Chapitre 23 : Louboutin

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ALEX :

Putain de sa mère, il fait un froid de putes !

Je t'avais dis de pas lui passer, tu m'as pas écouté !

Mais elle allait se les peler sinon...

Maintenant c'est toi qui te les pèles imbécile !

Je fais taire ces voix incessantes dans ma tête et tente d'oublier mon acte débile. Je tente aussi d'oublier l'autre imbécile. Mais je n'y arrive pas.

Elle m'a bien fait sentir qu'elle regrettait de s'être confiée à moi et m'a fui toute la semaine. Heureusement que Noah était là pour me changer les idées. Et maintenant j'ai besoin d'oublier. Alors je vais faire ce que je sais faire de mieux : me noyer dans le travail.

Je rentre en trombe dans l'appartement et attrape le premier pull qui me vient sous la main. L'instant qui suit, je sors et me dirige à toute allure vers le commissariat. Je me sens mieux maintenant que j'ai rajouté une couche de plus sous mon blouson.

Il a fallu que cette imbécile me fasse les yeux doux pour que je craque. Merde ! Et voilà que j'ai perdu mon pull préféré en lui donnant. J'ai presque les larmes aux yeux. Au moins, puisqu'elle est partie je peux enfin me concentrer sur Gazelle à nouveau. Je sens que ma motivation va me permettre une avancée.

Mes mains poussent les portes d'entrées et j'entre en m'étirant. J'aperçois directement Noah qui drague une jeune femme à l'accueil. Mais dès qu'il prend connaissance de ma présence, il lui fausse compagnie et vient m'aborder.

- Que faites vous ici, délicieuse demoiselle ? me demande-t-il en léchant grossièrement ses lèvres et en m'adressant un clin d'oeil.

Ça y est on est parti...

Noah c'est... c'est un putain de fauteur de troubles. Et ne me demandez pas pourquoi, mais je le supporte...

Je me pince l'arrête du nez et il s'esclaffe.

- Non, mais plus sérieusement, qu'est-ce que tu fous ici ?

- Je viens faire des papouilles à Ryan, dis-je en empruntant une voix ridiculement féminine, à ton avis face de dindon, raillai-je ironiquement ensuite.

Le sourire qui illuminait son visage s'évanouit aussitôt et il se mit à bouder comme un vulgaire enfant de trois ans qui fait des caprices.

- Ne m'appelle pas comme ça ! s'énerve mon meilleur ami.

C'est à mon tour d'éclater de rire alors qu'on se dirige vers le bureau du sergent. Et en arrivant devant celui-ci, la porte s'ouvre sur notre ancien ami. Les sourires qu'on avaient s'effacent aussitôt et Ryan nous fixe, un rictus mauvais aux lèvres. Puis, il passe entre nous en ne manquant pas de nous bousculer les épaules de façon puérile.

Le sergent sort tout de suite après et ses yeux s'adoucissent lorsqu'il m'aperçoit.

- Content de te voir, Valynden, tu cherches quelque chose, peut-être ?

Il m'autorise à entrer d'un geste de la main. Lorsque je réalise que je vais enfin pouvoir reprendre mon boulot, une grande sérénité s'empare de moi.

Putain, enfin...

Il était temps.

Pour une fois je suis d'accord avec toi.

Je m'assois en face de mon supérieur qui croise ses mains au-dessus de la table.

- Je veux reprendre du service, annonçai-je en me redressant.

The Gazelle's Hunt [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant