Chapitre 1 :

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Alors que je terminais ma nuit avachis dans mon canapé, un vacarme sourd me sortit de mon sommeil.

En ouvrant les yeux, je découvris Iris tentant tant bien que mal de traverser le salon encombré de bouteilles d'alcool en tout genre gisant sur le sol. La rouquine se pinça les lèvres au moment où son pied heurta à nouveau les vestiges de notre soirée passée. A mesure que j'émergeais, je tentais de rassembler mes souvenirs tant bien que mal. J'avais dû picoler plus que de raison encore une fois.

"-Plus la peine de tenter d'être discrète gamine, je suis réveillé maintenant. lançais je à mon amie qui semblait encore embrumée de la veille. Ses cheveux flamboyants étaient rassemblés en un chignon plus ou moins défait. Seulement vêtue d'un long t-shirt, j'ignorais où avaient disparus le restant de ses habits, en vérité je m'en fichais pas mal, Iris avait beau compter pour moi, je la considérais plus comme une petite sœur alors elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait avec qui elle voulait, à dire vrai je n'en avais rien à foutre.

-Excuse moi Castiel, j'essayais de faire un peu d'ordre avant les visites.

-Merde, les visites.

-Tu avais oublié, j'aurai dû me douter qu'organiser la soirée du siècle juste avant de recevoir ton potentiel futur colocataire était une idée merdique. En attendant il ne nous reste plus beaucoup de temps pour tout nettoyer.

-Oh ferme là toi, je vais t'aider. Lysandre est déjà rentré chez lui ?

-Oui, il s'est éclipsé au petit matin, il devait aider son frère ou quelque chose du genre. "

Armés de sac poubelle, pelle, balais, serpillère et produits multiples, nous nous activions à faire de ce taudis qui me servait d'appartement un lieu à peu près fréquentable. En effet, d'ici deux heures allait commencer l'un des pires calvaires sur terre : celui de la recherche de colocataire. Je m'apprêtais à passer ma journée à interroger moultes personnes dans le but de trouver quelqu'un capable de partager ce loyer bien trop élevé pour moi tout seul n'étant qu'étudiant à ce jour.

A cause d'une sombre histoire, j'avais été contraint de trouver une personne au plus vite. Un tragique dénouement survenu dans l'année avait causé ma solitude au sein de ce logis que je ne supportais plus d'occuper seul au delà de ne pas avoir les moyens de payer les mensualités entièrement.

Après avoir remué ciel et terre, Iris et moi avions enfin fini le ménage. Bon, l'appartement était loin d'être étincelant, mais les traces des déboires de la fête avaient disparus et c'était tout ce qui comptait. Ne prenant même pas le temps de prendre un petit déjeuner, j'ai congédié Iris qui est alors rentrée chez elle et me suis dirigé en direction de la salle de bain dans l'intention de me rendre à peu près présentable.

Sous le jet d'eau de cette douche salvatrice, je songeais au fait que mon choix allait être décisif pour la suite pour la collocation. Et si je tombais sur le pire des cas sociaux ? Ne voyant pas les minutes passer, je sentais la température baisser. Je venais littéralement de vider le cumulus, peut être était il temps de sortir.

Une serviette autour de la taille et les dents brossées j'ai rassemblé mes cheveux mi-longs en une demie-queue à l'arrière de ma tête révélant mes oreilles percées de toutes parts. Quelques mèches bordeaux s'échappaient ça et là, retombants ainsi sur mon front. Un pullover sombre et un jean déchiré plus tard, j'ai jeté un dernier coup d'œil vers le miroir.

Ca passe.

Je me suis alors jeté un regard à moi même. Alors j'entamais une conversation intérieure.

"Pas deux fois Castiel, pas deux fois".

J'ai soupiré puis mon portable se mit à vibrer dans ma poche.

-de Lysandre : Je suis désolé d'être parti sans avoir aidé à ranger ce matin, merci encore pour cette petite sauterie, c'était super. Je te souhaite bonne chance pour tes visites aujourd'hui.

Moi : T'inquiète mec.-

Lysandre était de loin mon ami le plus cher. Il pouvait être un peu spécial mais c'était ainsi que je l'appréciais. Excentrique.

Là où je n'étais qu'une boule de nerfs, lui était d'un calme olympien constant et savait toujours trouver les mots dans n'importe quelle situation. En clair nous étions complémentaires et c'est ainsi que notre amitié trouvait son équilibre.

Entre musique et beuveries, nous trouvions toujours le moyen de passer un bon moment.

Alors que je croyais avoir passé le salon au peigne fin avec Iris, je remarquais que nous avions oublié de vider le cendrier. Dedans gisaient mégots et miettes de cannabis. Pas sûr qu'il ne s'agisse du meilleur argument pour que quelqu'un n'accepte de vivre avec moi. Je me suis alors empressé de vider le contenant dans la poubelle de la cuisine en vitesse lorsque la sonnette retentit.

Les hostilités commençaient.

Je n'avais jamais été la personne la plus solaire de la terre alors faire la conversation me mettait drôlement en difficulté. Après avoir reçu une dizaine de potentiels colocataires, je commençais à fatiguer de répéter les mêmes choses. De la jeune étudiante en langues jusqu'à l'informaticien bizarre, j'avais essuyé un panel de personnes en tout genre mais aucun ne paraissait convenir.

"Oui j'invite souvent mes potes" "Oui on fait du bruit" "Non je ne mettrais pas mon chien en pension parce que tu es allergique" "Oui tu devras payer ta part du loyer en totalité" "Non on ne peut pas s'arranger".

Alors que je m'apprêtais à laisser tomber pour aujourd'hui, une visite en particulier attira toute mon attention.

Et à ce moment là, j'étais loin de me douter que cette simple décision apportera de colossales conséquences.

Dans le bon, mais aussi dans le mauvais.

THE ROOMMATE {Castiel x Nathaniel}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant