Mia
— Une femme transgenre ? m'interroge Dimitri comme si j'avais un troisième œil sur le front.
— Arrête de me faire ta tête de merlan frit !
Ce qu'il m'agace quand il fait comme ça.
— Je ne vais pas faire entrer une fausse femme dans mon...
Il n'a pas le temps de terminer son insulte que je le fais sursauter en claquant le plat de ma main sur son bureau en bois, abîmé.
— Cesse d'être insultant et aussi arriéré dans ta petite tête dégarnie ! m'emporté-je. Je te propose une nouvelle possibilité pour diversifier nos prestations et notre équipe !
Arc-boutée au-dessus du bureau, je surplombe mon patron en le fusillant du regard. J'ai les ovaires à l'envers et cette entrevue me tape sur le système. C'est vrai quoi ! C'est moi qui suis constamment au contact des clients, je sais ce qu'ils attendent, et cette idée saura augmenter les rendements du club.
Tu es sûre que la véritable raison de ta colère est l'avis arriéré de ton boss ? Ou si cette raison ne s'appelle pas...
Non ! Je ne veux plus penser à lui, à la nuit dernière ou à son nom. Je ne veux plus penser à ce que mon corps a ressenti en sa présence ni à ce que j'ai failli faire.
Bordel, j'étais à deux doigts de l'embrasser. Je m'étais promis de ne plus jamais commettre une telle erreur, et je l'ai omis en quelques secondes.
Une idiote ! C'est tout ce que je suis... Aveuglée par une belle gueule ! Ai-je déjà oublié où je me trouve et qui est cet homme ?
J'aurai envie de me gifler pour ma bêtise.
— Bon, j'y réfléchirais, dit-il, me sortant de mes pensées. Mais je ne pourrais pas la faire entrer tout de suite.
Il m'explique que sa dette est encore bien trop élevée pour se permettre d'avoir un autre salaire à sortir.
Le club nous paie à hauteur de 10 % de la recette chaque mois. C'est plus impressionnant qu'il n'y paraît. Les sommes sont sur des comptes bloqués, nous devons demander l'autorisation à Dimitri pour nous en servir. Ou dans mon cas, c'est Mikhaïl qui décide, avec leur arrangement à la con à mon sujet.
C'est comme nos portables, nous sommes tracées en permanence, pratique quand nous sommes missionnées en extérieur. Toutes nos communications sont filtrées, traquées. Pour ma part, cela n'est pas le plus embêtant, je ne parle qu'avec mon sauveur/bourreau.
Je ne sais plus de quel surnom l'affubler.
Même nos réseaux sociaux sont épluchés sous toutes les coutures.
Peu importe, tu ne t'en sers même pas.
— Tu bosses ce soir, je ne sais plus si je t'avais prévenu, m'informe-t-il avant que je ne quitte la pièce.
Je reprends conscience et chasse mes idées de rébellion, fronçant mes sourcils de désapprobation.
— Pourquoi ? C'est mon soir de repos.
— Le roi vient avec le Prince...
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine en imaginant revoir si vite Aleks...
Non ! Pas de nom !
— ... sa femme et quelques-uns de ses hommes, dont Mikhaïl.
— Et en quoi je suis indispensable ?
— Il veut que toutes les filles soient au club. Il ne m'en a pas expliqué la raison.
Super... Je sens que ça va être une soirée d'enfer...
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RADUCHKA T1 (terminé), T2 (en cours)
RomanceIl y a 2 tomes de prévus et je les publie dans la même histoire. Dans une société qui veut la modeler au détriment de ses rêves, une jeune Suédoise, au désir brûlant de liberté, se verra propulsée, malgré elle, dans le monde brutal et sanglant de la...