papillon de sang

prologue

Dans les lueurs tamisées de l'aube, entre les arbres enchantés de la forêt ancestrale des comtes lunairate, une silhouette se faufile avec une agilité féline. Elle fend l'air avec une grâce hypnotique, ses mouvements fluides éclipsant presque le murmure des feuilles dans le vent. Cette silhouette, c'est Elara, une jeune femme aussi habile que mystérieuse, dont la présence semble fusionner avec l'essence même de la nature qui l'entoure.

Dans le dédale des sentiers ombragés, Elara se déplace avec une facilité déconcertante, ses pas résonnan à peine sur le sol moussu. Elle connaît ces bois comme sa propre âme, ses secrets et ses mystères étant aussi familiers que les battements de son cœur. Et tandis qu'elle se fraye un chemin à travers les ténèbres du sous-bois, elle sait qu'elle est chez elle, dans ce royaume de verdure où les arbres murmurent des histoires oubliées depuis longtemps.

Bientôt, elle atteint les lisières de la forêt, là où les premiers rayons du soleil percent à travers les branches touffues. Avec une aisance presque surnaturelle, elle traverse le seuil invisible qui sépare le monde sauvage de la civilisation, ses pas la conduisant vers le manoir majestueux qui se dresse au cœur de la clairière.

Là, dans l'intimité des murs de pierre, Elara se métamorphose, troquant sa tenue de chasse pour les atours raffinés d'une dame de haute lignée. La robe d'Elara était un chef-d'œuvre de couture, une armure délicate tissée de fils aussi solides que l'acier. Sa couleur, d'un noir profond, absorbait la lumière, lui conférant une aura mystérieuse et puissante. Les épaulettes étaient ornées de motifs complexes, rappelant les créneaux d'une forteresse millénaire, tandis que des broderies argentées serpentant le long des manches évoquaient la beauté sauvage de la nature. Incrustée de gemmes scintillantes, la robe semblait être le symbole même de la force et de la Ses gestes sont précis, efficaces, témoignant d'une habileté acquise au fil des années à jongler entre les rôles et les masques imposés par sa condition.

Et ainsi, elle rejoint sa famille autour de la table du petit-déjeuner, son visage serein dissimulant les tourments qui agitent son esprit. Car derrière le masque de la jeune noble se cache une âme tourmentée, assoiffée de liberté et de vérité, prête à défier les conventions et à braver les dangers pour réaliser ses rêves les plus fous. Et dans les profondeurs de ses yeux, on peut lire le feu de la détermination, la promesse d'un destin écrit dans les étoiles de la destinée.

Elara s'apprêtait à descendre les escaliers quand elle aperçut son petit frère caché derrière une poutre en pierre, comme s'il se dissimulait.

"Je te vois, pas besoin de te cacher," dit-elle en souriant.

Il finit par sortir de sa cachette, sa peau aussi pâle que le sable, ses cheveux comme des volutes de brume retombant sur son front lisse, et ses yeux gris comme l'orage. Elle remarqua qu'il portait une veste vert émeraude qui semblait noire, ornée de pierres et de dessins de feuilles d'arbres. Des petites cornes de la même couleur que sa peau se dressaient sur son front, et ses dents pointues rappelaient celles d'un renard.

Elle s'accroupit près de lui et l'interrogea du regard. "Que fais-tu ici ? Maman et père nous attendent pour le repas."

"Maman va me gronder," dit-il d'une voix frêle.

"Mais non, pourquoi elle te gronderait ?"

"J'ai cassé son collier de perles," dit-il en commençant à pleurer.

"Ne pleure pas, montre-moi ça. On va le réparer sans qu'elle ne le sache," lui dit-elle doucement.

Elle voulait tellement le câliner, il était vraiment trop mignon quand il était comme ça, mais ce n'était pas approprié. Il prit sa main pour l'entraîner, et elle se baissa pour le suivre, car il ne voulait pas la lâcher. Ils arrivèrent dans sa chambre, qui était décorée comme une ménagerie, les murs tapissés de mousse d'arbres. Son lit était sculpté en forme de chenille et de lion. Il la lâcha d'un coup pour sauter du lit à la porte, et lui montra quelque chose sous son coussin, en panique.