Dans les ruelles étroites d'une ville animée, où les ombres dansantes des réverbères se mêlaient aux murmures de la nuit, j'ai grandi dans un monde où les mots avaient le pouvoir de briser des âmes et où les cris étaient le chant funèbre d'une famille en détresse.
Chaque nuit, je me réfugiais sous mes couvertures, espérant échapper au tumulte qui faisait rage juste au-delà de ma porte. La maison semblait être un navire en perdition, ballotté par des vagues de colère et de ressentiment. Mes parents, autrefois unis par un amour sincère, étaient devenus des étrangers en guerre, se livrant à des batailles verbales qui laissaient des cicatrices invisibles sur le cœur de leur enfant impuissante.
Belle mère : Pourquoi ne peux-tu pas être comme ta sœur ? Toujours à causer des ennuis, à désobéir, à être une charge pour nous tous !
Mon père : Ne me parle pas de responsabilité ! Tu es la dernière personne à pouvoir donner des leçons ici.
Les murs de la maison résonnaient des éclats de voix de mes parents, tandis que les voisins curieux se penchaient par leurs fenêtres entrebâillées pour écouter la dernière dispute. Certains secouaient la tête avec désapprobation, d'autres murmuraient des mots de pitié, mais tous étaient témoins de l'effondrement d'une famille autrefois unie.
Les voisins : Encore ces cris ! Ça fait des semaines que ça dure, et personne ne fait rien ! Pauvre Salma, elle n'a pas demandé ça. Quel enfer doit-elle vivre chaque jour...
Chaque jour, je me demandais si cela allait jamais s'arrêter. Si seulement je pouvais trouver un moyen de les faire taire, de les ramener à cette époque où ils s'aimaient vraiment.
Mais même au milieu des ténèbres, un mince rayon de lumière trouvait son chemin à travers les fissures de mon cœur brisé. C'était l'espoir fragile d'une enfant cherchant désespérément une lueur d'amour et de compréhension dans un monde qui semblait avoir perdu tout sens de l'harmonie et de la paix.