Chapitre 18

73 6 2
                                    

Les trois dernières semaines ont été intenses. Emma à enchaîner les gardes car une de ses collègues était absente. Puis, elle a pris quelques jours de vacances avec son fils. Quant à moi, je suis parti plusieurs jours pour trouver des locaux pour notre succursale que nous souhaitons ouvrir dans le Sud. Je suis tout de même parvenu à lui voler quelques instants autour d'un café ou un petit-déjeuner. Nous avons longuement parlé et nous sommes rendu compte que nous avions des points communs comme le même type d'humour et les mêmes valeurs de la vie. Je me sens vraiment moi-même avec elle. Elle me donne le sourire, la pêche. Je me délecte à entendre sa voix dans mon téléphone. J'aime les petits sms timides qu'elle m'envoie pour répondre aux miens.

Lors de mon déplacement, j'étais parti avec mon cousin et il a remarqué que quelque chose avait changé en moi et que, je le cite : « souriais bêtement devant mon téléphone ». Je me suis confié à lui, je lui ai avoué avoir rencontré une femme qui obsédait mes pensées. Il parut stupéfait. Puis, il m'a dit qu'il comprenait davantage pourquoi il ne me voyait plus draguer les filles qui travaillent avec nous ou les serveuses lorsque nous sortons déjeuner. Il supposait que c'était à cause de mon accident, que j'avais éventuellement encore l'esprit préoccupé par ça. Mais non, à son grand étonnement, la raison était une femme. Il m'a posé des questions sur elle, mais je n'ai pas voulu trop en dire. Nous en sommes qu'au début. Je ne sais pas pour le moment si elle est prête à vivre une histoire avec moi, si elle m'accorde sa confiance. J'ai précisé qu'elle était maman d'un petit garçon et qu'elle était prudente pour lui. Mon cousin m'a répondu qu'il ne pouvait être que du même avis qu'elle. Quand il y a un enfant en jeu, il est nécessaire de doubler de vigilance. Ils n'ont pas à payer pour les choix désastreux que les adultes peuvent faire. Non pas que je sois un choix douteux selon lui. Mais le petit bonhomme doit déjà vivre avec des parents séparés. Il est donc naturel qu'Emma le protège. Puis, il me mit en garde également. Étant lui-même papa, la vie n'est pas toujours simple avec un enfant. Surtout s'il ne m'accepte pas dans la vie de sa mère et la sienne. Il faut que je me blinde et que je sois patient.

Je lui ai raconté ma soirée avec eux à la fête foraine et la sortie au club de jazz. Depuis, Emma et moi, nous nous appelons plusieurs fois par semaine ou nous envoyons des messages. Je demande à ma Sauveuse ce qu'elle fait et souvent elle m'envoie des photos : en salle de soin, en salle de pause, dans les jardins de l'hôpital, dans son salon, en courses. J'adore quand elle fait ça. Elle n'accompagne pas forcément ses photos de mots, mais c'est suffisant. À chaque fois, il y a sa main, un coin de son visage, ses cheveux et ça me gonfle le cœur de pouvoir la voir, même si peu. Je me rends compte qu'elle me manque et que je souhaite absolument la revoir dès que possible.

Plus je parle avec elle, plus je désire discuter avec. Plus je la découvre, plus j'ai le cœur à en savoir davantage sur elle. Plus elle me laisse la connaître, plus je compte apprendre à la cerner davantage.

C'est particulier, je n'ai jamais ressenti ça. Jamais je n'ai éprouvé autant le désir de connaître quelqu'un. Ethan pense que je tombe amoureux. Je ne nie pas avoir des sentiments pour elle, mais je ne pense pas que soit encore de l'amour. Même si ça en prend le chemin. Elle m'intrigue, me fascine, m'envoûte, me subjugue. Elle me retourne complètement le cerveau. Je pensais à l'hôpital que c'était à cause des produits qu'ils m'injectaient, mais non, c'était bien elle, ma Sauveuse. Emma, l'infirmière en chef du service où j'étais admis et qui savait si bien prendre soin de moi.

Un rapprochement physique a eu lieu lors de notre dernière rencontre. Elle m'a laissé lui prendre la main et caresser sa paume. Et lorsque je l'ai raccompagné à sa voiture, elle m'a laissé passer mon bras sur ses épaules pendant que nous marchions. Je perçois qu'elle est à l'aise avec moi et qu'elle laisse tomber petit à petit le bouclier de protection qu'elle a mis entre nous. Si bien qu'au moment de monter dans sa voiture, elle a posé délicatement ses lèvres sur les miennes. La sensation d'avoir à nouveau sa bouche si douce contre la mienne a été intense. Un courant électrique a parcouru mes entrailles et j'ai senti des frissons s'éveiller sur tout mon corps. J'ai passé mes bras autour de sa taille et l'ai rapproché de moi pendant qu'elle nouait ses bras autour de mon cou. J'ai approfondi le baiser et elle m'a laissé l'accès à sa langue que j'ai exploré avec la mienne durant de longues secondes.

Le PatientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant