Personne ne sait quand la vapeur s'inversera...

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Un bon matin comme les autres, je me suis réveillé pour aller à la fac comme d'habitude. Avant toute chose, je remets toujours ma journée entre les mains du Dieu tout-puissant. J'habite à Kinshasa depuis plusieurs mois maintenant. Kinshasa est une ville vraiment grande et bien, mais aussi très bizarre. Malgré le chômage et les problèmes de la vie, ici, les gens gardent toujours le sourire. Le taux de saleté de la ville est sûrement de 80%. Je me demande bien comment il peut y avoir une telle surpopulation alors que la ville est si grande. Chaque jour, les kinois dépensent des dizaines de millions de dollars dans l'alimentation, le transport, la communication téléphonique, leur logement et les divertissements.

Depuis que je suis à Kinshasa, je passe souvent mes journées seul, que ce soit à la fac ou à la maison. Ai-je du mal à me faire des amis ? Je dirais plutôt qu'ici les choses sont beaucoup plus difficiles, on te considère difficilement par rapport à là d'où je viens. C'est vrai que j'ai des connaissances ici, mais nous ne nous voyons pas... Pourquoi ? Eh bien... La fac. Nous n'avons presque pas le temps de penser à nous, tous les jours occupés à cause de l'université. Certes, j'ai essayé de me faire des connaissances à la fac, j'ai fait des efforts, mais comme je vous l'ai dit :
- On te considère difficilement ici.

C'est vrai que je ne suis pas venu me faire des potes, mais partout où nous sommes passés, on a connu des personnes avec qui nous étions en bons termes, qui nous ont acceptés tels que nous étions et qui sont devenus importants pour nous.

Depuis mon arrivée à Kinshasa, je me sens tous les jours comme un étranger égaré, perdu dans un monde qui m'est étranger, sans aucune assurance. Chaque jour qui passe renforce ma solitude tout simplement, me confrontant à la dure réalité de mon mal à m'intégrer et à m'épanouir pleinement dans cet environnement. Les regards froids et distants des autres me renvoient constamment à ma solitude, à mon isolement. Malgré mes efforts pour tisser des liens, pour me faire accepter et apprécier par les gens qui m'entourent, je me sens comme un étranger dans ma propre vie, incapable de trouver ma place, de trouver mon refuge. Les relations se nouent et se dénouent facilement, sans jamais vraiment s'enraciner, sans jamais vraiment me procurer ce sentiment de proximité.

Ma daronne me manque énormément, sa présence rassurante et son soutien inconditionnel étaient pour moi des piliers indispensables dans ma vie. J'aimerais tant pouvoir me blottir dans ses bras, retrouver cette douceur maternelle qui me manque tant. Mais elle est loin, bien trop loin pour combler ce vide immense qui m'habite. Maintenant à Kin, elle m'a laissé partir tout seul, je ne suis plus l'enfant qu'elle allaitait avec douceur, je me sens seul et je connais toujours bien le chemin de la fac.

Je ne serai pas bien tant qu'elle ne m'aura pas vu prêter serment mais ici, mon triste sort, c'est que je rame et ma vie sociale dort. C'est ce qui me retient, j'ai les pieds cimentés, des fois je craque, sa présence me manque, ses plats délicieux. On se rattrape qu'au téléphone, ça fait maintenant un semestre. Je me voyais grand, c'est pour ça que je me suis barré de mon nid. Ma maison, c'est là-bas, près du fleuve Congo, et ici, je suis en manque d'amour, elle me manque intensément.

Les rencontres se succèdent, mais je n'arrive toujours pas à me faire désirer à chaque fois. L'objectif n'a jamais été de me faire désirer mais plutôt de me faire accepter parce que l'amour se construit sur un attachement et un lien qui se renforcent avec le temps, alors que le désir trouve son origine dans un appétit intense et s'évanouit sur la durée. Chaque déception me renforce dans ma conviction que la bonne personne n'existe pas pour moi.

À Kinshasa, très tôt le matin déjà l'embouteillage commence. Tous les jours c'est la même chose, toujours du mal à prendre le transport, il faudrait se précipiter ou attendre pendant longtemps pour espérer prendre le transport. Le prix des transports ? N'en parlons même pas, les chauffeurs et les motards augmentent le prix selon leurs humeurs, le climat et l'heure.

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⏰ Dernière mise à jour : May 17 ⏰

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