18. Philip

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Bonjour à toutes et tous et merci, mille mercis vraiment, à celles et ceux qui se sont mis à lire mes histoires au cours des deux dernières semaines. Sans lecteurs, je trouve qu'un roman n'en vaut pas la peine.

Je vous laisse avec le chapitre 18, qui entame le deuxième arc de l'histoire. Après tous les bouleversements de la première partie, c'est le temps de l'adaptation, de la vie quotidienne dans la guerre, le temps d'essayer de s'en sortir quand tout semble s'effondrer - mais je ne vous en dis pas plus. 

N'hésitez pas à laisser des commentaires, positifs ou négatifs, je les prends en compte pour améliorer le roman !


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Musique : Trouble Is A Friend, Lenka

https://www.youtube.com/watch?v=QHpvlr_kG6U


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Cette nuit-là, Valerian se réveilla en hurlant. Rebecca, qui dormait dans le même lit que lui, se redressa immédiatement et chercha sa main sans même allumer la bougie à côté d'elle. Il se débattait en criant, pas tout à fait réveillé en réalité, et s'emmêlait dans les draps. Rebecca le libéra et le prit dans ses bras pour le serrer contre elle.

« Valerian, Valerian, chuchota-t-elle. Tu fais un cauchemar. »

Il finit par émerger tout à fait du sommeil et se laissa aller contre sa sœur en sanglotant.

« Maman, maman », chuchota-t-il d'une voix saccadée, comme si les mots s'échappaient de ses lèvres contre son gré.

Le cœur de Rebecca se serra. Elle comprenait mieux que personne la brûlure qui s'était logée dans la gorge de Valerian, cette blessure à vif qui semblait ne jamais pouvoir se refermer. Mais la voir chez son petit frère, l'entendre le réveiller au milieu de la nuit dans un cauchemar, c'était un deuxième coup de couteau. Rebecca devait reconnaître qu'elle n'avait jamais été très proche de son frère : il n'était que cet agaçant petit garçon trop brillant pour son âge, trop proche d'elle en âge et en même temps trop éloigné, qui attirait à lui toute l'attention des adultes.

Cependant, ce qui s'était passé les avait rapprochés, et Rebecca avait une conscience aiguë de sa responsabilité envers Valerian, cet enfant de sept ans qui n'avait plus aucun adulte pour s'occuper de lui. Elle, elle était grande, mais lui ... Et puis, il était la seule famille qui lui restait à présent.

Les sanglots de Valerian finirent par s'espacer, remplacés par des petits hoquets.

« Ça va aller ? » chuchota-t-elle sans cesser de le bercer.

Il eut un mouvement de tête que Rebecca ne parvint pas à identifier dans l'obscurité, puis dit d'une voix hachée :

« Je voudrais revoir maman, Rebecca ...

-Je sais, répondit-elle précipitamment en le serrant encore plus fort contre elle. Je sais ... »

Une nouvelle crise de larmes le saisit alors, et Rebecca elle-même dut serrer étroitement les paupières. Elle plongea son visage dans les cheveux de Valerian, qui n'avaient jamais été si longs, remarqua-t-elle. Elle s'accrocha de toutes ses forces à ce détail, les mèches fines qui lui chatouillaient le visage, les cheveux qui n'avaient plus cette odeur de shampoing pour bébé, tandis qu'il pleurait contre son épaule.

Valerian finit par s'endormir d'épuisement dans les bras de Rebecca, des sanglots le secouant encore dans son sommeil. Avec précaution, la petite fille le reposa contre l'oreiller sans le réveiller. Elle le moucha et essuya les larmes qui roulaient sur sa peau, avant de s'allonger de manière à le tenir encore dans ses bras. Bientôt, la respiration de Valerian ralentit, et il retomba dans un sommeil lourd, et que Rebecca espérait sans rêves.

La guerre aux yeux gelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant