A pretty psychopath TOME 1

Chapitre 30

ʕ •́؈•̀ ₎

"Une histoire de lit"

☀︎︎

Rhéa

Agacée, je me retourne pour la millième fois sur ce fichu lit.
Je dois admettre qu’il est bien plus confortable que le mien, mais rester allongée toute la journée commence à m’exaspérer.

Cela fait déjà deux semaines. Deux longues semaines.

Et je n’arrive toujours pas à croire que cet Asiatique ait osé s’approprier un lit encore plus moelleux que celui-ci. Non, mais sérieusement ! Je suis une femme, non ?! Ce genre de privilège devrait me revenir de droit. Il est tellement égoïste.

Excédée par cette inactivité, je prends une décision radicale : aujourd’hui, je quitte ce lit, coûte que coûte.

Lorsque je descends les marches, son regard insistant me suit, scrutateur. Il n’apprécie visiblement pas de me voir hors de ma chambre.

— Qu’est-ce que tu fais là ? me questionne-t-il d’un ton sec.

Je ne réponds pas tout de suite. Je me contente de le fixer droit dans les yeux.

— On t’a dit de ne pas faire d’efforts et de rester au lit. Pourquoi tu n’arrives pas à obéir ?

Obéir ? Ce mot déclenche en moi une vague d’irritation. Finalement, je daigne lui répondre.

— Ça fait plus de deux semaines que je suis clouée au lit. Je n’en pouvais plus, alors je me suis levée. Et je te signale que je ne fais absolument aucun effort, donc arrête de m’embêter.

— Descendre les escaliers, c’est un effort, Rhéa, rétorque-t-il en fronçant les sourcils.

Attends une seconde. Il se moque de moi, là ?

— Remonte dans ta chambre ! ordonne-t-il soudainement, avec une autorité qui me hérisse.

Il croit vraiment pouvoir me donner des ordres ?

— Tu me donnes des ordres, maintenant ? Laisse-moi rire ! répliqué-je avec un sarcasme mordant.

— J’ai l’air de plaisanter, Rhéa ? Remonte tout de suite !

Sa voix est ferme, tranchante. Il m’agace profondément.

Ne souhaitant pas alimenter davantage cette dispute ridicule, je contourne le canapé et me dirige vers les escaliers, le pas lourd.

— Ne va surtout pas t’imaginer que j’ai peur de toi. Si je monte, c’est uniquement parce que j’en ai envie.

— Ouais, bien sûr, murmure-t-il, visiblement amusé.

Son ton me fait grincer des dents. Il pense vraiment qu’il a le dessus ?

— Asiatique de merde ! lâché-je en levant un doigt d’honneur bien mérité dans sa direction.

Arrivée en haut, je m’apprête à retourner dans ma chambre. Mais… je ne sais pas ce qui me prend. Une idée soudaine et légèrement mesquine me traverse l’esprit. Au lieu de regagner mon lit, je pousse la porte de sa chambre.

Sans perdre une seconde, je me jette sur son lit, un soupir de satisfaction s’échappant de mes lèvres dès que je touche le matelas.

Oh, ce lit… C’est un pur chef-d’œuvre. Tellement confortable, tellement doux.

C’est décidé : ce lit est le mien maintenant. Et personne ne pourra m’en déloger.

🕳️