Prise de conscience

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Ils étaient tous réunis devant la maison de Florence, leurs amis, leurs collègues, Jules et Lili. Tous étaient prêts à les aider en ce jour de déménagement. Ils n'attendaient plus que le couple. Mais ceux-ci, à l'intérieur de la maison, se faisaient attendre.


Finalement, ils entendirent du bruit et se tournèrent vers l'entrée de la maison.


La porte s'ouvrit sur Florence qui les regarda puis sortit de la maison sans le moindre mot.


"Florence !" appela Antoine, sortant à la suite.


Elle secoua la tête, se dirigea vers sa voiture et, toujours sans avoir décroché un mot, la démarra et partit en trombe.


"Maman ?"


"On a une urgence, ou quoi ?" demanda Marchand tout en temps vérifiant son portable.


Pascal et Nicky firent de même mais ne virent aucun appel en absence, rien qui ne puisse justifier le départ précipité de leur commissaire.


"Que se passe-t-il, Antoine ?" demanda Chappaz.


"Je ne sais pas," répondit celui-ci. "Quand je lui ai dit que vous étiez là à nous attendre pour commencer le déménagement, elle m'a dit que ce n'était pas possible aujourd'hui, qu'elle avait du travail qui ne pouvait pas attendre."


"Mais l'enquête a été bouclée il y a deux jours, et elle m'a remis elle-même le dossier complet, hier," reprit Chappaz. "A moins qu'il y ait une chose que j'ignore," dit-il en se retournant vers l'équipe.


"Non, il n'y a rien eu de nouveau," l'assura Pascal. "Je ne comprends pas."


"Vraiment ?" murmura Kerouac.


Elle se tenait juste à côté de Pascal si bien que lui seul entendit cette remarque, et il la regarda en retour.


"Bon, que fait-on ?" demanda un des amis d'Antoine venu en renfort. "On commence sans elle ?"


"Non, on ne touche pas aux affaires de ma mère en son absence."


"Jules a raison," dit Antoine. "Elle a juste dû oublier quelque chose. Elle ne va pas tarder à revenir. Entrez en attendant, je vais vous faire du café."


***


Cassandre roulait sans but précis ; elle ne savait pas où elle voulait aller, elle savait juste qu'elle avait besoin de s'éloigner de chez elle pour le moment. Quand Antoine avait commencé à parler des personnes qui étaient là pour les aider à déménager, elle avait été comme prise de panique. Le souffle court, le cœur battant fort, elle n'avait entrevue qu'une solution : partir.


Elle n'était pas prête à quitter sa maison. Elle avait déjà réussi à repousser le déménagement par deux fois, des enquêtes tombant à point nommé pour lui fournir des excuses tout à fait acceptables, mais cette fois, rien ne s'était produit. Elle avait même honte de penser qu'hier soir encore, elle espérait qu'on appelle son équipe sur un homicide afin de pouvoir encore une fois reculer la date.

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