Forgotten Memory [AUTO-ÉDITÉ SUR AMAZONKDP]

XLII

Alban

Je marche en direction de l'appartement de Faith, le soleil amorçant lentement sa descente à l'horizon, teintant le ciel d'une palette de teintes chaudes. C'est le crépuscule d'un samedi, et ma destination est fixée : une séance de cours particuliers avec Faith.

À l'arrivée devant le bâtiment, je porte mes phalanges à la porte. La porte s'entrouvre, révélant Faith dans le cadre de celle-ci.

— Pas de costume aujourd'hui ?

Sa voix résonne, enveloppée de curiosité, scrutant mes vêtements.

— Tu es déçue ? demandé-je en souriant légèrement.

Elle secoue la tête, cédant la place pour mon passage à l'intérieur.

— Tu avais dit que ton père et Sara seraient absents, lui rappelé-je. Espérons que cette fois-ci, aucun imprévu ne viendra troubler notre... cette séance.

— A priori, rien à craindre.

Nous nous frayons un chemin jusqu'au salon.

— Assis-toi sur le canapé, si tu veux.

— Faire des maths sur un canapé ? La table ne serait-elle pas plus favorable ?

Elle me lance un regard en coin.

— Tu es vraiment venu pour me donner des cours de mathématiques ?

Sa perplexité transparaît dans sa question.

Je lui adresse un sourire.

— Qu'est-ce que tu veux faire si ce n'est des mathématiques ? la questionné-je.

— Ce n'est pas les mathématiques qui posent problème... C'est surtout ton manque de professionnalisme qui me perturbe.

— Mon manque de professionnalisme ? Comment ça ?

Je m'affaisse sur le canapé.

— Je n'en sais rien. Ton costume, peut-être ?

— Ouais, et puis ça tombe bien puisque j'ai oublié tout ce que j'avais préparé.

Son embarras est palpable, mais elle s'installe tout de même à mes côtés. Mon regard dérive autour de la pièce, semblable à un naufragé cherchant une terre ferme, mes yeux s'écarquillant au même rythme que ceux de Faith en entendant des coups à la porte.

— Faith, tu m'avais dit que personne ne viendrait, je marmonne.

— Mon père est à Washington et Sara à New York, elle assure en se levant.

Les coups se répètent, et elle se dirige prudemment vers la porte. Je reste sur le canapé, hors de vue, tandis que Faith semble surprise en prononçant un nom :

— Jess ?

Un silence lourd s'abat.

— J'ai sonné à toutes les portes de cet immeuble avant de trouver la bonne, se plaint ladite Jess. Je m'incruste ici ce soir.

— Avec joie, mon père est absent.

Jess franchit le seuil de l'appartement, deux valises massives à la main, ses cheveux rouges descendant en cascade le long de son dos. Elle balaye la pièce du regard, son attention captivée par ma présence, son visage arborant une expression d'étonnement.

— Bon... jour... murmure-t-elle.

— Bonjour ?

Son regard se détourne vers Faith, et elle hoche la tête avec approbation.