L'ÉCLAT DE L'OMBRE

1

PDV : Chiara Leone

Je me tenais devant le miroir, ajustant les derniers détails de ma robe et essuyant les dernières larmes qui coulaient sur mon visage.

C'était une soirée spéciale, la première depuis la mort de mon père. Le Palazzo Leone brillait de mille feux, chaque pièce était illuminée comme pour effacer les ombres du passé.

Les préparatifs avaient été longs et fastidieux, mais tout devait être parfait pour honorer l'héritage de notre famille. Marc, l'organisateur d'événements de notre famille, avait vraiment fait du bon travail. Malgré tout, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une tension intérieure. Nous étions encore en deuil et déjà contraints de reprendre le cours de notre vie avec ces coutumes imposées.

Je ne suis pas encore prête pour tout ça.
Mais qui l'est vraiment ?

La pluie continuait de tomber à l'extérieur, créant une ambiance mystique autour du palais. Les invités arrivaient, leurs voitures de luxe formant une procession élégante sur l'allée pavée. Je pris une profonde inspiration et descendis les escaliers, prête à affronter la soirée.

Fais-le pour papa.

À l'intérieur, la salle de bal était resplendissante. Les lustres en cristal diffusaient une lumière douce, tandis que les conversations et les rires des invités remplissaient l'espace.

J'espère que tu me vois, papa, et que tu es fier de moi pour rester restée forte.

Les tableaux de famille semblaient observer la scène avec une gravité silencieuse. Ma mère, toujours gracieuse malgré le deuil, était entourée de ses amis proches. Elle me fit un signe de la main et je la rejoignis, souriant aux visages familiers qui me saluaient.

— Chiara, ma chère, tu es ravissante ce soir, dit-elle en me prenant la main. Ton père serait si fier de toi.

Les larmes me montèrent aux yeux. Ma mère trouvait toujours les mots qu'il me fallait. Je souris, bien que mon cœur soit lourd. La perte de mon père avait laissé un vide immense en moi.

Alors que la fête battait son plein, je balayai la salle du regard. Au milieu des invités, un homme attira mon attention. Il se tenait près du bar, entouré de quelques personnes, mais il semblait à l'écart, observant la foule avec une intensité calme.

Sexy.

Il était grand, avec une allure imposante et un charisme indéniable. Ses yeux bleus parcouraient la salle, et lorsqu'ils rencontrèrent les miens, je ressentis un frisson et mon cœur manqua un battement. Raphaël Vincenzo, il me semble.

J'avais entendu parler de lui, bien sûr. Tout le monde connaissait son nom dans notre cercle. Puissant, mystérieux et redouté, il avait bâti sa réputation à force de stratégie et de détermination. C'était la première fois que je le voyais en personne. Il n'avait pas l'habitude de se pointer à ce genre de soirée, ou du moins pas d'après ce que je savais.

Nos regards se croisèrent à plusieurs reprises au cours de la soirée. À chaque fois, je sentais une tension inexplicable, une sorte de défi silencieux. Il semblait me scruter, comme s'il essayait de percer à jour mes pensées les plus secrètes.

Je rejoignis un petit groupe d'invités pour tenter de me distraire. Parmi eux se trouvait Anna, une amie de ma mère, qui semblait particulièrement intéressée par ma situation.

— Chiara, quelle magnifique soirée, dit-elle en souriant. Comment te sens-tu, ma chère?

— C'est un peu surréaliste, répondis-je en essayant de cacher mon trouble. Tout est allé si vite depuis la mort de papa.

— Tu es très courageuse, dit un autre invité, un homme d'affaires du nom de Lorenzo. Ton père serait fier de toi. Et maintenant, avec tout cet héritage, tu as une grande responsabilité.

— Oui, c'est beaucoup à gérer, admis-je en regardant autour de moi.

— Si jamais tu as besoin de conseils, n'hésite pas, ajouta Anna. Nous sommes tous là pour toi.

Je les remerciai, mais mon esprit était ailleurs, toujours attiré par la présence de Raphaël. Vers la fin de la soirée, alors que les invités commençaient à partir, je me retrouvai seule sur la terrasse, regardant la pluie tomber sur les jardins du palais. Les gouttes d'eau scintillaient à la lumière des lampes extérieures, créant une scène presque magique.

Je me suis surprise à être perdue dans mes pensées lorsque la voix profonde et posé me fit sursauté.

— Vous semblez loin, dans vos pensées.

Je me suis retournée et là, Raphaël se tenait, à quelques pas de moi, avec son regard pénétrant qui semblait lire à travers moi. Un sourire léger ourlait ses lèvres.

— Je ne m'attendais pas à vous voir ici, ai-je dit, tentant de masquer ma surprise.

— Les grandes réceptions ne sont pas vraiment mon genre, a-t-il dit en s'approchant, mais je n'aurais raté celle-ci pour rien au monde.

Il s'est arrêté près de moi, ses yeux bleus étincelant sous les lumières tamisées de la terrasse.

— Votre père était un homme remarquable, a-t-il continué. J'ai toujours admiré sa vision et sa force.

— Merci, ai-je répondu doucement, submergée par le poids du deuil. C'est difficile de réaliser qu'il n'est plus là.

— La perte est une épreuve difficile, a-t-il concédé, d'un ton empreint d'une compassion sincère. Mais je suis sûr qu'il serait fier de la manière dont vous gérez tout cela.

Son regard semblait comprendre mes tourments, et pourtant, il y avait quelque chose en lui, un mystère qui m'intriguait et me fascinait à la fois.

— Oui, c'est un nouveau chapitre qui s'ouvre pour nous, ai-je dit, cherchant à cacher l'émotion qui menaçait de déborder.

Il m'a regardée un moment, comme s'il cherchait à décrypter mes pensées les plus secrètes.

— Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là, a-t-il offert, son regard franc et réconfortant.

J'ai senti une vague de gratitude m'envahir face à cette offre de soutien inattendue.

— Merci, monsieur Vincenzo. Je m'en souviendrai.

Il hocha la tête, puis fit un pas en arrière.

— Appelez moi Raphaël je vous prie, je vous souhaite une bonne soirée, Chiara.

— Bonne soirée à vous aussi Raphaël, répondis-je.

Un sourire léger a étiré ses lèvres, puis il s'est éloigné, me laissant là, seule avec mes pensées tourbillonnantes.

Enchantée mon cher Vincenzo.