Sur le chemin familier qui mène à mon université, mes pas sont hésitants et tout d’un coup je sens le poids de mes épaules s’alourdir à chaque pas effectué. Pourquoi me demanderiez-vous ? Vous le saurez bien assez tôt. Mon cœur est lourd de soucis et mes pensées tournent en boucle comme un sombre refrain qui résonne sans cesse dans ma tête. Je ne suis pas ravie d’y aller aujourd’hui ni comme les autres jours d’ailleurs. Je me rappelle autrefois encore, comment j’adorais aller au lycée. Apprendre de nouvelles choses, était principalement l’une des choses que j’adorais le plus.
La façade d’un bâtiment marbré qui reflète les premiers rayons de soleil attire mon attention. Je trouve cela magnifique. Au centre on peut voir l’inscription Elite University of United State. Un établissement réputé pour son excellence académique et son prestige, mais également connu pour être fréquenté majoritairement par les enfants des plus riches du pays et de partout ailleurs. Pourtant, malgré son statut élitiste, cette université avait un programme d'aide financière généreuse qui permettait aux étudiants issus de milieux modestes comme moi de pouvoir bénéficier d’une bourse. Je me rappelle encore des nuits blanches que je passais à travailler pendant les examens d’admission, juste pour être sûr d’avoir la mention qu’il fallait. Ma grande mère est l’unique raison qui me pousse à revenir dans cette université que je déteste maintenant. Elle s’est sacrifiée pour moi, elle a toujours été là pour moi. Maintenant qu’elle est malade je me dois de ne pas l’abandonner à mon tour. Demain, je pourrai lui rendre visite et rien que d’y penser je me sens beaucoup mieux pour affronter ce qui va suivre.
Anna marchait d'un pas pressé à travers le campus, son sac à dos serré contre elle, lorsqu'elle heurta soudainement quelqu'un de plein fouet. C'était Rosa, la fille la plus populaire de l'université, entourée de ses deux acolytes, Bianca et Anaïs.- Regarde où tu vas, espèce d'idiote ! s'exclama Rosa, son ton empreint de mépris.
Elle a parlé tellement fort que les étudiants qui se trouvent encore dans le couloir près des toilettes me toisent avec leur sourire moqueur.
La tête baissée, je suis toute honteuse, une boule d'anxiété se formant dans ma gorge. Avant que je ne puisse m'excuser, Rosa m'attrapa brutalement par le bras et me poussa violemment dans les toilettes, suivie de près par Bianca et Anaïs qui riaient cruellement. Je me retrouvai alors projetée à l'intérieur des sanitaires, mon corps heurtant le sol avec force. J’ai sentis une douleur fulgurante dans mon genou, mais ce n'était rien comparé à toutes les humiliations que j’ai eu à subir jusque-là. À présent, je ne suis pas sûr que je pourrai rendre visite à Mammy, je ne suis même pas sure de pouvoir marcher tout simplement, la douleur est trop intense. Cette simple pensée anime une grande colère en moi.- Mais qu’est ce qui te prend ? je m’écris, mon visage rouge de colère alors que je me relevais avec difficulté.
Rosa lui lança un regard dédaigneux, un sourire narquois étirant ses lèvres.
- Oh, je vois que la petite chose que tu es, commence à vouloir se rebeller ! Tu devrais apprendre à regarder où tu mets les pieds, petite chose insignifiante, répliqua-t-elle avec mépris.
Bianca et Anaïs se mirent à rire de plus belle, se moquant ouvertement de la situation.
Anna sentait une rage sourde monter en elle, une détermination farouche à ne plus se laisser intimider, à ne plus se laisser écraser par ces filles qui pensaient pouvoir tout contrôler.
Elle serra les poings, son regard croisant celui de Rosa avec une intensité brûlante.- Tu n'as pas le droit de me traiter comme ça, déclara-t-elle d'une voix ferme, bien que tremblante d'émotion.
- Je ne suis pas ta vilaine petite chose !
Rosa arqua un sourcil, visiblement surprise par l’audace d’Anna.- Ah bon tu crois ça ?
Anna sentit son cœur battre la chamade alors que Rosa s'approchait d'elle d'un pas lent et mesuré, un sourire sournois étirant ses lèvres peintes d'un rouge vif. Ses yeux perçaient ceux d’Anna avec une intensité glaciale, faisant naître une bouffée d'appréhension au fond de son estomac. Lorsque Rosa fut suffisamment proche, elle leva délicatement sa main pour caresser le visage d’Anna, comme pour apaiser une bête sauvage sur le point de se rebeller. Mais au lieu de réconfort, cette caresse semblait chargée de menaces voilées.
- Tout ce que tu as à faire, c'est rester à ta place, petite chose, susurra Rosa d'une voix douce mais glaciale, ses yeux brillant d'une lueur malsaine.
Anna sentit son sang se glacer dans ses veines, mais elle refusa de se laisser intimider. Elle ouvrit la bouche pour protester, pour lancer un défi, mais avant qu'elle ne puisse dire un mot, Rosa lui attrapa violemment les cheveux, les tirant brutalement, ce qui lui fit plier le dos en arrière.
La douleur lui fit lâcher un cri de surprise et de douleur, mais Rosa ne relâcha pas son emprise. Au contraire, elle lui tordit le bras derrière le dos, la dirigeant avec force vers le miroir des toilettes qui semblait la narguer de son reflet déformé. Anna sentit les larmes monter à ses yeux, mais elle refusa de les laisser couler. Elle serra les dents, serrant les poings, tandis que Rosa lui murmurait des menaces à l'oreille, sa voix froide et implacable résonnant comme un avertissement sinistre.- On y va les filles !
Après avoir infligé sa cruauté à Anna, Rosa et ses acolytes quittèrent les toilettes, laissant derrière elles, un nuage de parfum sucré et de mépris. Leurs rires résonnaient dans l'air, emplis de satisfaction et de triomphe.
Anna resta là, seule, devant le miroir des toilettes, le souffle court et le cœur serré. Elle s'appuya contre le lavabo, la tête basse, les épaules secouées par de violents sanglots. Elle leva lentement les yeux vers son reflet dans le miroir après s’être un tant soit peu calmé, son visage marqué par la douleur et la tristesse. Elle reconnaissait bien cette fille fragile et brisée qu’elle a toujours été.
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Annabelle
Mystery / ThrillerAnna était une jeune femme d'une beauté remarquable, mais cette beauté n'avait pas rendu sa vie paisible, bien au contraire. Depuis son enfance, elle avait été confrontée à une série d'obstacles et de défis qui semblaient s'acharner sur elle sans re...