Chapitre 10

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Aloys prit une allure droite et sûre. Il avança dignement. Il planta ses pieds un à un dans le sol. Ses jambes étaient écartées à la largeur de son bassin. Il était stable. Il croisa ses bras sur son thorax et soutint le regard du dénommé Gontran.

— Qu'y a-t-il, Chef  ? demanda Aloys d'une voix d'affront.

— Ô toi ! Si tu n'étais mon fils ! s'exclama le Chef d'un air menaçant.

Aloys ne répondit pas. Un homme dans l'assistance jugea bon de lancer.

— Venez, préparons le repas !

— Bonne idée, renchérit Azenor, que tout le monde suive Baudoin !

Les enfants comme les adultes commencèrent à s'éclipser, suivis par les cochons, les poules et les veaux.

— Gontran, sauf votre respect, commença Mahaut.

— Ne pensez même pas à vous en mêler Damoiselle ! tonna l'homme.

Jehane assura.

— Venez avec moi Mahaut, je vous emmène vous reposer au grand air.

—Je ne peux pas bouger, dit Mahaut.

Elle regarda Gontran et susurra. Quel dommage.

— J'arrive pour te porter, assura une voix d'homme.

Un jeune homme se détacha de la foule qui mincissait peu à peu.

— Merci Lubin, grogna Mahaut entre ses dents.

— De rien ma petite Mahaut.

Le grand jeune homme hissa précautionneusement Mahaut et la fit passer sur son épaule.

— Mademoiselle, dit-il en direction de Jehane.

Jehane comprit le message et le suivit. Tous trois sortirent. 

— Vous vous prénommez...demanda Lubin.

— Aglaé, répondit la jeune fille. Et vous pouvez me tutoyer.

— Très bien, enchanté Aglaé je suis Lubin, le grand frère de Mahaut.

— Je ne savais pas que tu avais un frère Mahaut, s'exclama Aglaé.

— Étant donné que nous nous connaissons depuis ce matin et que j'ai passé la moitié de ce temps dans un état d'évanouissement, ça ne m'étonne pas, sourit Mahaut.

— Elle est mal en point et fort désagréable quand c'est le cas, lui expliqua Lubin. Tout cela n'a rien de personnel.

Jehane sourit.

— Je peux comprendre.


Umbria, le Royaume de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant