Belle au bois dormant

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Hello! Je vais m'efforcer de publier, mais j'ai du mal à faire régulier pendant les vacances :) Bonnes Vacances à vous:)


OoOoOoOoO

«Hey...» chuchotais-je, en rentrant dans la chambre de ma petite soeur. Maman se tenait près du lit vide, Papa derrière elle. Elle demanda alors avant même que j'ai le temps de demander où était Sophia:

«Adhaa? Pourquoi tu ne répondais plus sur ton portable?

-J'étais à mon cours particulier avec Mr Rodgers, j'ai pas regardé....

-Tu ne t'es pas posé la question de pourquoi nous n'étions pas là pour manger ce midi?

-Euh... J'ai... J'ai mangé chez Mr Rodgers. La copine de sa soeur était là.»

Papa lanca un regard soucieux vers son ex-femme, et lui murmura:

«Je te l'avais dit... Elle est trop souvent avec William.

-Arrêtes avec tes conneries, Tomas.

-Arrêtes de m'appeler Tomas alors. TOM c'est pas compliqué. Tu m'as appelé comme ça pendant plus d'une dizaine d'années hein.

-Idiot!»

J'entendais très mal, mais malgré tout j'avais compris ce qu'ils venaient de se dire en essayant d'éviter que j'entende. S'ils se doutaient déjà de quelque chose, on était foutus... Encore plus au retour au lycée!
Je secouais la tête pour chasser ces pensées.

«Et donc, euuuh... Où est Sophia?

-En salle de d'opération.

-De... d'opération?

-Tu sais, là où ils opèrent.

-Je sais ce que c'est! Par contre, je comprends moins bien pourquoi elle y est!

-Elle a fait un arrêt cardiaque tôt ce matin, papa était là, il m'a appelé. J'ai jugé bon de te laisser dormir, avec tout ce qui s'est passé dernièrement...

-Tu as jugé bon? Dans tout les cas je serais venue!»

Nous fûmes soudainement interrompus par l'arrivée d'un infirmier que je reconnaissais, c'était Guillaume, celui qui avait suivi ma convalescence auparavant.

«Adhara Morgan! C'est un plaisir de te revoir!»

Clame t-il avec sa voix grave mais qui me fait toujours penser à un gros nounours.

Je souris maigrement. J'observe du coin de l'oeil mon père se lever.

«Comment va Sophia?

-Elle va mieux. Elle est réveillée. Cependant, vous ne serez autorisés à la voir que dans une heure, le temps que l'on lui fasse passer une batterie d'examens. Pour l'instant, il n'y a pas de grandes séquelles. Il semblerait qu'elle ait totalement oublié tout ce qui s'est passé après l'accident.

-Elle est vraiment réveillée? Elle parle?!»

L'infirmier acquiesça avec un sourire. Maman soupira grandement, papa retomba assis, et je restais sans réaction.
Une fois qu'il fut parti, mon père reprit la parole:

«On ne t'as pas réveillée parce que tu as fait des stupidités, et c'est pas en te fatiguant que tu vas mieux guérir.

-Je ne suis pas malade.

-Oui c'est bien pire, tu es une toxicomane!

-Tomas!»

La voix de maman claqua si fort mon père se retourna, penaud. Puis, il se retourna vers moi:

«Adhaa chou, je suis désolé, je... Je ne me rendais pas compte. Mais après Sophia, on a eu un double choc En apprenant que tu te... te droguais. Tu aurais dû me dire que tu allais mal.

-Je te rappelle que tu étais à Los Angeles. J'allais pas t'annoncer au téléphone que je me droguais. Et puis tu sais, dans le fond, tout allait plutôt bien jusqu'en Septembre. Je veux dire... Oui je me droguais, mais pas si souvent que ça, c'était juste un coup par ci par là, je n'étais pas non plus complètement dépendante, et puis j'étais bien, avec Alex, Sophia... Tout allait bien, vraiment, j'étais heureuse. Non pas que je ne le sois plus, mais... J'ai l'impression d'être soudainement revenue à l'époque où Marie est morte, et j'ai l'impression d'être sur une escalier dont une marche vient de se casser et je suis en train de dévaler tout d'un coup. Mais tout ira mieux, laissez moi gérer, d'accord? Sophia s'est réveillée, tout ira mieux

Maman laissa une larme couler le long de sa joue.

«Oh, mon bébé!»

murmura t'elle tout en me prenant chaleureusement dans ses bras. Je voyais le regard bienveillant de mon père posé sur nos corps. Je restais quelques longues secondes dans cette position avant de me retirer de son câlin.

«Bon... Je vais à la cafétéria, vous voulez que je vous ramène un truc?

-Un chocolat chaud pour moi ma chérie.

-Un coca s'il en reste, sinon un fanta»

Je souriais tout en prenant l'argent, puis je me dirigeais vers la cafétéria. Marchant doucement, je regardais le magasin de doudous et autres produits, vendus dans l'hôpital, et j'arrivais enfin à la cafétéria. C'est alors que je la vis. Marie. Elle était la, droite, me regardant avec un sourire malin sur les lèvres. Son sourire malicieux. Elle paraissait un peu plus vieille, l'âge qu'elle aurait dû avoir après réflexion, me dis je à moi même. Elle devrait avoir 16 ans. Je lui sourit. Elle me fait un signe de s'approcher. Mais je n'ai pas le temps d'arriver à sa table qu'elle se lève, et s'en va d'une marche rapide. Je tente de la poursuivre, en vain. Je me retrouve dans un couloir vide. C'est alors que je me rappelle enfin. Marie. Marie est morte. Posant une main sur ma bouche pour retenir un cri horrifié, je gémis simplement. Je viens d'avoir une hallucination. Une vraie, comme celles qu'on voit à la télé. Je pensais vraiment qu'elle était là... Jusqu'à ce que le charme de brise. Elle n'a jamais été là, elle n'aura jamais 16 ans. J'ai eu une hallucination...

En arrivant dans la chambre où les parents attendent le feu vert pour voir Sophie, je suis livide. Que dire? Guillaume m'avait dit que si une vision pareille me venait, cela pouvait être un reste de l'absence de drogue, même si j'en avais pris très peu. Il m'avait dit lui même avoir vu des cas d'une jeune fille de 13 ans s'étant droguée toute seule avec une seringue et des sachets abandonnés qu'elle avait trouvé dans un aéroport et s'était retrouvée à entendre des voix dans sa tête, et de plus, les voix d'une personne qu'elle connaissait de vue. Ça m'avait effrayé. Il m'avait dit que toutefois, autant pour la jeune fille, cela s'était juste arrêté un jour comme ça, autant cela pouvait être aussi une tumeur au cerveau, métastases et tout ça... Non, il faut vraiment que je le dise à mes parents. Arrêter de leur cacher mes problèmes.

«J'ai eu une hallucination.»

dis je de but en blanc avant même qu'ils aient eu le temps de me demander pourquoi je revenais blanche comme un linge et sans le coca et le chocolat chaud.
Le sourire de mon père s'affaissa.

«Tu es sûre?

-J'ai vu Marie, papa.

-Oh c'est pas vrai. Quand c'est pas l'une, c'est l'autre.»

J'étais heurtée par sa déclaration. Je trouvais ça méchant. Mais j'étais habituée à ses réflexions égoïstes. C'est un bon père mais il pense toujours à lui d'abord.
Guillaume arriva dans la pièce.

«Sophia est prête à vous recevoir. Ne soyez pas surpris par sa parole difficile, elle revient de loin, et le fait qu'aucune de ses capacités ne soient atteintes pour un long terme est déjà excellent. Elle est comme la belle au bois dormant, après avoir bien dormi elle se réveille fraîche comme une rose qui vient d'éclore.»

Voilà comment mes parents ont oublié ma première hallucination... Car j'avais déjà compris qu'il y en aurait d'autre, dès le moment où j'ai recroisé le sourire de Marie dans le couloir avec mes parents en direction de la nouvelle chambre surveillée de ma soeur.

Idylle IllégaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant