EXTRAIT

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Dans un cendrier mourraient paisiblement des bouts de joints que Kasher décida de vider pendant que son cousin dormait profondément sur le canapé.

Soudain, Kasher aperçut la photo de vacances accrochée au mur, la seule qu'il avait gardée, celle qu'il préférait, lui en train d'enlacer le cou de son cousin. Ils étaient radieux !

Elle ressuscita alors dans son esprit le souvenir de cet fameux été à Essaouira : ils avaient eu l'audace d'échapper à la vigilance familiale pour camper une nuit tous les deux sur la plage d'Essaouira. Ils était ados, Mehdi 15 ans et lui 17 ans. Ils avaient ri, joué au foot, se baignèrent dans la mer douce et draguer quelques meufs.

Le soir, Kasher avait emmené Mehdi au petit bouiboui de la plage pour dîner. Son jeune cousin avait été choqué quand il lui présenta sa sacoche Louis Vuitton plein de tunes.

C'est à partir de là que son cousin décida de le surnommer Kasher parce que « tu traîne toujours du cash sur toi frérot ! » Ils étaient libres de leurs gestes dans ce coin de paradis. Ils se prirent par le cou et se tenaient par les mains quand ils longèrent la plage pour regagner le petit campement sommaire qu'ils avaient installé : une couverture recouverte d'un drap tenu par des bouts de bois dans les dunes sauvages d'Essaouira.

C'est cette nuit là qu'il apprit à son petit cousin la branlette à deux. Ils étaient tous les deux excités en parlant des nanas qu'ils finirent par se déshabiller et par se masturber. Un jeu puéril et innocent à leurs yeux.

Leurs bites d'adolescents, dures, pures et tendrement dressées comme des dards leurs faisaient mal. Ils commencèrent à se branler et Kasher osa même toucher craintivement la bite de Mehdi. Quel plaisir qu'il eut quand il toucha le membre endurci de son cousin. Au début, Mehdi hésita à ce que son cousin lui touche sa bite circoncise. En revanche, le plaisir était tellement agréable qu'il se laissa faire : n'était-il pas en famille ? Et puis, ils se connaissaient depuis longtemps. Voyant la non réticence de son cousin, Kasher continua les va-et-vient tandis que la main de Mehdi empoigna à son tour la bite de Kasher. Ils se branlèrent mutuellement jusqu'à éjaculer ensemble dans des râles de plaisir. Ils rigolèrent de leur bêtise et s'endormir chacun de leur côté.

Et là, dans la lueur auréolée de la lampe marocaine, en remémorant ce souvenir, Kasher avait cette folle envie de prendre dans ses bras son cousin, le serrer et peut-être l'embrasser sur ses lèvres noircies par la beuh. Il n'avait pas eu cette audace quand son cousin se mit à pleurer. Pourtant, il avait eu un grave désir de l'enlacer et l'entourer de ses bras comme on le pouvait le faire pour cajoler un chien blessé. Mieux, comme pouvait le faire un ami pour son ami. Un amant pour...

Kasher avait toujours eu un faible pour Mehdi.

Et cette nuit à Essaouira, il sut qu'il était différent des autres hommes de la famille. Qu'il était homo. Ce fut pour lui une révélation ! Mais aussi une honte !

Le temps s'était cristallisé autour de cet événement. Il n'avait jamais réussi à faire sa vie avec une meuf. Il avait essayé avec des filles les plus prisées du Maroc, des cousines lointaines ou des putes de passage dont ses potes se servaient dans les caves infâmes. Mais, impossible ! Il revenait constamment à ses plans cul avec les mecs qu'il trouvait secrètement sur des applications de rencontre gay. Au lieu d'avancer, il stagnait dans son marasme affectif.

Il avait eu quelques relations sérieuses - si sérieuses se résumaient à quelques semaines avec des rendez-vous éparses dans des motels hideux à la périphérie des banlieues, par peur d'être repéré par l'un des gars de la bande à Bazooka et compagnie. Il avait bien essayé de faire sa vie avec un mec clean sous tout rapport du XVI ème arrondissement. Mais, ce dernier s'était lassé des mensonges et de la vie que menait Kasher.

Être homo et dealer, étaient deux réalités qui faisaient mauvais ménage.

Se cacher, jouer le bonhomme viril et macho alors qu'au fond de lui-même, il adorait ouvrir ses cuisses pour « faire la femme », c'était un aveu que Kasher n'aurait jamais osé assumer.

Sans doute qu'avec un mec comme Mehdi, attentionné, touchant et doux...

Il voulut avoir la force intérieure de dire à Mehdi qu'il était homo.

Mais rien à faire : les mots ne sortaient pas de sa bouche comme englués dans une profonde honte.

Et maintenant, savoir que son cousin avait été violé par des raclures de la trempe de Bazooka pour qui il travaillait, Kasher avait honte. Il se promit de le venger.

Le lendemain, vers 14h00, la sonnerie d'un portable éveilla Mehdi qui tardait à se lever de son canapé. Machinalement, il prit le portable qui ne cessait de lui crier dans les oreilles.

Kasher revint de sa douche avec une serviette au tour de la taille.

Il dévisagea son cousin qui tenait dans sa main son smartphone avec un air furibond : « C'est quoi ce putain de message Kasher ? »


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L'ESPION D'UN AUTRE GENRE - TOME 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant