La table N'7 (Billie Eilish)

Immeuble

La dernière image que j'avais dans ma tête était ses yeux me regardant. Une trahison se lisant à l'intérieur d'eux. Les réouvrir serait d'accepter qu'il serait mort, de perdre ce dernier fragment de son existence, de sa vie. J'ai étais la dernière chose qu'il a vu avant d'heurter le sol. Ses cris se perdant dans le vent.
Des larmes coulants sur mes joues, je suis contraintes de les réouvrir. Mes yeux sont accueillis par le soleil couchant de L.A.
La lune allait doucement apparaître depuis l'arrière des montagnes.
Mes cheveux dans le vent, mes mains tremblantes, haletante, j'essayais de me calmer.
Le silence retomba, lourd et pesant. Me laissant seule avec mes pensées, mais je n'y arrivais pas, à penser. Ces mêmes chaînes qui étaient tombaient se raccrochèrent à nouveau.
Je pris probablement 20min ou 30 voir plus pour pouvoir me calmer et me relever. Les sirènes m'avaient sortis de ma transe.

Je m'avança vers la porte mais vis le cadenas.
Il était tombé avec la clé.
Je regarda autour de moi, au sol, dans les coins, sur la table , proche du bord... mais rien.
J'étais bloqué sur ce toit. Condamnée à observer le soleil se lever puis se coucher indéfiniment. Sans pouvoir me nourrir.
Il me restait le gâteau, mais combien de temps allait il durer sans avoir de quoi le mettre au frais.
Ayant faim, je commença à l'entamer. Regardant dans ma poche pour mon portable. Je l'avais laissée au camp je suppose. La dispute m'avait distraite. Je me sens si mal. C'était un enfant qui appelait à l'aide. Cette addiction ça n'était pas lui. Ses derniers mots...
Je suis un monstre pour l'avoir abandonnée comme ça. De ne pas avoir remarquée ces indices. Ne pas lui avoir posée plus de questions. Ne pas avoir compris qu'il allait mal. J'aurais dû faire plus, le sauver avant qu'il ne soit trop tard. J'aurais dû payer cette dette.

J'hésite fortement à le rejoindre en bas. Mais quelque chose me retient.

Je me relève et m'allonge au sol, observant le ciel étoilé de la nuit.
Des dizaines d'étoiles étaient visibles. Les autres étaient impossibles à voir à cause de la pollution lumineuse de la ville.
Le vent c'était calmé. Mes paupières devenaient aussi lourdes que ma culpabilité.
Chaque battement de cils devenant dur comme mes regrets grandissants.
Jusqu'à ce que je ne puisse les réouvrir. Ensevelis par mes remords.
Je vois un océan. Elle était calme et le ciel était illuminé par la Voie lactée. Loin des villes et de la civilisation, le ciel était translucide comme l'eau qui coulait sur mes mains. Je sentais mon poids me faire couler, couler et couler. Je voyais l'eau me couvrir les yeux et lorsque je leva la tête la lumière des étoiles avaient disparus. De l'eau sur des kilomètres tout autour de moi. Sombre à cause du manque de lumière causée par les fonds marins.
J'ai essayé de crier mais ma tête était sous l'eau.
Je sais que personne n'a remarquée ma disparition.
Que mon téléphone était sur silencieux mais qu'il ne recevait aucune notification.
Soudain je sentis de la chaleur sur ma peau. Un contact me calmant. Me soulevant des abysses. J'éteins la surface et mais n'arrive toujours pas à respirer.

Je me réveille, sentant le soleil sur ma peau.
J'ouvre mes yeux et me lève. Il faut que je sorte d'ici. Je regarde autour de moi et regarde la spatule. Je la prend et vais vers la porte cadenassée. Je frappe le cadenas comme dans le film mais ça ne marche pas. Je frappe le mur et vois que l'humidité l'a un peu fragilisé. Je donne des coups pour décrocher le porte cadenas. Il me faudra plusieurs minutes et une spatule pour pouvoir tirer de toutes mes forces dessus et le décrocher du mur. Il se détache et la porte s'ouvre.

Je descends les escaliers et emprunte l'ascenseur. Arrivée à l'entrée je vois plusieurs agents de sécurités, sûrement là pour contrôler les passages. Je les contourne alors qu'ils semblent perdus dans leurs discussions et passe par une autre entrée. La porte est automatique, elle fait donc du bruit.
« Mademoiselle vous ne pouv—»