La nuit de Lucien fut mouvementée, entre fièvre, toux, nez bouchés, courbatures et autres, et il regretta amèrement d'être sorti en tee-shirt la veille, en plein mois d'octobre. Pourtant sa grande sœur lui avait fortement recommandé de prendre une veste. Mais son esprit de contradiction le poussa à ne pas prendre en compte son conseil. Résultat : il avait attrapé un bon rhume carabiné. Il devait être 5 heures du matin, quand la porte de l'appartement s'ouvrit. Lucien su alors que sa sœur était rentrée du travail. Il décida alors de ne plus tousser et de ne plus gémir de douleur, afin qu'elle ne sache pas qu'il est tombé malade. Il savait très bien que sinon, elle lui ferait de long discours sur le fait qu'il aurait dû l'écouter. Mais ce n'était pas une mince affaire. Se forcer à ne pas tousser, c'est de la torutre. Le pire, pour le pauvre lycéen, est que sa sœur entra en douce dans sa chambre, pour vérifier si celui était bien en train de dormir. Elle s'approcha de son lit, tandis que Lucien sentait qu'il n'allait plus retenir sa toux. Il toussa, une toux grasse, qui alerta la plus vieille. Immédiatement, elle posa une main sur le front de son jeune frère, celle-ci remarqua à quel point il était brûlant. Elle s'éclipsa alors, sans un mot. Lucien, après être certain que sa sœur n'était plus là, s'assit sur son lit. Il commençait à avoir très froid, paradoxalement à la chaleur que son corps produisait en raison de la fièvre. Il tenta de se couvrir plus, mais rien n'y faisait, il avait toujours très froid. Il s'allongea à nouveau, et se recroquevilla en boule dans son lit. Un bon quart d'heure plus tard, l'aînée revient dans sa chambre. Lucien fit à nouveau semblant de dormir.
— Lucien, susurra-t-elle, en lui caressant la tête.
Lucien ne réagit pas.
— Je sais que tu ne dors pas, banane, lâcha-t-elle.
— Mais comment tu as su, répondit le jeune garçon, en se levant difficilement.
— Quand j'ai touché ton front tout à l'heure, tu souriais comme un imbécile, papa et maman disaient que je faisais la même chose à ton âge quand je faisais semblant de dormir.
Lucien rouspéta.
— Ecoute Marie, je sais que je ne t'ai pas écouté hier, j'aurais dû me couvrir, mais s'il te plait, gronde moi plus tard...
— Tu me prends pour un monstre ? Même si je sais que j'ai raison, tu aurais dû m'écouter, je ne suis pas mauvaise au point de te faire la misère pour ça. Et puis tu as été puni par se rhume, ça te servira de leçon, la prochaine fois tu m'écouteras, n'est ce pas ?
— Oui frangine...
— Je ne pense qu'à ton bien, dit-elle en lui ébouriffant la tête, comme à son habitude. Je ne suis pas là pour te rendre la vie difficile, loin de là.
Lucien se sentait honteux, tout d'un coup. Depuis que ses parents n'étaient plus avec eux, Marie s'occupait de lui, jouant le rôle de la mère et du père, se privant même de vie sociale. Elle avait raison, ce rhume était sa punition pour ne pas l'avoir écouté. Il voulut la prendre dans ses bras, pour lui demander pardon, mais il se rétracta.
— Tu ne veux pas me faire de calin ? C'est parce que ce n'est pas un truc que les ados font, ria-t-elle.
— Mais non ! Je ne veux pas te filer mon rhume...
— Oh, ne t'en fais pas, vas, dit-elle en prenant son frère dans ses bras. Je ne vais pas refuser un calinou de la part de mon chenapan de petit frère pour un petit rhume haha.
Ils restèrent ainsi un petit moment, et Lucien se dit alors qu'il en avait de la chance, d'avoir une sœur aussi géniale que Marie.
— Marie, je t'écouterais dorénavant, je suis désolé d'être aussi chiant, dit-il entre deux toux.
— Je compte sur toi, petit frère. Tiens bois ça, ça va te soulager un peu.
Lucien n'avait pas remarqué la tasse fumante posée sur sa table de chevet. Marie l'a saisi, et l'approcha de son frère en lui disant de faire attention, car c'était chaud.
— C'est quoi ?
— Une infusion pomme et cannelle. Je l'ai faite avec les dernières pommes de la corbeille à fruit, et j'ai ajouté du miel aussi, c'est bon pour le mal de gorge.
Marie l'invita à boire. Immédiatement après la première gorgée, Lucien se sentait relaxé. Cette boisson était la définition du bien-être. Les goûts de la cannelle et de la pomme se mariaient si bien ensemble. Très vite, la sensation de froid qu'il ressentait s'envola aussi. C'est comme si l'infusion lui avait créé un plaid bien chaud, tout douillet, et qu'elle l'avait enroulé autour de ses épaules. Il bu la moitié de la tasse, et soupira de bonheur.
— Oh comme ça fait du bien...
— N'est ce pas ? En plus, c'est super simple à faire !
— Tu m'apprendras ? Comme ça jamais c'est toi qui tombe malade t'as vu...
— Aucun risque que je...
Elle ne put finir sa phrase, elle éternua. Elle reniflait, signe que son nez coulait.
— Aucun risque que ? Finis donc ta phrase ma chère sœur, dit-il sur le ton de l'humour.
— Alors toi tu ne payes rien pour attendre !
Elle éternua à nouveau, et Lucien, en riant de la situation, se promit intérieurement de s'occuper de sa sœur, comme elle s'occupait de lui.
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𝘜𝘯 𝘤𝘢𝘧𝘦́ 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘶𝘯 𝘴𝘰𝘶𝘳𝘪𝘳𝘦, nouvelles book.
Short Story« Mes fleurs préférés sont les tulipes. Je suis une grande romantique, et selon moi la fleur la plus romantique à offrir à une personne, ce n'est pas la rose, mais bien la tulipe. » Couverture du livre par @kahezutqv.