Hate you ; Hyunlix - Tome 1

11 ; First truth

*** Hyunjin POV ***

Ils avaient fini par s'endormir, tous les deux. Myung-Ki semblait un peu agité, sujet à des rêves reflétant une journée bien chargée, mais Felix... Il semblait si épuisé... Tellement que même dans son sommeil j'avais l'impression de voir ses traits se tirer. Comment ça avait pu arriver ? À quel point j'avais été lâche pour ne pas me battre pour eux, pour ne pas me battre pour son sourire ?

6 ans plus tôt.

On s'attendait à tellement de chose de ma part que j'étais de moins en moins à l'aise ici, dans cette école. J'étais à la succession directe d'un empire, j'étais populaire, brillant, voué à un grand avenir. Sauf que depuis des mois, je ne voulais plus de tout ça, pas quand à la fin de l'année, il faudrait partir d'ici pour faire des études à l'étranger, me marier et mener une vie dont je ne voulais pas. Pourtant j'avais osé le dire à ma mère, j'avais osé lui dire combien je voulais peindre, combien je voulais d'une vie d'artiste, mais elle me rappela que si je le faisais, je n'aurais rien. Un artiste avec des habitudes de princes, ne pouvant supporter la pauvreté et ne pouvant avoir cet avenir que si ses parents le finançaient... Pourtant quelque part, j'espérais ça. J'espérais qu'un jour mon père réalise que mon passe temps était un don, que j'étais là pour autre chose que reprendre une famille.

J'avais espéré qu'il réalise que je n'avais pas les épaules pour ça.

Mais il ne le fit jamais, et chaque jour fut semblable à une torture jusqu'à son arrivée. Son rire avait attiré mon regard, son sourire m'avait fait le regarder et son visage... Il était... Magnifique. Une lumière dans mes ténèbres, un phare en pleine tempête. Il exultait d'une chose qui semblait me manquer et... J'avais besoin de lui. Je savais que j'avais besoin de sa lumière, je savais que j'avais besoin de son rire. Il... J'avais cru voir en lui une solution alors que je ne savais rien de qui il était, de pourquoi je ne le voyais que maintenant.

L'observant souvent, j'avais fini par apprendre son nom, ce qu'il faisait là, qui il était. Mais je n'avais jamais osé l'approcher jusqu'à ce qu'il ne se blesse en cours et qu'un connard ne cherche à l'assombrir. J'avais entendu ses plaintes de loin, j'avais demandé à Changbin de me suivre pour rentrer dans les vestiaires et trouver ce batard contre lui, une main dans ses sous-vêtement. Le tirant en arrière, j'avais laissé Changbin le frapper pour m'assurer qu'il aille bien. Ce qui n'étais pas le cas. Il était tremblant, désorienté et j'avais fini par le porter, m'assommant de ses phéromones, de son odeur si parfaite. Mais je ne pouvais pas me permettre ce genre de pensée, pas quand il venait de subir ça.

Le déposant alors à l'infirmerie, j'avais tout expliqué avant de ramener l'autre chez le directeur pour obtenir justice.

Le soir même alors que j'étais au téléphone avec Min-Ho pour lui raconter, j'avais été appelé par mon père, lui aussi venant de raccrocher avec quelqu'un comme j'avais du le faire avec Min-Ho. "Je viens d'être appelé par un de mes employés. Monsieur Lee semble particulièrement reconnaissant de l'aide que tu as apporté à son fils aujourd'hui.", le père avait donc appelé ? Pas forcément étonnant au vu de ce qu'il s'était passé.

"Il allait se faire violer, je sais que tu veux pas que je sois mêlé à des histoire de bagarre, mais là je..."

"Non c'est une très bonne chose, ça montre que tu es droit quelque soit le statut des autres et que tu ne prends pas les enfants de tes futurs employés pour des donnés négligeable..."

"C'est surtout que..."

"Hyunjin. J'ai dit que c'était bien."

Bien de ne pas traiter les gens différemment... Pourtant c'était surtout que... Retournant dans ma chambre, j'avais allumé mon pc pour lancer une conversation à plusieurs et sans doute un peu trop me plaindre de ce qui s'était passé. Chan pensait que j'en faisais un peu trop, Changbin lui était content d'avoir pu remettre quelqu'un à sa place, mais Min-Ho me demanda surtout ce qu'il se passait en ce moment... Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Même eux ne pouvaient pas savoir, même eux ne pouvait pas entendre. On avait pas été élevé pour avoir des passions...