À nos années perdues

Chanter

Abandonner c'est humain, l'avenir c'est loin

Mais tu t'es mise à chanter, même pas par choix

Comme à chaque chute, à chaque fois, ça, c'est imposé à toi

Chanter, comme un enfant surpris, comme un instinct d'survie, comme un instant d'furie

Chanter pour accepter, exprimer, résister, avancer, progresser, exister

Chanter comme une résilience, une délivrance

Chanter comme une évidence

Chanter

Pour oublier

La tristesse, les problèmes du quotidien

Chanter partout

Dans ma chambre ou en cours

Dans une salle du conservatoire ou dans la rue

Peu importe

Les écouteurs dans les oreilles

Chanter

Tout

Pop, rock, funk

Peu importe

À quel moment, tu comprends qu'c'est ton truc?

Que la musique revient pour t'relever de chaque chute

À quel moment, tu sais qu'elle est ta boussole ?

Quand la vie te punit, la musique te console

À quel moment, ce piano a chanté ?

Ses accords t'ont hanté, ont choyé ta santé

À quel moment, il est ta respiration ?

Et à quel moment, on en fait une chanson ?

Que ce soit à un concert ou chez moi

Que ce soit en groupe ou toute seule

Que ce soit sur scène ou à mon bureau

Alors c'est ça que tu veux ?

Devenir célèbre grâce au chant ?

Oublie ce rêve

C'est ridicule

Tu n'y arriveras jamais, avec ta voix rauque et éraillée

Tais-toi

Je le sais bien

Je n'ai aucune chance

Mais ce n'est pas grave

Je veux y croire

Juste y croire

Laissez-moi...

Chanter

Note de l'auteure du dimanche 12 mai 2024 :

Poème paru également dans le recueil "Rêves éveillés".