Toi,moi,la famille

New York

J'avais déjà pris l'avion peut-être une ou deux fois déjà quand j'étais petite, mais toujours avec ma mère, jamais seule. Malgré le fait que je savais comment faire, je ne pouvais pas m'empêcher d'appréhender. Pourtant je ne suis pas du genre à avoir absolument quelqu'un avec moi pour être rassurée, mais là c'était différent. J'avais fait comme d'habitude, mais j'ai eu une espèce de pressentiment quand un agent, musclé de plus de 2 mètres, la mâchoire carrée et des cheveux courts noirs est venu vers moi dans son costard et avec ses lunettes de soleil noires.
<<-  Liberty Pitchett. Je suis votre garde du corps, Teddy Kodenski. Votre père, Aymeric Torrez, m'a envoyé pour veiller sur vous pendant le vol, veuillez me suivre.>>
On m'a déjà dit de ne pas faire confiance aux inconnus, mais il connaissait quand même mon nom et celui de mon père. D'ailleurs, je ne connaissais même pas son nom de famille , juste son prénom. Et puis, même si ce Teddy Kodenski était un dangereux psychopathe pédophile et que je ne rentre plus jamais chez moi, au moins il n'y aura plus Jay dans les parages. On est donc montés dans l'avion et il a décollé. Teddy était assis à côté de moi et ne me parlait presque pas, il n'arrêtait de fixer le sol. Ce trajet était long et ennuyeux, j'ai alors fait une petite sieste pendant tout le vol. Ma sieste a été interrompue quand j'ai entendu l'hôtesse de l'air dire qu'on allait bientôt atterrir. J'ai alors ouvert les yeux et j'ai vu Teddy à côté de moi. Une fois l'avion atterri, j'ai suivi mon garde du corps et il m'a donné ma valise. On s'est ensuite dirigés vers une femme blonde d'une trentaine d'années qui attendait devant une belle voiture blanche qui avait l'air de valoir assez cher
<<- Et voilà, Mrs Torrez. a lancé Teddy.
- Merci beaucoup, Teddy. À bientôt, lui a répondu la femme.
Teddy s'est alors éclipsé et j'ai regardé cette dame. Elle me souriait avec ses grands yeux verts et ses légères tâches de rousseur. Les franges, ça n'a jamais vraiment été mon truc. Par contre, à elle, ça lui allait merveilleusement bien. Vu le nom de famille de mon père, je devais sûrement être latina, ce qui expliquerait mon teint naturellement bronzé et mon épaisse crinière brune bouclée. Voilà pourquoi je n'aime pas les franges, parce que ça ne m'irait tout simplement pas. J'en ai marre d'avoir les cheveux bouclés !
- Tu dois être Liberty, n'est ce pas ? m'a- t-elle demandé.Au fait, je me présente : Je m'appelle Bree, je suis ta belle-mère. Montes dans la voiture, ton père nous attend à la maison.
Dans les contes, on dit souvent que les belles-mères sont des sorcières. Pourtant, Bree avait l'air vraiment très gentille. Mais bon, on dit aussi de ne pas se fier aux apparences. Le trajet était vraiment très court. On est alors rentrées dans l'appartement.
- Voilà, a déclaré Bree. Tu peux poser tes affaires, fait comme chez toi.
-  D'accord, ai-je timidement répondu.
Elle m'a alors fait une courte visite de l'appartement. Mon père était le PDG d'une entreprise au Mexique qui a fermé ses portes, il est alors parti aux Etats Unis et a rencontré Bree. D'ailleurs, pour des personnes qui ne se connaissaient que depuis quelques minutes, le courant passait bien. Évidemment, elle ne remplacera jamais ma mère.
- Waouh! La vue est vraiment magnifique !>> ai-je dit en voyant la baie vitrée du salon.  Bree a légèrement rigolé et on a poursuivi la visite.