En souligné, figurent des phrases auxquelles je n'ai pas pensé.
Bref récapitulatif sur mon enfance et mon adolescence
J'ai été maltraitée physiquement et mentalement depuis mon enfance par mes parents jusqu'en 6ème, année où j'ai pu le signaler à l'assistante sociale de mon établissement scolaire (Collège Évariste Galois, Paris 13). C'est un traitement que j'ai eu particulièrement par rapport à mes frères. Je me ressasse encore l'épisode où mon père m'a attaché des mains et des pieds pour ne pas que je m'enfuis quand j'avais huit ans, et il m'a frappé pendant une quinzaine de minutes parce que j'avais débloqué la lunette des toilettes. En revanche, mon frère aîné, qui a cassé des objets de plus grande valeur (télévision, ordinateur par exemple), n'a jamais bénéficié de ce genre de traitement.
Mes parents étaient quasi absents le soir, je devais m'occuper de mon petit frère (l'accompagner à ses activités de loisirs, l'aider à faire ses devoirs, le nourrir). Je n'avais pas ma place d'enfant dans la fratrie.
Malgré tout, j'avais des très bons résultats au collège – j'étais dans les premiers de la classe, ce qui rendait mon grand frère extrêmement jaloux et complexé. Il me matait sous la douche, m'humiliait, se moquait de mon physique. Il cherchait toujours à me provoquer, puis finissait par me frapper. Ma mère ne me défendait pas, ne m'aidait pas non plus, elle me touchait la poitrine, me rabaissait sur mon physique ou sur la prononciation de ses premières langues de socialisation telles que l'anglais et le mandarin.
À partir de la 3e, je n'avais aucun échappatoire : comme j'avais de très bons résultats scolaires, ma mère exigeait que j'aille au Lycée Louis le Grand. J'ai malheureusement été admise et ma descente aux enfers était sans fin : je n'avais clairement pas le niveau, j'étais en décalage social avec mes camarades, mes professeurs m'humiliaient devant toute la classe jusqu'en terminale (année où je suis passée de la voie scientifique à la voie littéraire). Certains d'entre eux me harcelaient, j'ai développé une phobie scolaire : je séchais les cours, je rendais copie blanche dans les matières scientifiques. Comme je ne répondais pas aux exigences de mon lycée, ma mère et mon frère aîné en ont profité pour me rabaisser davantage. Je développais des dépendances affectives profondes avec mes premiers copains, l'une des relations a duré un an. À notre rupture, mon frère et ma mère soutenait mon ex, je ne saisissais pas leur choix. J'ai ainsi fait ma 1ère tentative de suicide en terminal. Je n'ai jamais été par la suite été hospitalisée, ni bénéficié d'un suivi psychologique.
Pour avoir une indépendance financière, j'ai passé la première étape du BAFA. Cela a été dur en épreuve dans la mesure où j'avais beaucoup de mal à avoir confiance en moi, peu d'estime de moi pour tisser des liens avec mes camarades. Je me souviens avoir beaucoup pleuré les premiers jours parce que je n'arrivais pas à prendre la parole, à me faire entendre, et encore moins à m'imposer. Mais les formateurs étaient vigilants là-dessus, ce qui m'a permis de valider cette première étape.
J'ai finalement réussi à décrocher le bac littéraire, et par la suite à obtenir une licence et un master en didactique des langues et des cultures.
Mais je n'ai réussi à ne décrocher aucune félicitation de la part de ma famille, bien que je sois la seule à avoir effectué des études supérieures jusqu'à bac+5.
Mon poste dans l'Éducation nationale (2019-2023)
J'ai été enseignante de lettres modernes chargée du dispositif UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones et arrivants). Malgré mon parcours scolaire, je n'ai pas du tout réussi à créer mon nouveau poste au collège le Roussay à Étréchy (91) selon la loi et les préconisations du CASNAV. Je suis tombée sur une hiérarchie qui m'humiliait, me rabaissait. L'inspectrice m'a d'ailleurs remis en cause tout mon parcours parce que mes cours ne correspondaient pas à ses attentes alors que j'étais encore nouvelle. D'autre part, comme le corps enseignant n'était pas au courant de ma venue, ni celle des élèves arrivants qui étaient de plus en plus nombreux, je n'ai pas été bien accueillie, ni respectée. En effet, j'ai été victime de discrimination à caractère raciste et sexiste. C'était pire lorsque j'entendais ces propos à l'égard de « mes » élèves. Comme je rencontrais des difficultés à créer des liens sociaux, à aller vers mes collègues, à me faire comprendre au niveau de mes besoins et des mes tâches, voire à m'imposer, j'ai pris la décision d'arrêter d'échanger avec eux par courriel en 2021-2022.
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Trop et pas assez
RandomIl s'agira d'un recueil d'essais sur ma pathologie dans lequel j'ajouterai le document annexe que j'ai rédigé spécifiquement pour l'élaboration de mon dossier MDPH en vue de l'obtention de la RQTH.