Huit années

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Trois petits coups retentirent sur la porte en bois menant à la salle de classe des potions. Trois petits coups anodins mais qui suffirent à stopper net ce que Severus Rogue était en train de faire.

Était-il possible qu'il s'agisse d'elle ? Cette façon de toquer, c'était la sienne mais il y avait des années qu'il ne l'avait plus entendue.

Décidé ainsi à ne pas se préoccuper de l'individu qui se trouvait derrière et qui l'avait sommairement arraché à son travail, il continua la préparation de la potion qui était en cours devant lui, sans répondre.

Trois petits coups résonnèrent à nouveau. Il ne savait pas qui se trouvait derrière cette porte mais il haïssait déjà cette personne.

- Foutez-moi le camp ! grogna-t-il les dents serrées.

Il écouta attentivement mais comme plus aucun son ne provenait de la porte, il en conclut que l'individu était parti et il se concentra à nouveau sur sa potion.

Il détestait tout ce qui pouvait le distraire. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'on l'oublie, qu'on le laisse seul, qu'on le laisse tranquille. Personne ne comprendra jamais que ce qu'il aimait était être seul, jamais dérangé par quelque futilité qu'il soit.

La potion prenait une teinte parfaite. Exactement ce qu'il cherchait à obtenir mais si par Merlin, un élève se permettait encore de le déranger ce soir, il lui lancerait le contenu de son chaudron en pleine figure et tant pis pour les conséquences.

Trois petits coups retentirent à nouveau.

- JE VOUS AI DIT DE FOUTRE LE CAMP !

La porte s'ouvrit tout de même, bien malgré lui et contre toutes ses protestations, mais lorsqu'il tourna sur lui-même et qu'il vit l'auteur de son dérangement, son cœur fit un énorme bond dans sa poitrine. Alors qu'il redressa la tête et bomba le torse pour se donner bonne contenance, la femme qui venait d'ouvrir la porte, s'avança, referma la porte derrière elle et seule le bruit de ses talons remontant l'allée entre les bancs retentit.

- Quelle surprise de vous voir ici, Granger ! Cela fait combien d'années que je ne vous ai plus vue ? Cinq, six ou peut-être sept ?

- Huit ans, professeur, cela fait huit ans.

Elle s'approcha encore un peu plus de Severus Rogue qui fit un pas en arrière. Il fit tout ce qu'il put pour ne montrer aucune expression, aucun sentiment à son égard. Au contraire, il voulait lui montrer à quel point sa présence le dérangeait.

- Pour quelle stupide raison êtes-vous ici ?

Hermione s'approcha encore un peu, d'un pas qui se voulait lent et lorsque la lumière des bougies se refléta sur elle, il découvrit une femme élégante, vêtue d'une robe noire ajustée qui mettait en valeur ses courbes. Son sourire était charmeur, ses yeux pétillants d'intelligence et de malice. Elle avait gardé une allure jeune malgré les huit années qui s'étaient écoulées depuis leur dernière rencontre mais ses formes étaient voluptueuses à souhait. Severus, quant à lui, restait campé dans son attitude réservée, observant Hermione avec prudence. Son regard était froid, distant, mais derrière cette façade impassible, on pouvait deviner une lueur d'intérêt, peut-être même une pointe de désir refoulé. Hermione s'approcha lentement, déployant tout son charme dans chaque geste, chaque mouvement. Elle s'assit gracieusement sur le bureau, croisant ses jambes avec élégance, laissant entrevoir juste ce qu'il fallait pour attiser l'imagination de l'homme.

- C'était il y a longtemps, dit-elle d'une voix douce, brisant le silence qui régnait dans la salle de classe.

Rogue hocha la tête en signe d'acquiescement, gardant toujours son calme olympien.

Huit annéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant