Chapitre 1

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Californie, Etats-Unis, 10h05.

Je regardais le plafond blanc de ma chambre allongée sur mon lit, mon père venait de sortir de ma chambre. J'attendais quelques minutes avant d'aller me laver pour éteindre mes pensées. Il était revenu comme chaque soir, il avait pris mon corps une fois de plus. Je n'étais pas maître de mon corps, je n'avais pas le choix, j'étais née pour être ainsi.

J'entre dans la baignoire, mon corps entre en contact avec l'eau chaude. Je ferme les yeux et profite de ce moment pour enlever ses mains de mon corps. Depuis mes 9 ans, c'est une boucle sans fin. Tous les soirs, je prie pour qu'il rencontre quelqu'un et me lâche de cette emprise, pour enfin vivre la vie dont j'ai tant rêvé, comme dans mes livres. Les adolescents qui sortent le soir, qui vont à l'université, qui rencontrent leurs amis, comme des ennemis qui deviennent amoureux, j'en rêve d'en vivre un un jour.

Je me lave pour effacer ses sales mains, tellement je frotte fort que ma peau me brûle et devient rouge, l'eau brûlante n'aidant pas. Mon corps est juste sali par mon père. Je sors de la baignoire, regarde mon reflet dans le miroir, il me dégoûte. Je ne vois que ses mains partout, rien d'autre. Je sèche mon corps et mets un débardeur noir avec un short qui m'arrive au-dessus des genoux. J'évite mes robes courtes, mes jupes, et mes corsets devant mon père, car il recommencera à la première occasion.

Je sors de ma salle de bain pour rejoindre la chambre. Je prends mon livre et regarde l'heure sur mon réveil. 10h52. Je soupire et sors de ma chambre pour rejoindre la cuisine. La cuisine est ouverte sur le salon, une immense pièce où l'on pourrait se perdre, tous les meubles sont blancs et noirs, mon père aime le sombre, cela lui ressemble, lui qui est l'incarnation de la noirceur. Je prends une tasse dans l'une des dizaines d'armoires, je me dirige vers la cafetière et me sers un café qui est tout juste chaud. Mon père rentre dans la pièce en regardant son téléphone.

- Chérie, tu aurais pu t'habiller mieux. Tu es plus belle avec tes robes et tes jupes. me dit-il.

Je réprime un air de dégoût face à sa phrase.

Crève en enfer. dis-je dans ma tête en le regardant.

Je ne l'ai jamais aimé depuis la mort de ma mère, la mort la plus étrange de ma vie. Je n'ai jamais su la raison de sa mort, car je sais que c'est un mensonge ce que mon père m'a dit.

Je prends ma tasse et mon livre, et je me dirige sur la terrasse de la villa. La vue est incroyable, c'est mon endroit préféré pour lire. La vue est face à la mer, la chaleur est agréable. Je m'installe sur un transat devant la piscine, pose ma tasse sur la petite table à côté de moi et me plonge dans mon livre pour un autre univers.

13h30, villa des Martinez.

Je venais de finir mon livre, je regardais le paysage devant moi, le regard dans le vide. La pire sensation est de finir un livre et de revenir dans le monde réel, de quitter un monde où tu te sens bien et où tu oublies tous tes problèmes. J'inspire profondément et je me lève.

- Père ? dis-je en rentrant dans la cuisine.

Je regarde autour de moi et aucun signe de mon père dans les environs. Un sourire s'affiche sur mes lèvres et je pars en direction du frigo pour me préparer à manger. Il ne va pas s'occuper trop occupé à tuer des gens pour de l'argent. Je me prépare de la paella et m'installe sur l'îlot central pour manger. Après avoir fini de manger, je mets tout dans le lave-vaisselle et descends dans le sous-sol où se trouve la piste d'entraînement de tir de mon père. J'aime beaucoup y aller quand mon père n'est pas présent.

J'ouvre la porte de la salle et pénètre à l'intérieur avec un sourire aux lèvres. Je regarde toutes les armes qui se présentent face à moi, je m'approche de chacune et les touche du bout des doigts. Je finis par prendre le Glock 17 de mon père. Une fois dans ma main, je le tourne dans tous les sens pour m'y habituer, je souris en le dirigeant vers la grille qui sépare les armes et la piste de tir. Je rentre à l'intérieur, pose l'arme sur le muret en face de moi, mets des lunettes de protection et un casque anti-bruit, j'appuie sur le bouton à droite pour faire apparaître la cible face à moi. Je prends le Glock 17 dans les mains et me positionne prête à tirer. Je vise le point rouge qui se trouve au niveau du cœur de la cible et... Tire.

La puissance me fait reculer légèrement, le bruit de la détente me fait fermer les yeux, et en les rouvrant, je m'aperçois que la balle est logée au niveau du cœur de la cible, comme je le voulais.

- Je suis plus forte que tu ne le penses, papa.

Je continue de tirer en imaginant que la cible est mon père et ça me fait un bien fou.

15h38, villa.

Je remonte dans ma chambre, mon père venait de rentrer il y a à peine cinq minutes. Il ne m'a pas parlé une seule fois, ni jeté un regard. Parfois, il semble que je ne suis pas sa fille. J'étais dans ma chambre en train de ranger ma bibliothèque, car la semaine précédente j'avais dévoré tous les livres et les avait laissés traîner partout. Je me retourne vers ma porte qui vient de s'ouvrir, je me retrouve face aux yeux noirs de mon père, mon cœur commence à battre fort, ma respiration diminue à mesure qu'il s'approche de moi.

- 18h30, sois prête et, pour une fois, habille-toi bien et pas trop long, si tu vois ce que je veux dire. m'annonce-t-il en se tournant pour sortir de la chambre.

Je fixe la porte un instant. Me préparer? Et s'habiller court? Où est-ce qu'il m'emmène? Je soupire et je me dirige vers mon dressing pour choisir ma tenue. Mes doigts parcourent les nombreuses robes que mon père m'avait offertes car il les trouvait belles. Mon regard s'arrête sur une robe noire en satin sans bretelles, avec deux fentes de chaque côté, s'arrêtant au niveau de mi-cuisse, très courte.

Je finis de ranger ma bibliothèque, je choisis un livre pour ma prochaine lecture que je dépose sur la table de nuit, et pars nettoyer ma coiffeuse, là où se trouvent tout le maquillage restant de ma mère et ceux que ma grand-mère m'avait offerts avant sa mort. Je fais un grand nettoyage, car à force de me maquiller tous les jours, je finis par tout laisser en vrac.

17h30.

Je regarde l'heure, décidant d'aller me doucher. J'entre dans la douche à l'italienne pour laver mes cheveux. En sortant, je mets mes sous-vêtements et me dirige vers ma coiffeuse où je m'installe devant le miroir en me regardant dedans.

Mon regard se perd sur mon corps, mais je fais taire mes pensées en séchant mes cheveux. Une fois secs, je prends mon fer à boucler que je branche avant de l'allumer. Le temps qu'il chauffe, je sépare mes mèches et les boucle.

Une fois mes cheveux finis, je me maquille légèrement et enfile ma robe en satin noir. Je me regarde dans le miroir et mon sourire se fige face à ma tenue.

- Il a vraiment choisi la plus courte. dis-je en tournant sur moi-même.

Je prends mes talons rouges que je mets avant de rajouter mes bijoux. Lorsque j'ai fini de mettre ma dernière boucle d'oreille, la porte de ma chambre s'ouvre sur mon père.

- On y va, ma belle.

La belle t'en merde, connard.

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L.B

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⏰ Dernière mise à jour : May 22 ⏰

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