chapitre 9

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Dans la peau de Ahmadou

Ahmadou : J'éteins mon alarme qui sonne à 5h du matin. J'ai l'habitude de me réveiller à cette heure afin de prendre ma douche et de préparer la prière du Fajr, prendre le petit-déjeuner et aller au travail. Après la prière, je fais mon "Tasbih" (Wird), et à la fin, j'invoque le Tout-Puissant afin qu'Il m'aide à surmonter tous les défis et obstacles, qu'Il me donne la force et me montrer le chemin pour venir en aide à Aïcha.
Il est 7h du matin, j'enfile mes chaussures pour aller courir. Fatou est en train de dormir ; hier, je ne l'ai pas vue, peut-être qu'elle avait beaucoup de travail. En sortant, je croise notre gardien, je le salue et prends la route pour courir.

Dans la peau de Aicha Sow

Aicha: Je suis une jeune fille qui a vécu avec sa mère, Soukouyna Ndiaye, depuis ma naissance. Mon père, Badara Sow, n'a jamais voulu reconnaître ma paternité. Ma mère est morte suite à une maladie causée par le cancer. Je me souviens de ce jour-là : je venais de rentrer de l'école et en entrant dans la chambre, où nous avions loué un espace car elle travaillait dur pour le payer, je l'ai trouvée allongée par terre. Mon cœur semblait s'arrêter, submergé par la peur de voir ma mère au sol. J'étais dans tous mes états, je l'ai secouée, crié, mais rien. Elle ne répondait pas. Notre voisin est venu voir et j'ai entendu qu'il disait qu'elle était morte. Je n'arrivais pas à croire ce que j'entendais. La douleur de perdre un être cher... non, ce n'était pas possible. Non, elle ne pouvait pas me laisser, elle ne pouvait pas mourir. Mais hélas, ma mère était morte ce jour-là, ce mercredi. Je ne pourrai jamais l'oublier. Et j'étais loin d'imaginer que ma souffrance, ma vraie douleur, allait commencer à partir de ce jour-là.
Six mois après la mort de ma mère, un homme d'environ cinquante ans est venu me chercher. Il se nommait Badara Sow et prétendait être mon père. C'était vrai, ma mère ne m'avait jamais parlé de lui, mais je l'avais surprise à plusieurs reprises en train de pleurer et de dire que cet homme était à l'origine de tous ses malheurs. Il m'a emmenée chez lui, sans que je sache que celui qui prétendait être mon père allait détruire ma vie pour toujours.
Badara Tall m'employait, il me faisait prostituée de force. J'avais peur de lui et je ne faisais que lui obéir. Je déteste mon propre corps. J'étais victime de violences et de tortures de la part de ses imbéciles qui payaient Badara Sow pour m'avoir dans leurs lits. Ils me faisaient voir de toutes les couleurs. Non, ce monstre ne peut pas être mon père. Mon sang qui va me sauver, est-ce que je suis condamné à vivre comme ça jusqu'à ma mort ?
Badara Sow avait une apparence intimidante, avec son regard dur et ses traits sévères. Dès mon arrivée chez lui, je sentais un poids écrasant s'abattre sur mes épaules. Il ne tarda pas à révéler sa véritable nature : un homme cruel et violent. Les premiers jours, il se montra distant, presque indifférent à ma présence. Puis, petit à petit, les abus commencèrent. Il exigeait que je fasse toutes les tâches ménagères, me privant de sommeil et de repos. Les mots doux et les gestes affectueux n'existaient pas dans ce foyer, remplacés par des insultes et des coups. Chaque jour devenait un combat pour survivre à ses brutalités physiques et psychologiques. Pourtant, malgré la terreur qui me consumait, une lueur d'espoir persistait en moi. Je refusais de me laisser briser par cet homme. Je me raccrochais aux souvenirs de ma mère, à sa force et à son amour. Elle m'avait toujours encouragée à rester forte, à ne jamais abandonner. Et c'est ce que je m'efforçais de faire, même dans les moments les plus sombres. Pendant des années, j'ai enduré cette vie infernale, cherchant désespérément une issue, une échappatoire

Dans la peau de Fatima

Oh non, il est déjà 7h ! D'habitude, je me réveillais à 5h pour pouvoir assister à l'heure de la prière. Je me lève en traînant les pieds jusqu'à la salle de bain et je prends ma douche.Après avoir fini de m'habiller simplement

Après avoir fini de m'habiller simplement

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Les Malheurs du destin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant