ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙 ☀️

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Tous les regards sont virés sur moi, c'est une situation habituelle dans mon quotidien seulement, cette fois-ci, elle me met mal à l'aise. On me demande de me présenter devant une vingtaine d'élèves. Cette classe est le stéréotype parfait des salles de cours dans les films américains ; les élèves aux intérêts moindres sont au centre de la pièce, les endormis ou mystérieux dans le fond et les bigleux au premier banc, avides de savoir et de connaissances. Et un particulièrement paraît intéressé par ma biographie, lui et ses coudes pliés sur son banc, le menton oppressé par ses petites mains aux ongles rongés et son regard plongé dans le mien. Si je n'étais pas angoissé de prendre la parole devant tout ce petit monde, je vous dirai qu'il serait ma source de stress.

Ces paires d'yeux attendent mon discours d'arrivée mais mes cordes vocales sont restées derrière la porte de la salle. J'ai pourtant gardé mon courage et ouvre donc ma bouche en résumant brièvement la raison de mon arrivée, mon âge, et tout ce qui en suit.

- Bonjour à tous, je m'appelle Helyo, j'ai 17 ans et je suis venu ici pour approfondir mes connaissances en sciences.

Cette présentation des plus bancales et simplistes n'a reçu qu'un "bonjour Helyo". Je ne m'attendais pas à de grandes choses mais au minimum à une réaction de la professeure qui pour la peine, note seulement quelque chose dans son carnet avant de simplement regarder le banc vide dans le fond à la droite de la classe. Je descends donc l'estrade sous les regards de mes nouveaux condisciples pour m'installer dans le fond de la salle. L'attention que je reçois se dissipe après quelques minutes pour finalement se concentrer sur le classicisme dans la littérature. Je sors donc un bloc-note, je suis un arrivant, en plein milieu de l'année, je me dois de suivre le cours et d'être exemplaire. Je ne veux pas me faire remarquer les premiers jours et encore moins attirer la foudre des professeurs. J'apprends que Molière et Racine, deux grands écrivains, étaient contemporains. Chose que j'étais apparemment déjà censé savoir d'après les remarques de la classe. Les premières minutes du cours sont intéressantes mais je commence à me lasser. Je lutte contre ma distraction pour enregistrer mentalement quelques informations concernant les dramaturges français lorsque trois percussions contre la porte se font entendre. Cette dernière s'ouvre lentement malgré ses grincements désagréables pour laisser apparaitre timidement un visage  masculin. Je ne vois pas grand chose excepté de longues boucles tombantes jusqu'aux yeux du concerné.

- Monsieur Garcia, en retard, encore.

- Je m'excuse Madame Miller, mon bus a eu une panne, ça ne se reproduira plus, prononce le présumé jeune Garcia, les yeux baissés et la voix calme.

- Je suis sûre que vos péripéties matinales intéresseront beaucoup le bureau des retardataires. Vous connaissez le chemin il me semble ? Dit sèchement Madame Miller, le regard dénigrant.

J'ai seulement le temps d'apercevoir les yeux humides et bleus de l'arrivant qu'il tourne déjà les talons en s'excusant une nouvelle fois. Les cours commencent à 8h30 et il n'est que 8h45, pourtant le cours de français lui referme ses portes sèchement. J'en conclus donc que ce mystérieux monsieur Garcia aux yeux clairs est mal aimé par Madame Miller. SI elle n'apprécie pas les énergumènes calmes et discrets, je n'ose imaginer sa considération me concernant.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 21 ⏰

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What If The Sun Never Meets The Moon Again ? - FrenchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant