'histoire, comme si tu avais échappé au temps, d'une certaine façon.

j'aimerais pouvoir toquer à ta porte pour te prêter un livre ou te proposer d'aller prendre un café. et je sais pertinemment que son goût restera ancré dans mon esprit simplement parce qu'il aura été pris avec toi.

aujourd'hui, on est le quatorze février et je suis désolée de ne pas avoir sonné chez toi, un bouquet de fleurs à la main en te disant que j'avais pris les plus belles pour toi mais qu'elles ne sauraient jamais t'égaler.

peut-être que je t'aurais dit que je t'aime et que tu aurais souri en disant que tu le savais déjà.

take me back to the night we metOù les histoires vivent. Découvrez maintenant