[Jason] Quelques heures avant l'accident
Elle se tient devant moi, dans une longue robe élégante, les cheveux bouclés. Elle est belle. Je pourrais la regarder pendant des heures, elle est aussi agréable à voir qu'une œuvre d'art. Je suis l'homme le plus chanceux du monde de pouvoir passer la soirée avec elle. Je m'approche, m'agenouille et lui offre le collier que j'ai choisi. Ses yeux brillent comme des étoiles. Et c'est ce qu'elle est. Mon étoile.
Elle ignore les regards admiratifs sur elle et complimente chaque personne qu'elle croise. Ça me rappelle le jour de notre rencontre . J'ai su que j'allais la faire mienne. J'ai choisi son coeur avant son corps, même si elle a toujours été sublime.
Lorsque je la vois entrer dans le gymnase et avancer vers la piste de danse, j'ai l'impression de rêver. L'année prochaine on sera au lycée ensemble et dans deux ou trois ans, je l'accompagnerai au bal de fin d'année. Je ferais tout pour elle. C'est la femme de ma vie et je ne suis pas prêt à la laisser partir. Je la ferais mienne, coûte que coûte.
[Amber] 2 ans plus tard
Je m'observe dans le miroir. Ce serait mentir que de dire que cette robe ne me va pas. J'aurais bien voulu mettre un jean mais c'est sans compter sur Ally, qui m'a traîné dans tous les magasins de la ville pour trouver « LA robe ». Je m'en serais bien passé, pour moi c'était une perte de temps et d'argent, mais ça lui tenait à cœur. Qui suis-je pour refuser quelque chose à Ally Simones ? J'entends une voiture klaxonner, c'est l'heure.
Mon père m'emmène chez les Simones et me préviens que je devrais rentrer seule, il est de garde ce soir. Moi qui comptais sur lui.. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur le sujet puisqu'une Ally toute excitée me saute dans les bras. Elle s'éloigne de deux pas et me reluque, admirative.
-Tu es sublime !
Elle me complimente pendant plusieurs minutes avant de courir vers ses invités.Ally sait faire la fête, c'est irréfutable. Tout est aménagé dans les moindres recoins. Elle a organisé toute la fête, accordant de l'attention a de simples détails. Je sens une main sur mon épaule et me retourne.
-Savana !
La sœur d'Ally nous a tout appris, de comment mettre un tampon à la recette de ses cookies. Les parents d'Ally et Savana se fichent de leur bien être. Ils leur envoient de l'argent et c'est tout. Ma mère à moi, elle est morte quand j'étais petite. Savana a donc endossé le rôle de maman pour les petites filles qu'on étaient. Quand mon père m'a tout raconté, j'ai tout de suite adoré Savana, même si je ne la connaissais pas. J'aurais bien aimé avoir une figure maternelle depuis mon retour de l'hôpital.Je lui rends son étreinte et on papote, même si de mon côté, je n'ai pas grand chose à raconter. La villa ne tarde pas à être remplie de lycéens et de quelques étudiants, sûrement des amis de l'aînée. Je me laisse traîner par mes amies sur la piste de danse et on s'amuse comme des petites filles à un anniversaire. Dieu merci, Savana est là pour surveiller qu'il n'y ait pas de problèmes. Je n'ai aucune envie de débatte avec mon père sur la responsabilité et bla bla bla..
Je m'inquiète pour la santé mentale d'Ally qui danse bourrée n'importe comment sur chacune des musiques. Je bouscule tout le monde pour atteindre le DJ et lui demande de mettre une de mes chansons préférées. Une fois que c'est fait, j'entraîne mes amies pour une magnifique chorégraphie improvisée. On n'a jamais autant rit qu'à ce moment là. Je commençais à profiter du moment mais c'était sans compter sur un invité spécial..
On entend des cris et je réussis à apercevoir deux personnes qui se battent. On joue des coudes pour arriver au coeur du combat. Je vois du sang gicler et un frisson me parcourt l'échine. Une silhouette familière est penchée sur un homme qui lutte pour survivre. Il lève le poing et l'abat sur le visage de la victime avec une telle haine que j'entend la moitié de l'assemblée pousser un cri d'effroi. Il continue de ruer de coups son adversaire, faisant craquer un os. Le bruit résonne dans ma boîte crânienne et me donne la nausée. C' en est trop pour moi.
Les cris de soutien se sont arrêtés pour se transformer en supplications. Je cherche en vain une figure d'autorité pour leur demander d'arrêter. Le sang continue de se propager sur le sol et la panique prend part de mon être.
Je me faufile dans la marée humaine pour être au premier plan de la bagarre. Je suis stupéfaite de voir que le combattant n'est autre que Jason. Sans réfléchir je me jette sur le premier homme que je vois et lui ordonne de l'empêcher de commettre un meurtre.
- Arrête-le, putain !
J'essaie d'articuler correctement mais des sanglots plus violents les uns que les autres me secouent les épaules.Celui que je suis en train de secouer se défait de mon étreinte et attrape les bras du bagarreur pour le stopper dans sa colère. Je n'ai pas vraiment choisi la personne la plus qualifiée puisque le sauveur n'est autre que le petit chien du combattant.. Celui-ci se dégage et s'apprête à lui crier dessus mais son regard s'adoucit quand il me voit. Je tente un sourire, sûrement raté. Il continue de me regarder quand son meilleur ami lui empoigne le bras. Il essaie de se débattre, en vain. Deux des amis de Savana le mettent dehors et les fêtards reviennent à leurs occupations comme si de rien était.Ally me demande si je veux quelque chose à boire mais je refuse gentiment. Je me dirige vers la véranda. L'événement de ce soir m'a complètement chamboulée. C'est comme si j'avais eu des flashbacks de ma vie avant l'accident. Xander vient s'assoir à mes côtés.
-Je savais que tu n'allais pas tarder à succomber à mon charme et à me sauter dessus.
-Tu n'as pas été très utile, en fait. J'aurais du choisir un mec plus musclé. T'es un vrai squelette.
Il affiche une moue vexée et éclate de rire. On parle de tout et de rien. Le jour où je l'ai rencontré, je n'aurais pas cru qu'il était si sympa. J'étais pleine de préjugés avant même de lui avoir parlé. Il se lève pour retourner danser et me demande si j'ai besoin de quelque chose. Je lui réponds par la négative et le laisse s'en aller.Je regarde l'heure et voit que j'ai le temps de me balader avant de rentrer chez moi. Je prends ma pochette et sort de la villa. C'est là que je le vois. Le regard vide, les mains en sang. J'ai beau le détester, je ne peux pas le laisser seul dans le besoin. Je peste contre mon père pour m'avoir aussi bien élevée et m'approche de lui.
À suivre..