Les jours volés

Angélique

C'est une gamine dans une peau de femme :
Un ange au visage rond et malicieux
Qui vous ferait supplier de vendre votre âme
Au Diable pour pouvoir l'admirer mieux.

Son cœur pourrit, ravagé par la traître peine
Des soupirs amoureux jusque dans sa maison
Et dans sa chambre de fille victorienne
Qui la regarde lentement perdre raison.

Angélique est l'innocente séductrice,
Le désir inavoué, perfide et malsain
De posséder une influençable novice
Pour exposer son corps aux regards libertins.

Sa candeur est trop fragile pour être ainsi vue,
Alors elle cache sa silhouette mature
Sous des boucliers en soie et chastes tissus,
Son chapelet à la main, divine armure.

Dissolue par l'alcool qui salit son sang rouge,
Elle se tient sous un orme qui la chaperonne.
Ses souliers cirés virevoltent dans l'air frais,
Ils l'accompagnent dans une danse tragique.

Son visage arbore encore de doux traits d'enfant
Elle pourrait porter des centaines de bijoux
Pourtant aucun ne l'enjoliverait autant
Que le collier de corde parant son cou