Il était une fois...

Quelque pensée.

Son nom, il ne l'a pas choisi. Il n'a pas non plus choisi son caractère. Caleb Khan, c'est lui. Et il est si dur de porter ce prénom que les gens associent à un mauvais garçon. En réalité, il se fiche de tout ça, d'être mal vu par les adultes, d'être détesté par les élèves du lycée, d'être exclus de la société comme un étranger, d'être celui qui ne fait que des bêtises et qui d'ailleurs ne sait pas ce que c'est de faire de bonnes choses. Il est comme il est et personne ne changera ça. D'ailleurs, personne ne sera capable de le changer, les gens ont bien trop peur de lui. Bien trop peur de sa bande. Cette bande, c'est sa seule famille, les seuls gens qui le portent dans leur cœur. Malheureusement pour lui? il n'en sait rien mais en tout cas, cette bande de garçons est redoutée de tous, ici, à Beverly Hills. Il a appris à vivre avec cette étiquette de "bad boy" collée sur son dos, il a fini par agir comme tel en collectionnant les 400 coups. Qu'est-ce que il aime ça, de ne pas respecter les règles, de ne pas suivre les ordres de ses parents adoptifs, de ne pas avoir un enseignement scolaire régulier, de briser le cœur de dizaine de filles, de se battre jusqu'à sentir ses mains éclater sous les coups violents qu'il donne et jusqu'à voir sa victime nager dans son propre sang ou encore de fumer tout ce que les supérieurs lui interdisent. Tout ça, c'est lui. Caleb Khan, 18 ans et aussi mystérieux, réservé, sombre et compliqué qu'un labyrinthe plongé dans le noir.

-Je suis bien trop dangereux pour toi. Méfie-toi de moi.

-Je n'ai pas peur de toi. Pour qui tu me prends? Laisse-moi intégrer ta bande.

-Même pas en rêve, petite. Tu ne tiendrais même pas un jour.

-On parie? Je suis sûre que j'en suis capable.

-Tu tiens t'en que ça à te ridiculiser devant les mecs les plus populaires de la ville?

-Arrête de te prendre pour le centre du monde, avec ton groupe là. Je demande juste que tu m'y fasses entrer, c'est tout.

-Ce n'est pas parce qu'on doit se considérer comme des frères et sœurs que je ferai quoique se soit pour toi.

-Bon écoute, grande gueule. Tu me laisses devenir un membre de ta bande, si je tiens, j'ai le droit de rester. Si je perds, tu fais ce que tu veux de moi, d'accord?

-Ce que je veux de toi?

-Tout ce que tu veux, Caleb.

Sûr ce, Caleb et Lore se serrent la main en guise d'accepter le pacte. Au moment même où leurs mains se frôlent, la jeune fille ressent une boule se nouer dans son estomac à la simple idée d'entrer dans ce gang tant redouté, le jeune garçon, lui, reçoit un pincement au cœur en songeant à toutes les misères auxquelles Lore sera confrontée. Ses amis, aussi froids et violents les uns que les autres, ne la laisseront pas franchir aussi facilement la frontière la menant dans le groupe qui surplombe tout Beverly Hills, comme un Roi domine son royaume. Est-ce que Lore est réellement prête à se soumettre au trafic de drogues, au vol, à la violence des bagarres que mènent différents gangs pour une simple question de puissance, de supériorité? Elle n'en est elle-même pas si sûre mais elle veut se sentir vivante, elle veut se sentir plus haute que toutes les autres filles de son lycée qui la jugent depuis de nombreuses années. Lore s'est déjà mise à rêver que son "frère" Caleb et tous ses amis viennent la secourir alors que les pestes du lycée la torturent pour obtenir un devoir, par exemple. Un coup violent à l'épaule vient la faire sortir de ses pensées.

-Quoi?!

-Je rêve ou tu n'as pas écouté un mot de ce que je t'ai dis?

-Ben...

-Je disais, ne compte pas sur moi pour te sauver la vie, c'est clair?

-C'est très clair, Caleb. Ne t'occupes pas de moi.

Le garçon, vêtu de vêtements noirs, lui lance un regard des plus sombres, avant de se retourner et de monter dans sa Bentley grise. Il fait gronder le moteur puis démarre au quart de tour, laissant sa "sœur" seule, au milieu de ce parc, envahit par l'obscurité de la nuit. Mais si Lore veut intégrer la bande de Caleb, le noir ni même la solitude ne doivent l'atteindre. Elle prend alors sur elle et se met à emprunter le chemin la ramenant chez elle. Caleb aurait pu la déposer à la maison mais Lore sait pertinemment que le garçon ne passe que très rarement ses nuits chez ses parents adoptifs, préférant les nuits à la belle étoile sur la plage ou encore le matelas posé sur le sol dans la chambre d'un de ses amis.
Lore, allongée sur son lit, contemple le plafond tout en songeant nerveusement à sa journée de demain. Elle pense également à tous les membres de la bande de Caleb. Ils ressemblent à des princes. Beaux, mystérieux, musclés, charmants. Ils en font rêver plus d'une mais la jeune Lore est peut-être la première à être totalement dévouée pour ces bad boys. Attention Lore, méfiance.