Des doigts calleux parcourent ce visage à la peau si douce.
Les tâches de nicotine et d'encre trahissent leur propriétaire.
Un artiste malheureux contemple sa muse avec tristesse, un reste de mégot mal éteint entre ses griffes et des yeux de chien, dangereux mais empathique, s'embrumant de larmes qui ne couleront point.
Il fixe son amant avec tant d'amour que de haine ne parvenant pas à exprimer le chaos de pensées qui se heurt aient à sa bouche.
Son ange perçois néanmoins ces émotions derrière le masque de fer froid que représente le visage endolori du pathétique fumeur.
Une peau douce, un visage divin dont est doté des yeux d'un marron aussi bien verdoyant de bonheur que rougeoyant d'amour et d'un sourire angélique capable de faire fondre n'importe quel être doté de conscience, sont certains des nombreux atouts que son amour détient pour charmer même le plus pieux des religieux.
Le goût des larmes amères retenues malgré lui se mélange à sa salivé alors que l'empathie qu'on ne connaît que pour la moitié de son âme desserre son étreinte justifiée mais sûrement pas pour autant indolore le laisse balbutier quelques mots.
Il articulé d'une voix que seuls eux connaissent, loin de celle nazillarde, accidentée et insupportable de son habitude, mais bel et bien d'une voix brisée par le tranchant de cette idée ne saissant de le hanter :
"Comment ?.... Comment ont-ils pu te faire du mal, te toucher ? Qui peut manquer à ce point d'émotions pour blesser la personne si belle et sensible qui fait aujourd'hui battre mon cœur et se tient devant moi ? Qui m'a précédé en touchant ce visage parfaitement imparfait ? Qui a eu la lâcheté et la monstruosité de meurtrir ton âme en blessant ton corps ? "