Chapitre 10

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   Viper entraîna Miwa vers le fond de l'entrepôt, jusqu'à une petite pièce qui ressemblait à un bureau de fortune. Il la fit asseoir sans ménagement sur une chaise bancale et se planta devant elle, les bras croisés, un sourire narquois aux lèvres.

- Alors, ma belle, susurra-t-il. On dirait que tu es coincée avec moi pour un petit moment. J'espère que tu apprécies ma compagnie.

   Miwa lui lança un regard noir, mais resta silencieuse. Elle avait compris que répliquer ne ferait qu'aggraver sa situation. Viper ricana, amusé par sa réaction.

- Quoi, tu boudes ? Allez, détends-toi un peu. Je ne vais pas te manger... Du moins, pas tout de suite, ajouta-t-il avec un clin d'œil suggestif.

   Miwa frissonna de dégoût, mais s'efforça de rester impassible. Elle ne voulait pas lui donner la satisfaction de voir qu'il l'atteignait. Viper fit quelques pas dans la pièce, l'air pensif.

- Tu sais, j'ai bien réfléchi à ce que j'allais faire de toi, dit-il d'un ton faussement léger. Au début, je pensais te garder comme un trophée, une jolie petite chose à exhiber devant mes hommes. Mais finalement, je crois que tu seras bien plus utile comme monnaie d'échange.

   Miwa se raidit, un mauvais pressentiment lui nouant l'estomac.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ? demanda-t-elle d'une voix qu'elle espérait ferme.

   Viper lui adressa un sourire carnassier.

- C'est très simple. Je vais te garder ici, bien au chaud, pendant que je négocie avec ton cher Baji. Je suis sûr qu'il sera ravi d'accepter mes conditions en échange de ta sécurité.

   Miwa écarquilla les yeux, horrifiée.

- Vous... Vous voulez m'utiliser comme otage ?

- Otage est un bien grand mot, répliqua Viper avec un geste désinvolte de la main. Disons plutôt que tu es mon invitée d'honneur. Et crois-moi, tant que tu te tiens tranquille, tu n'as rien à craindre. Je sais me montrer courtois avec les jolies filles.

   Son regard se fit plus intense, presque brûlant, et Miwa dut réprimer un frisson.

- Bien sûr, si tu essaies encore de t'enfuir, ou si tu me causes du souci... Je pourrais être obligé de devenir un peu moins... gentil, ajouta-t-il d'une voix doucereuse. Mais je suis sûr que tu ne feras pas cette erreur, n'est-ce pas ?

   Miwa déglutit, la gorge sèche. Elle comprenait parfaitement la menace voilée derrière ses paroles.

- Non, murmura-t-elle. Je... Je serai sage.

   Le sourire de Viper s'élargit, satisfait.

- Bien. Je savais qu'on pourrait s'entendre.

   Il se pencha vers elle, si près qu'elle pouvait sentir son souffle sur son visage.

- Maintenant, si tu permets, j'ai quelques coups de fil à passer. Toi, tu restes là, et tu ne bouges pas. Compris ?

   Miwa hocha la tête, n'osant pas parler de peur que sa voix ne trahisse sa terreur.

   Viper lui tapota la joue, presque avec affection.

- Brave fille, ronronna-t-il.

   Puis il se redressa et quitta la pièce, non sans lui adresser un dernier regard d'avertissement. Une fois seule, Miwa laissa échapper un souffle tremblant. Elle était piégée, à la merci de ce psychopathe, et elle n'avait aucune idée de ce qui allait lui arriver.

*

   Miwa était assise dans le bureau, le regard fixé sur la porte, son esprit en ébullition. Elle pouvait entendre Viper dans la pièce d'à côté, sa voix grave et menaçante alors qu'il parlait au téléphone. Elle ne saisissait que des bribes de la conversation, mais il était clair qu'il était en train de négocier son sort avec quelqu'un. Et vu le ton, les choses ne s'annonçaient pas bien pour elle. Mais malgré la peur qui lui nouait les entrailles, Miwa refusait de se laisser abattre. Elle n'était pas une demoiselle en détresse attendant d'être sauvée. Elle était forte, débrouillarde, et elle allait trouver un moyen de se sortir de là. Profitant d'un moment de silence dans la conversation de Viper, elle se leva silencieusement et se dirigea vers la porte. Par chance, cet idiot ne l'avait pas verrouillée, trop sûr de lui pour imaginer qu'elle puisse lui désobéir.

   Le cœur battant, Miwa se faufila dans le couloir sombre. Elle pouvait voir une faible lueur au bout, probablement la sortie. La liberté était à portée de main...

- Tiens, tiens, tiens... On essaie encore de s'enfuir ?

   Miwa se figea. Lentement, elle se retourna pour faire face à Viper qui se tenait derrière elle, un sourire mauvais aux lèvres.

- Je croyais avoir été clair, gronda-t-il en s'avançant vers elle d'un pas menaçant. Tu ne bouges pas d'ici. Sinon...

   Mais cette fois, Miwa ne se laissa pas intimider. Quelque chose en elle s'était durci, transformant sa peur en une détermination froide.

- Sinon quoi ? le coupa-t-elle, relevant le menton avec un air de défi. Vous allez me faire du mal ? Me tuer ? Vous avez besoin de moi vivante pour vos petits jeux tordus, non ?

   Viper s'immobilisa, visiblement pris au dépourvu par sa soudaine bravoure.

- Vous croyez que j'ai peur de vous ? continua Miwa, sa voix vibrant de colère contenue. Vous n'êtes qu'un lâche qui s'amuse à terroriser une fille sans défense. Mais devinez quoi ? Je ne suis pas sans défense. Et je n'ai pas peur de vous.

   Viper plissa les yeux, son sourire disparaissant pour laisser place à une expression meurtrière.

- Tu joues avec le feu, petite, gronda-t-il. Tu ne sais pas de quoi je suis capable.

- Oh, je crois que si, rétorqua Miwa sans se démonter. Vous êtes capable de kidnapper une fille, de la menacer, de la terroriser. Mais au fond, vous n'êtes qu'un minable qui se sent puissant en dominant plus faible que lui.

   Le visage de Viper se tordit de rage. En deux enjambées, il fut sur elle, sa main se refermant sur sa gorge.

- Écoute-moi bien, petite garce, siffla-t-il, son visage à quelques centimètres du sien. Tu peux jouer les dures tant que tu veux, mais n'oublie pas qui commande ici. Je peux te briser en un clin d'œil si je le veux. Alors ne me pousse pas à bout.

   Malgré la pression sur sa gorge, malgré la peur qui lui tordait le ventre, Miwa soutint son regard sans ciller.

- Allez-y, croassa-t-elle. Montrez-moi de quoi vous êtes capable. Mais n'oubliez pas que vous avez besoin de moi. Sans moi, vous n'avez plus de moyen de pression.

   Pendant un long moment, Viper ne bougea pas, ses yeux plongés dans ceux de Miwa. Puis, lentement, il desserra sa prise sur sa gorge.

- Tu as de la chance que je sois de bonne humeur, gronda-t-il. Mais ne pousse pas ta chance trop loin. Ma patience a des limites.

   Sur ces mots, il la relâcha et la poussa sans douceur vers le bureau.

- Retourne là-dedans, ordonna-t-il sèchement. Et ne t'avise plus d'en sortir.

   Miwa obtempéra, mais non sans lui jeter un dernier regard de défi. Elle avait peut-être perdu cette bataille, mais la guerre était loin d'être finie. Elle ne se laisserait pas briser si facilement.

Baji x reader (Miwa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant