The Other Man

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– Un jour, on m'a dit que même si j'étais entouré, j'étais en réalité seul. Affirma Aether, le regard perdu dans le lointain. Quand on m'a dit ça, j'ai cru recevoir un coup de poing dans l'estomac. Je ne m'y attendais vraiment pas.

– Ah bon ? Fit simplement Venti, bien trop absorbé par la vue de son téléphone portable. Enfin ! Il y a un beau garçon qui vient de m'envoyer un message.

– Tant mieux pour toi. Il ressemble à quoi ?

– Regarde ses cheveux, ils sont trop beaux.

Dans l'atmosphère chargée de la salle de classe, Venti était plongée dans son propre monde, un monde fait de notifications et de messages qui clignotaient sur l'écran de son téléphone. Les paroles d'Aether, son ami fidèle depuis des années, semblaient lointaines, presque insignifiantes, noyées dans le bourdonnement incessant de son obsession momentanée. Son visage était illuminé par un sourire éclatant alors qu'il lisait le message qui venait de lui parvenir. Il ne percevait pas la déception qui s'installait doucement sur le visage d'Aether, ni la tristesse qui voilait ses yeux.

Ce dernier, quant à lui, sentait son cœur se serrer dans sa poitrine alors qu'il observait la réaction de Venti. Il avait cru qu'il serait intéressée par ce qu'il avait à dire, qu'il prêterait attention à ses mots comme il l'avait toujours fait par le passé. Mais aujourd'hui, son regard était détourné, son esprit captivé par quelque chose de bien plus séduisant que leur conversation. Il cacha habilement sa déception derrière un sourire chaleureux, comme s'il refusait de laisser transparaître la douleur qui s'insinuait en lui.

Pourtant, malgré l'amertume qui imprégnait son être, le jeune homme décida de jouer le jeu. Il s'intéressa à ce qui avait captivé l'attention de son ami, posant des questions avec un enthousiasme feint, mais qui masquait malgré tout la douleur de se sentir relégué au second plan. Il écouta ses réponses avec une attention feinte, essayant de raviver l'étincelle de leur amitié qui semblait vaciller dans l'ombre de cette nouvelle distraction.

Pendant ce temps, Venti continuait d'être absorbé par son téléphone, répondant aux messages avec une vivacité qui contrastait avec la froideur qui s'était installée entre lui et Aether. Il ne percevait pas les nuances de son ton, ni la tristesse qui se cachait derrière son sourire. Son monde était maintenant peuplé de mots et d'émoticônes, et il semblait avoir oublié l'importance des liens humains qui avaient autrefois été si précieux à ses yeux.

– J'aimerais qu'il aime sortir en boite de nuit. Attesta-t-il, tout content. Tu sais à quel point j'adore boire et faire la fête, il devrait être pareil.

– Ouais, tu as raison. Répondit-il simplement, avant de garder le silence.

Dans la pénombre de la pièce, où les ombres dansaient timidement le long des murs, Venti semblait plongée dans un autre monde, un monde où seules les lueurs d'un écran brillant captivaient son attention. Les paroles d'Aether, si pleines de sincérité et d'attente, semblaient se dissoudre dans l'air épais, oubliées avant même d'avoir été pleinement entendues. Son visage, éclairé par la lueur bleutée de son téléphone, n'exprimait rien d'autre que l'excitation fugace provoquée par les messages qu'il lisait.

Le blond, de l'autre côté de la pièce, sentit un poids peser sur son cœur alors qu'il observait la réaction du bleuté. Encore une fois, il avait été relégué au second plan, relégué à l'ombre de l'objet de son attention. Il se sentait invisible, comme si ses paroles se perdaient dans le vide, étouffées par l'éclat artificiel de la technologie. Pourtant, il écouta attentivement, se forçant à rester présent malgré la douleur qui s'insinuait en lui.

Et puis, comme si de rien n'était, Venti se mit à parler, énonçant avec une vivacité nouvelle les critères de beauté qu'il recherchait chez un homme. Ses mots étaient empreints d'une légèreté presque frivole, comme s'il était plongée dans un monde de superficialité où seuls les apparences comptaient. Aether l'écoutait en silence, une pointe d'amertume teintant chacune de ses pensées. Ce n'était pas la première fois que le plus petit en taille ramenait tout à lui, se concentrant uniquement sur ses propres désirs et besoins sans jamais vraiment prendre en compte ceux des autres.

The Other Man •ONE SHOT• ᵃᵉᵗʰᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant