Chapitre 1 - Laetitia

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Bonjour tout le monde. Cette histoire est celle d'un ami. Il ne voulait plus la continuer alors il a accepté que je le fasse. Je n'ai pas recopié le texte original, j'ai juste suivi le concept et l'histoire du début. J'espère que ça vous plaira. Sur ce, bonne lecture!

Laetitia, comme tous les jours, était adossée dans un coin au fond de la cour. Ses longs cheveux noirs se balançaient au gré du vent, et ses petits yeux bleus à moitié dissimulés derrière ses cheveux étaient fixés sur un livre: Les Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire. Elle se laissait submerger par l'univers de son livre. L'histoire que racontaient les mots imprimés sur le papier lui permettait d'oublier, pour quelques minutes au moins, à quel point elle en avait marre. Les élèves de sa classe prenaient un malin plaisir à lui rendre la vie impossible, ils l'insultaient, la rackettaient à la sortie de l'école. Elle avait essayé de se défendre mais elle n'en avait pas la force. Elle avait prévenu les personnes autour d'elle mais ses parents s'en moquaient éperdument. Son père lui avait dit qu'elle devait apprendre à se battre. Elle avait alerté la police mais ils lui avaient dit qu'ils avaient autre chose à faire que de s'occuper de problèmes entre adolescents. A la maison aussi, la vie était infernale. Laetitia avait un frère plus âgé, un véritable prodige, qui se destinait à une grande carrière scientifique. C'était donc impensable pour leurs parents que sa sœur s'intéresse aux arts et à la littérature. Le seul moyen dont disposait Laetitia pour effacer tout pendant quelques minutes était la lecture. Elle achetait des livres dès qu'elle en avait l'occasion et elle lisait ceux qu'elle possédait encore et encore. Son livre préféré était celui qu'elle était en train de lire: Les Fleurs du Mal

La sonnerie retentit, tirant Laetitia de ses rêveries. Elle rangea son livre dans son sac et marcha en direction des laboratoires. Son prochain cours était physique-chimie. Elle n'aimait pas son professeur dans cette matière. Il était convaincu que Laetitia était stupide et que lui expliquer le cours était une perte de temps. Il la laissait lire pendant son cours pour éviter qu'elle lui pose des questions. Laetitia était peu appréciée de ses enseignants, et ce depuis toujours. Elle ne parlait jamais, pas même pour répondre à la question posée. Elle fixait constamment un point dans l'air, comme si elle voyait un objet invisible. Certains disaient qu'elle était schizophrène. En fait, elle était juste rêveuse et pensait à des choses plus intéressantes que le professeur en face d'elle. Cependant, son niveau de désintérêt variait selon les cours. Cela allait de "légèrement déconcentrée" pour le cours de français, à "totalement désintéressée" pour le cours de physique-chimie, cours vers lequel elle se dirigeait.

Elle arriva dans la salle de classe et alla directement s'installer au fond, le plus loin possible du bureau du professeur. Comme à son habitude, elle sortit son livre et continua sa lecture. Quelques minutes plus tard, tous les élèves étaient arrivés et parlaient entre eux. Laetitia était complètement absorbée par sa lecture, si bien qu'elle ne remarqua pas le professeur arriver et se faire huer, ni Lucas faire le guignol derrière le directeur. Elle entendit cependant le hurlement de rage de ce dernier, ce qui la fit sursauter. Le directeur essayait de donner une information à la classe concernant le lendemain. Voyant que les élèves ne l'écoutaient pas, il écrit trois mots sur le tableau: "Demain nouvel élève". Il partit après avoir écrit cela. 

Ne prêtant aucune attention à ce qui venait de se passer, Laetitia décida de se replonger dans son livre. Elle arrivait à la dernière page lorsqu'un bruit inhabituel se fit entendre. Moins d'une seconde après, Laetitia reçut un projectile dans le visage. Au contact de son crâne, le projectile explosa, libérant un liquide bleu foncé sur la peau et les habits de la jeune fille. Laetitia ne mit pas longtemps pour additionner deux et deux. Quelqu'un, sûrement Chris ou Lucas, lui avait lancé une cartouche d'encre à l'aide d'une sarbacane. Toute la classe explosa de rire, sous le regard impuissant du professeur, qui dit à Laetitia d'aller aux toilettes pour se nettoyer. Avant de quitter la classe, elle entendit quelqu'un crier: "On a trouvé la planète d'origine de l'alien! Elle vient de Pandora!". Blessée, elle rangea ses affaires et sortit le plus rapidement possible de la classe, pressée de fuir ces yeux et le jugement. 

Laetitia passa par son casier, car elle avait toujours des vêtements de rechange au cas où. Elle prit seulement un T-shirt, car son pantalon n'avait pas été touché. Ensuite, elle alla aux toilettes se changer et enlever l'encre de son visage. Au bout d'un quart d'heure de nettoyage, sa peau avait perdu sa couleur bleue.

Ensuite, elle alla à l'accueil. Elle dit au surveillant qui gardait l'entrée qu'elle était malade et il la laissa sortir. Elle alla en ville, et se balada tout le reste de la journée, errant dans le réseau de ruelles qu'elle connaissait maintenant par cœur. Les échoppes, les passants, les nuages en constant mouvement, tout cela la fascinait et elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce monde n'était pas si moche que ça finalement. Mais elle se reprenait à chaque fois que cette idée lui traversait l'esprit. Ce monde est hideux, se disait-elle, et rien ne va changer de sitôt.

Elle finit par rentrer chez elle, à l'heure à laquelle elle aurait dû rentrer si elle était restée toute la journée à l'école. C'était un jour comme les autres.

Laetitia se tenait debout, devant le grand immeuble dans lequel était son appartement. Elle savait qu'elle devrait entrer mais elle n'en avait aucune envie. Personne n'était dans l'appartement, car ses parents travaillaient. Sa mère était de garde à l'hôpital où elle était infirmière et son père avait sûrement fait des heures supplémentaires, comme tous les jours. Laetitia détestait rentrer chez elle. Elle aurait préféré rester en ville mais elle avait mal partout. Elle se força et entra dans le grand bâtiment gris. Elle entra dans l'ascenseur, avec l'espoir qu'il fonctionnerait, et appuya sur le bouton de son étage. Elle jubila intérieurement quand la boîte métallique entama la montée. Quelques secondes après, Laetitia se trouvait huit étages plus haut, devant une porte qui avait vraiment besoin d'une couche de peinture fraîche. Elle sortit ses clés mais la porte était déjà ouverte. Sachant à quoi s'attendre, elle rangea son trousseau et soupira lourdement avant de s'avancer dans le petit séjour.  

Opération LRICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant