(la jeune fille)
Aujourd'hui, c'est jeudi et il pleut. Je rentre dans le conservatoire toute excitée. Je ne garantis pas que mes souvenirs sont exacts, mais je sais qu'au moment où mes pieds franchirent le pas de la porte, tous se déroula très vite. Un triolet ne pouvait aller plus rapidement que les images qui défilaient devant mes yeux. Toutes ces bottes noires claquaient ensemble sur le sol et accéléraient le temps avec le clappement des talons. La petite sirène du gros camion rouge hurlait sans s'arrêter comme pour montrer que le temps continuait de s'égrener. S'ajouta alors au bruit de mes larmes tombant sur le carrelage. Seul la lourdeur de mon cœur, qui vivait ce drame pour la deuxième fois, ne respectait pas le rythme imposé. Alors, j'ai couru, couru à travers les couloirs, pour oublier. Je ne voulais pas croire ce que mon cœur me murmurait, je ne voulais pas reconnaitre la raison pour laquelle ma vue se brouillait. La vérité m'a donc été imposée. Devant moi, une civière et un drap blanc. Je la suivis jusqu'à l'entrée d'où je la regardai partir dans le vrombissement du camion. Mon visage est mouillé. Ma force m'a quitté. Mes jambes cèdent. Je suis par terre, assise, le visage contre la grande baie vitrée. Je suis là. Seule, une nouvelle fois. Je regardai la pluie tomber et dégouliner le long de la fenêtre transparente. Les gouttes d'eau venaient s'y poser avec délicatesse. Elles dessinaient des notes et des paysages. Elles composaient leurs propres morceaux. Pour la première fois, je me mis à aimer la pluie. La musique dans les oreilles, le monde pouvait bien s'écrouler. Elle me rappelait les doux moments passés avec « Mamie »,nos quatre mains sur le piano, jouant l'une pour l'autre.
( point de vue ????)
Pauvre femme.
Cela faisait tellement de temps qu'elle était ici. Ce conservatoire était pour elle un sanctuaire où elle pouvait se recueillir depuis la mort de son mari. Il l'a quitté ici, et elle l'a rejoint là. Ensemble après la mort ? Une croyance ? Je n'en sais rien et je ne suis pas là pour y réfléchir.
Lorsque j'ai terminé de raconter aux pompiers comment, est-ce que j'ai trouvé la vielle femme morte, je rentre dans le conservatoire pour regagner ma salle. Lorsque que je franchis la porte, une complainte vient caresser mes oreilles. C'était un cri, un cri d'amertume, de regrets, d'amitié disparue et de solitude intense. Surtout de la solitude... Les notes, bien que joyeuses, faisaient ressortir une triste mélancolie. C'était un cri d'adieux, un au revoir à une personne disparue. Porté par la curiosité, je me suis rapproché et, j'ai passé ma tête par la porte pour apercevoir une jeune fille au piano. Des larmes coulaient sur ses joues et venaient s'écraser sur le clavier de l'instrument. La scène était magnifique ! Triste mais belle.
( la jeune fille )
Cela fait déjà une semaine qu'elle est morte. Ma vie a repris son cours, mais un vide reste dans mon cœur sans que je ne parvienne à le combler. Tous les jours, je passe au conservatoire et je m'arrête devant le piano sans réussir à poser de nouveau mes mains sur le clavier... Trop de souvenirs, trop de tristesse...Je me sens tellement seule...Souvent, je souhaite, en espérant que quelqu'un entend. Ma voix que quelqu'un me vienne en aide...Je ferme les yeux, en espèrent un jour trouver du repos
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Dsl pour le grand retard...
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Elle a continué de jouer
Short StoryQuand on me demandait de me présenter, je répondait toujours la même chose : "Mon prénom n'a aucune importance. J'ai 17 ans et j'aime le piano." Enfin ça c'était avant que je les rencontre. Elle et lui...