T1.Chapitre 29 - Confidences

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Mia

Cette salle de bain est aussi impersonnelle que le reste de cette planque ! Enfin de ce que j'en ai remarqué.

Aucun accessoire n'est posé ci et là, plusieurs vasques et miroir se font face les un des autres et, au fond, il y a des cabines de douche comme celles des vestiaires du lycée.

Je préférais l'autre appart.

Et moi dont !

Mais je ne suis pas là pour admirer la déco. Le Prince récupère une sorte de bac où est entreposé tout le nécessaire de premier secours.

— Je te préviens, je ne sais pas coudre, me sens-je obligée de lui avouer en le voyant sortir des aiguilles et du fil.

Son rire se répercute sur les carreaux de la faïence et également dans mon être, ce qui efface l'angoisse de ces dernières heures.

— Ne t'inquiète pas, mes blessures sont superflues. Je n'ai pas besoin que tu t'improvises chirurgienne.

Le temps qu'il sorte son bazar, j'ose me regarder dans l'un des miroirs. Herregud (Mon Dieu), je suis affreuse ! Je n'ai pas de maquillage et peut-être que ça aurait été moins désastreux si ça avait été le cas ! Mes cernes sont profonds, mon teint plus blanc qu'à mon habitude. Je fais peur et Tove se moquerait de moi avec cette tête.

Ne pense pas à lui.

Je chasse le sourire de mon frangin et suis aussitôt happé par le Prince qui se débat avec ses vêtements. Il a retiré ses chaussures et peine avec son petit pull noir. Je m'empresse de l'aider, sans manquer de me moquer, et lui retire les scratchs de son gilet pare-balles qui a bien rempli son devoir, ce qui me fait frissonner.

Le torse d'Aleksander se dresse fièrement devant moi. Ses abdos ressortent et me font saliver. Son regard me prend en flagrant délit et je détourne le mien, honteuse. Mon visage rougi à mesure qu'il s'amuse du trouble qu'il produit en moi. Je m'empare de quoi nettoyer ses plaies et m'affaire, pour éviter d'y penser.

Des bleus commencent à apparaître et une éraflure plus importante saigne sur son épaule droite. Malgré le sang et la poussière, ce sont les innombrables cicatrices qui parsèment sa peau qui me font déglutir.

Merde. Je me demande comment il peut avoir autant d'entailles sur le corps.

La faute à son job, peut-être ?

Nous ne disons rien. Seuls les bruits des produits que j'utilise, le scotch médical que je coupe pour faire tenir la compresse sur son épaule et nos respirations irrégulières sont audibles.

L'envie de soigner ses blessures avec mes lèvres est tentante et quand je remarque que son regard fiévreux est braqué sur ma figure je manque de défaillir dans ses bras.

Mon travail est accompli, pourtant je n'ai aucune envie de m'écarter. Aventureuse, ma main l'explore. Ses muscles roulent sous ma pression et un filet d'air s'expulse d'entre ses lèvres serrées.

Oh bordel ! Que je rêve de les goûter !

Ma conscience me rappelle à l'ordre, me fait répéter mentalement la promesse que je me suis faite. Hélas, quand le Prince me dévore de ses prunelles azurées, et fait un pas en avant chaque fois que je recule jusqu'à buter contre les lavabos voisins, toutes mes barrières sont à deux doigts de s'évaporer dans l'air chargé de cette tension incendiaire.

Je me cramponne au métal, mes sens sont pris d'assaut. Je n'ai plus la capacité de réfléchir correctement, je cherche l'air. Hélas, c'est comme si le Prince l'avalait tout autour de moi et c'est pire lorsque sa bouche frôle mon cou.

RADUCHKA T1 (terminé), T2 (en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant