PROLOGUE

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🎵 lord Huron - the night with me

Le son du coup de feu résonne encore dans mes oreilles, comme un écho qui refuse de s'éteindre.

Pendant un instant, tout s'est figé. Le temps. L'espace. Mon souffle. Et lui. Il est là, devant moi, immobile, les yeux écarquillés, incrédule, comme s'il ne comprenait pas ce qui vient de se passer.

Non... comme s'il ne voulait pas comprendre.

Je n'arrive pas à lâcher l'arme. Mes doigts crispés autour du métal froid sont incapables de relâcher leur prise. Mes mains tremblent, et malgré l'urgence de la situation, je me sens comme spectatrice de ma propre vie. Comme si je flottais au-dessus de mon corps, observant la scène de loin, impuissante. Il me fixe, et dans son regard, je ne vois que de la confusion. De la douleur. Et cette question silencieuse qui brûle dans ses yeux :

Pourquoi ?

Je le regarde, et je me demande la même chose. Pourquoi ? Pourquoi tout est allé aussi loin ? Pourquoi n'ai-je pas trouvé une autre solution ? Pourquoi ça ?

Le rouge commence à se répandre sur son torse, comme une tache d'encre qui s'étend lentement sur un tissu blanc. Mon cœur s'arrête une fraction de seconde lorsque je vois le sang. Je devrais faire quelque chose, bouger, courir vers lui. Mais mes pieds sont comme pris dans du ciment. Je ne peux pas. Je ne peux rien faire.

Le temps semble s'étirer. Chaque seconde est une éternité. Il vacille légèrement, et son regard cherche encore une réponse dans le mien. Mais je n'ai rien à lui offrir. Seulement ce silence oppressant qui nous enveloppe. Il porte une main tremblante à sa poitrine, là où la balle l'a touché, comme s'il essayait de comprendre, d'arrêter le sang. Mais rien n'y fait. Je vois ses jambes fléchir légèrement, et je sais qu'il ne tiendra plus longtemps.

Je devrais dire quelque chose. Lui expliquer. M'excuser. Mais aucun mot ne sort. Ma gorge est sèche, nouée, incapable de produire le moindre son. Tout ce que j'entends, c'est cette mélodie qui ne me quitte jamais. Ce chant, lancinant, persistant, qui résonne dans ma tête comme une vieille berceuse que je ne peux pas oublier. Je ne sais même plus d'où elle vient, ni pourquoi elle est là maintenant. Peut-être parce que c'est ce que fait mon cerveau quand il ne peut pas gérer la réalité. Peut-être parce qu'elle m'aide à ne pas sombrer complètement.

Il fait un pas en arrière, titube légèrement, et je sens mon estomac se nouer encore plus fort. Son visage se tord de douleur, et je vois la trahison dans ses yeux. Il ne comprend toujours pas. Il ne sait pas pourquoi j'ai fait ça. Et moi non plus, en vérité. Pas vraiment. J'aimerais pouvoir lui dire que c'est pour la bonne cause. Que je n'avais pas le choix. Que tout cela était inévitable. Mais même ces mensonges sonnent creux dans ma tête.

Je ferme les yeux un instant, espérant que lorsque je les rouvrirai, tout cela ne sera qu'un cauchemar. Mais non. Quand mes paupières se soulèvent, il est toujours là, vacillant, le sang coulant toujours sur sa chemise. Il tombe à genoux. Le bruit sourd de son corps rencontrant le sol résonne comme un coup de marteau dans mon esprit. J'ai envie de crier. De courir vers lui. Mais je ne peux pas.

Le silence qui s'installe autour de nous est lourd. Oppressant. Le monde entier semble s'être arrêté, suspendu à cet instant, comme s'il attendait que je fasse quelque chose. Mais je reste là, impuissante, mes mains toujours crispées sur l'arme. Je la regarde enfin, cette chose froide et métallique entre mes doigts. C'est ça qui a fait ça. C'est cette arme qui a créé tout ce chaos. Et pourtant, c'est moi qui l'ai tenue. Moi qui ai appuyé sur la détente.

Mes jambes vacillent légèrement, et je me force à inspirer profondément. L'air me brûle la gorge. Je dois reprendre le contrôle. Mais comment ? Comment reprendre le contrôle après ça ? Il est là, à terre, et je l'ai fait. Je l'ai blessé. Peut-être pire. Je détourne le regard, incapable de supporter l'idée de ce que je viens de faire. Je ne peux pas le regarder.

Mes pensées tourbillonnent dans ma tête, chaque souvenir se mélangeant à la réalité. J'essaie de me rappeler pourquoi. Pourquoi j'ai fait ça. Il y avait une raison. Une bonne raison. On m'a dit que je n'avais pas le choix. Que c'était lui ou moi. Que si je ne le faisais pas, tout serait encore pire. Et maintenant que c'est fait, je me demande si c'était vrai. Si j'avais vraiment pas d'autre option. Ou si j'ai simplement été trop faible pour trouver une autre voie.

Je sens la montre à mon poignet vibrer légèrement. Elle continue de compter les secondes, indifférente au drame qui se déroule autour de moi. Le temps continue, inébranlable. Mais pour moi, tout s'est arrêté. Je lève enfin les yeux vers lui. Il est toujours là, allongé sur le sol, le visage pâle, les yeux mi-clos. Est-ce que c'est la fin ? Est-ce qu'il va... ? Non. Non, il ne peut pas. Je ne peux pas avoir fait ça.

Je fais un pas en avant, hésitante. Mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il va exploser dans ma poitrine. Mes mains tremblent toujours, mais je ne peux plus rester immobile. Je dois faire quelque chose. Il faut que je... Je m'approche de lui, lentement, comme si chaque mouvement me coûtait une force que je n'ai plus. Mon souffle est saccadé. Chaque pas résonne dans le silence comme un coup de tonnerre.

Il ouvre les yeux. Son regard croise le mien, et je sens une vague de panique me submerger. Il sait. Il sait que c'est moi. Et même s'il ne comprend pas encore pourquoi, je vois la déception, la trahison dans ses yeux. Il essaie de parler, mais aucun son ne sort. Ses lèvres bougent légèrement, comme s'il cherchait à formuler une question, à demander des explications. Mais je n'ai rien à lui dire. Rien qui puisse justifier ce que je viens de faire.

Je me penche légèrement vers lui, mon cœur battant à tout rompre. Je veux lui dire que tout ira bien. Que ce n'est pas la fin. Mais même moi, je n'y crois pas. Mon souffle est court, et mes pensées se bousculent. Je devrais appeler à l'aide. Faire quelque chose pour réparer tout ça. Mais une partie de moi sait que c'est trop tard. Que tout est fini.

Le chant dans ma tête reprend, plus fort cette fois, noyant mes pensées, mes doutes. Et alors que je le regarde s'évanouir lentement, je réalise que je viens de tout perdre.

««-------†-------»»

Salut, moi c'est MG.

Je sais, ça sonne déjà un peu badass, non ? 😏 Mais derrière ce pseudo, il y a aussi des doutes, des hésitations, et une tonne de vulnérabilité que vous allez découvrir au fil de l'histoire. Si vous êtes là pour une aventure parfaite, vous êtes peut-être au mauvais endroit. Parce qu'ici, rien n'est parfait. C'est brut, c'est intense, et ça vous prendra aux tripes, même si ça peut paraître un peu fou parfois.

Vous pouvez aimer, détester, peu importe. 🤷 Ce que je vous promets, c'est que vous allez vouloir comprendre, même quand ça semble partir dans tous les sens. Désolé, mais c'est mon histoire. Elle est imparfaite, comme moi. Alors, bienvenue dans ce monde un peu tordu où l'on va rire, pleurer, et se demander ce qui m'est passer par la tête. Vous êtes prèts💥

The Mysterie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant