Baji x reader (Miwa)

Chapitre 20

   C'est avec cette résolution froide et implacable que Miwa descendit au salon, ignorant les regards appréciateurs qui se posèrent sur elle. Ryu l'attendait au pied de l'escalier, nonchalamment appuyé contre le mur. En la voyant ainsi vêtue, une lueur de satisfaction passa dans ses yeux. Comme un propriétaire fier de son nouveau jouet.

- Tu es magnifique, chaton, susurra-t-il en l'attirant contre lui. Une vraie Fallen Angel.

   Miwa se raidit, écœurée par son contact. Elle mourrait d'envie de le repousser, de lui hurler sa haine et son dégoût. Mais elle savait que c'était inutile. Pire, dangereux. Alors, elle ravala sa fierté et se força à rester impassible, le laissant l'enlacer sans broncher. Satisfait, Ryu l'entraîna vers le groupe qui les observait, un bras possessif autour de sa taille.

- Venez, les gars. Je vous présente ma nouvelle recrue. Miwa, voici les Fallen Angels.

   S'ensuivit une série de présentations auxquelles Miwa ne prêta qu'une oreille distraite. Tous ces visages, tous ces noms... Ils se mélangeaient dans sa tête, formant une masse indistincte et menaçante. Il y avait les jumeaux Shin et Rei au regard glacial, le colosse silencieux Nao, le beau gosse Kyo et son sourire charmeur... Tous la jaugeaient comme un morceau de viande, la mettant atrocement mal à l'aise.

   Heureusement, la présence de Ryu à ses côtés la préservait des avances trop poussées. Il fusillait du regard quiconque s'approchait d'un peu trop près, tel un chien de garde protégeant son os. Miwa aurait dû lui en être reconnaissante. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir étouffée par sa possessivité maladive. Comme si elle était sa chose, sa propriété. Comme pour confirmer ses pensées, Ryu passa un bras autour de sa taille, l'attirant contre lui en un geste sans équivoque.

- Pas touche, les mecs, lança-t-il d'une voix dure. La fille est à moi. Le premier qui la regarde de travers, je lui arrache les yeux.

   Un silence tendu suivit sa déclaration, rapidement rompu par le rire gras de Toshiyuki.

- Du calme, frérot. Personne ne va piquer ta précieuse Miwa. On sait tous qu'elle t'appartient. Pas vrai les gars ?

   Des marmonnements approbateurs lui répondirent et l'atmosphère se détendit légèrement. Mais Miwa, elle, bouillait intérieurement. Pour qui se prenait-il, à parler d'elle comme d'un objet ? Elle n'appartenait à personne, et surtout pas à lui !

   Miwa suivit Ryu jusqu'au salon, la mort dans l'âme. Elle savait qu'elle n'avait pas le choix, qu'elle devait se soumettre pour l'instant. Mais intérieurement, elle bouillait de rage et d'humiliation. Toshiyuki trônait au milieu de ses hommes, tel un roi entouré de sa cour. Lorsqu'il vit Ryu arriver avec Miwa, un sourire mauvais étira ses lèvres.

-  Pas mal, ta nouvelle conquête je dois dire... Tu me la prêteras quand tu en auras marre ?

   Ryu se raidit imperceptiblement mais garda un visage impassible. Même s'il crevait d'envie de remettre son frère à sa place, il savait qu'il ne faisait pas le poids face à lui.

- On verra ça, Aniki. Pour l'instant, je préfère la garder pour moi. Tu sais comment sont les nouvelles recrues, il faut les dresser un peu au début...

   Toshiyuki éclata d'un rire gras, imité par ses sbires. Miwa serra les poings, les joues brûlantes d'humiliation. 

- Bon allez, ça suffit pour ce soir, trancha Toshiyuki en se levant. On a tous besoin de repos. Mais t'inquiète frangin, on aura d'autres occasions de faire plus ample connaissance avec ta petite protégée...

   Il souligna sa phrase d'un clin d'œil graveleux qui donna la nausée à Miwa. Puis il quitta la pièce, non sans avoir lancé un dernier regard lourd de sous-entendus à la jeune femme. Les autres yakuzas lui emboîtèrent le pas en ricanant et en lançant des commentaires salaces. Bientôt, il ne resta plus que Ryu et Miwa dans le salon.