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Ce matin le réveil a été vraiment doux. Ma chambre était baignée par les rayons du soleil et le chant des oiseaux. Il faisait tellement chaud cette nuit que j'ai du me lever pour entrouvrir ma fenêtre.
J'ai ensuite pris mon petit déjeuner à la cuisine. Papa m'avait laissé un fond de jus d'orange pressé, c'était délicieux. J'en ai aussi profité pour regarder ma série du moment : Les Frères Scott. Je l'ai déjà vu plusieurs fois mais je ne m'en lasse pas. Et je fantasme sur l'idée d'avoir un mec comme Nathan ou Julian un jour.
Après ça je n'ai rien fait de spécial. Mon téléphone m'a occupé pendant facilement deux bonnes heures. J'alternais entre diverses applications pour tuer mon ennui. Mais cette fois-ci j'en ai assez.
La matinée touche à sa fin et je commence à ressentir une certaine frustration à l'idée de ne rien faire de ma journée. Maman est au boulot, Romane aussi. Rosie a dormi chez sa copine et je crois qu'elle ne rentre pas avant ce soir. Et papa travaille depuis la maison.
L'inconvénient d'être à Montréal depuis trois ans c'est que je n'ai plus d'amis sur Paris. Le premier été après ma première année d'étude a été mémorable. Mon groupe de copains était encore plus ou moins intacte, ce qui nous a permis de faire un tas de sorties tous ensemble. J'en garde vraiment de superbes souvenirs.
L'été dernier je sentais que les relations s'étaient un peu dégradées et que le groupe s'était un peu dispersé. Je me souviens qu'on trainait beaucoup à quatre avec Romane et deux autres amis en commun. C'était cool mais ça n'avait rien à voir avec l'été précédent.
Et cette année, j'ai peur que l'été ne soit pas aussi bien que je l'ai imaginé. J'ai plus vraiment d'amis ici, à l'exception d'une ou deux personnes qui réagissent de temps en temps à mes story et inversement. Je crois que ce n'est pas suffisant pour que je leur propose de sortir, si ?
Je verrouille mon téléphone pour de bon avant de le déposer sur ma couette et de me lever. Je m'étire tout en sortant de ma chambre pour rejoindre le salon. Papa est assis dans le canapé, à côté de Raymond qui dort sur le dos. Les voir tous les deux me rappelle l'époque où ma sœur et moi faisions tout notre possible pour convaincre papa d'adopter un chat. Maman était d'accord mais papa était catégorique. Pas de chat. Désormais l'un ne va pas sans l'autre.
"Ça va ma Isis ?" demande papa en me voyant arriver dans le salon.
Je souris à l'entente de ce surnom. Il m'a toujours appelé comme ça. Ce surnom a un écho particulier dans mon coeur, il ne sera jamais aussi doux que quand papa le prononce.
"Hmm, je m'ennuie," je m'assois grossièrement dans le canapé.
"Tu n'as rien de prévu aujourd'hui ?"
"Ni aujourd'hui, ni demain, ni la semaine prochaine," dis-je dans un soupire. "Ça me frustre un petit peu."
J'ai pris l'habitude d'avoir toujours quelque chose à faire. À Montréal mon temps était partagé entre les cours, mon travail et les sorties entre copains. Ça fait bizarre de quitter sa routine habituelle pour des journées peu remplies. L'avantage dans tout ça c'est quand même de voir ma famille.
