I Z Y A N
🚬Je reste là, le dos affalé contre la chaise, le regard perdu dans le vide. Mais ce silence, ce poids sur ma poitrine, je ne le supporte plus. Alors, d’un geste brusque, je me lève, envoyant la chaise valser contre le mur dans un bruit sec. L’impact me réveille un peu, fait taire cette putain de voix dans ma tête.
Je passe une main dans mes cheveux, essayant de reprendre mon souffle. Mes doigts tremblent encore, signe que tout ça ne s’est pas vraiment dissipé. Je serre la mâchoire, puis attrape mon paquet de cigarettes sur la table. Mes gestes sont rapides, nerveux. J’en coince une entre mes lèvres et l’allume d’un coup de briquet, inspirant profondément. La fumée brûle ma gorge, mais au moins, elle m'ancre dans le présent.
Soudain, un bruit dans le salon me fait sursauter. Un verre qui se brise. Mon père. Encore en train de tout foutre en l'air, sûrement trop saoul pour tenir debout. Mon premier réflexe, c’est d’ignorer. De faire comme si je n’avais rien entendu. Mais mes muscles sont déjà tendus, mon corps prêt à réagir malgré moi.
Je sors de ma chambre en claquant la porte, mes pas résonnant lourdement dans le couloir. Quand j'arrive dans le salon, la scène est familière : mon père, titubant, un air mauvais sur le visage. Son regard se pose sur moi, et je devine déjà ce qui va suivre.
Père — T’as un problème, toi ? crache-t-il, sa voix pâteuse trahissant son état.
Je ne réponds pas. Je me contente de le fixer, la mâchoire serrée. Ce silence, il le prend pour un défi. Je le vois à sa façon de se redresser légèrement, comme s’il retrouvait un semblant de contrôle.
Père — Tu crois que tu me fais peur avec ta gueule d’enterrement ? continue-t-il en ricanant.
Il fait un pas vers moi. Mon corps se tend instinctivement. Mais cette fois, je ne suis plus ce gamin roulé en boule sur le sol. Cette fois, je suis prêt.
Mon cœur bat fort, mais ce n’est pas de la peur. Pas cette fois. Mon père avance, l’odeur de l’alcool se mêlant à celle du tabac froid. Ses yeux sont injectés de sang, et je vois son poing se serrer, comme toujours, comme avant.
Il me fixe avec mépris et ricane.
Père — Qu’est-ce que tu vas faire ? T’as grandi et tu crois que t’es devenu un homme, c’est ça ?
Je ne réponds pas. Il attend sûrement que je baisse les yeux, que je recule, que je lui donne une raison de frapper. Mais je reste là, droit, impassible, les poings crispés sur les coutures de mon jean.
Père — Toujours aussi muet, hein ? T’es vraiment une merde, comme ta mère.
Une décharge de colère me traverse. Ce nom, dans sa bouche, ça ne passe pas. Il le sait. Il le fait exprès.
Et puis, ça part. Son bras se lève, vif malgré l’alcool, visant mon visage. Mais cette fois, je ne me contente pas d’encaisser. Cette fois, mon corps bouge avant même que je réfléchisse. Je me décale, son poing siffle dans le vide. L’espace d’une seconde, il vacille, surpris.
Je frappe. Mon poing s’écrase contre sa mâchoire. Un bruit sourd, un craquement. Il bascule en arrière et s’effondre sur le canapé, la bière renversée éclaboussant le sol. Il porte une main à son visage, abasourdi, comme s’il n’arrivait pas à croire que je l’ai touché.
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𝐍𝐞𝐬𝐬𝐚𝐲𝐞𝐦 ✍🏼 | « Plus D'amour A Donner Si C'est Pas Lui » [ CORRECTION]
Non-FictionNessayem est une adolescente marquée par les cicatrices invisibles laissées par son père, un homme cruel qui a brisé son enfance. Après avoir fui cette vie de violence, elle trouve refuge chez sa tante, pensant que la paix l'attend enfin. Mais à mes...