la lettre

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Après quelques minutes, Ayoub s'en alla, me laissant avec tant de questions. Devrais-je lui dire que peut-être Fousko, dont il est éperdument amoureux, pourrait aussi être amoureux de moi ? Devrais-je lui révéler la vérité ?

En réalité, je ne veux pas ruiner son rêve. Il le chérit depuis le lycée, et maintenant que cela semble se réaliser, je ne vais pas me mettre en travers de leur chemin. Qui sait ? Peut-être que j'exagère un peu et que Fousko est simplement quelqu'un d'extrêmement sensible. Mais il me paraît tout de même étrange, et quelque chose me dit qu'il joue un rôle.

Le lundi, j'arrivai à la faculté sans avoir parlé à Ayoub, Fousko ni Lamine pendant le week-end. J'ai passé un dimanche reposant à faire du ménage avec ma mère, puis le soir je suis allé l'aider au salon de coiffure. Cela me manquait de partager des moments avec elle. Avec mes études, j'ai l'impression que nous nous éloignons un peu. Elle part au salon dès 8 heures du matin et ne rentre que vers 18 heures le soir. Nous ne nous voyons que le soir, et c'est peu. C'est peu pour moi qui passais toutes mes journées avec elle au salon de coiffure avant . Mais les études sont venues...

J'ai réglé le taxi et je suis rentré dans la cour de l'université. Aujourd'hui, je n'ai remarqué aucun regard indiscret. L'incident semblait appartenir au passé, tout le monde semblait l'avoir oublié. C'était une bonne chose, car je commençais à m'y habituer.

La tête haute, le regard fixe, mon sac à dos bien ajusté, je me suis assis sur un banc dans la cour. L'atmosphère à la faculté était assez bruyante. Et pourquoi donc ? Aujourd'hui, nous allions enfin connaître le nom du nouveau proviseur. J'espérais sincèrement que l'actuel partirait, s'il vous plaît.

Si son père n'est plus le proviseur, je suis certain que le pouvoir de Lamine diminuera. Plus de falsification de notes, plus de corruption et enfin plus de harcèlement. Mais en réalité, tout cela sera possible seulement si le nouveau proviseur est de notre côté, c'est-à-dire s'il dit non à toutes les formes d'injustice envers les étudiants.

Alors que j'étais tranquillement assis là, en train de lire le journal de la faculté, j'ai aperçu Ayoub et Fousko arriver au loin.

Je les regarde presque main dans la main tandis qu'ils s'approchent. Ayoub sourit en disant quelque chose à Fousko, mais ce dernier a une expression dure, comme s'il était mal à l'aise.

Soudain, nos regards se croisent avec Fousko. Il me fixe, l'air surpris. Je détourne rapidement les yeux, faisant semblant d'être concentré sur mon journal. Finalement, ils arrivent près de moi.

- Hey, comment ça va ? Tu es matinal, dis donc, s'exclame Ayoub, sa main toujours enroulée autour de celle de Fousko.

Je jette un coup d'œil à leur main et je souris.

- Eh bien, oui ! J'ai passé un bon week-end, très reposant.

- Ça se voit rien qu'à ton visage, tu rayonnes, lance Ayoub avec un grand sourire

. Il paraît que quelqu'un est extrêmement content, voire très, très content. Eh bien, c'est normal, les gars, il est avec son béguin, haha...

- Ouais, et les nouvelles ? dis-je en regardant Fousko. Il évite mon regard...

Attends, est-ce qu'il est contrarié ? Qu'est-ce qui lui arrive ?

- À part l'histoire des proviseurs, je ne pense pas qu'il y ait du nouveau, répond Ayoub en posant sa tête sur l'épaule de Fousko.

Je me demande ce qui se passe avec lui. N'a-t-il pas peur d'être remarqué ? Je suis bien engagé pour notre cause, mais il faut rester discret. Nous ne sommes pas encore en France, après tout, pensais-je.

Je remarque que Fousko a compris la situation. Il se détache d'Ayoub et vient s'asseoir à côté de moi sur le banc.

- Et notre cause, ça avance j'espère ? demandé-je à Ayoub.

LOVE D'UN VOYOU : LAMINE MON COMBAT.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant