Chapitre 3

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Les Mots Qui Blessent

Les semaines d'hiver à l'université de Saint-Clair se faisaient plus froides, mais Jules et Clara continuaient de se voir régulièrement. Leur amitié, pourtant forte, commençait à montrer des signes de tension que ni l'un ni l'autre ne voulait vraiment admettre. Clara se sentait parfois oppressée par l'attention constante de Jules, et Jules, lui, était rongé par l'incertitude et la peur de perdre Clara.

Un soir de janvier, alors que le vent hurlait dehors et que la neige tourbillonnait furieusement, Clara et Jules se retrouvèrent dans un café du campus. Ils avaient prévu de travailler sur un projet de groupe, mais la conversation dévia rapidement sur des sujets plus personnels.

"Jules, tu ne crois pas qu'on devrait un peu espacer nos rencontres?" demanda Clara, les yeux fuyants. "J'ai l'impression qu'on est toujours ensemble, et parfois, j'ai besoin de mon espace."

Jules, surpris et blessé par cette remarque, fronça les sourcils. "Je pensais que tu aimais passer du temps avec moi. Si je te dérange, tu pourrais simplement le dire."

Clara soupira, essayant de choisir ses mots avec soin. "Ce n'est pas ça, Jules. J'apprécie vraiment ta compagnie. C'est juste que... j'ai besoin de temps pour moi, pour mes autres amis, pour réfléchir."

"Réfléchir à quoi?" demanda Jules, la voix plus tranchante qu'il ne l'aurait voulu. "Réfléchir à combien tu voudrais te débarrasser de moi?"

Clara resta silencieuse un instant, choquée par le ton de Jules. "Ce n'est pas juste, Jules. Je ne veux pas me débarrasser de toi. Mais tu dois comprendre que j'ai besoin de respirer."

"Respirer?" Jules éclata. "Depuis quand suis-je devenu un poids pour toi, Clara?"

Le silence tomba comme une chape de plomb. Les mots de Jules résonnaient dans l'air, plus durs qu'il ne l'avait souhaité. Clara, les larmes aux yeux, se leva brusquement.

"Je ne voulais pas que ça tourne comme ça," dit-elle, la voix tremblante. "Je pensais que tu comprendrais. Mais si tu ne peux pas, alors peut-être qu'on a besoin d'une vraie pause."

Sans attendre sa réponse, Clara quitta le café, laissant Jules seul avec ses pensées et sa culpabilité. Il regarda la porte se refermer derrière elle, le cœur lourd de regret. Pourquoi avait-il réagi de manière si impulsive? Pourquoi ses sentiments prenaient-ils toujours le dessus?

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Les jours suivants furent marqués par un silence glacial entre eux. Clara évitait Jules, et lui, incapable de trouver les mots pour s'excuser, se plongeait dans ses études et ses écrits. Le campus, habituellement animé, semblait étrangement vide sans la présence réconfortante de Clara.

Un après-midi, alors que Jules était assis seul dans la bibliothèque, son téléphone vibra. C'était un message de Clara : "On doit parler."

Le cœur battant, Jules se dirigea vers le café où ils avaient eu leur dispute. Clara était déjà là, assise à une table près de la fenêtre. Elle leva les yeux à son approche, et il put voir l'ombre de la tristesse dans son regard.

"Jules," commença-t-elle doucement, "je suis désolée pour l'autre soir. Je n'ai pas voulu te blesser."

"Moi aussi, je suis désolé," répondit-il, prenant place en face d'elle. "Je ne voulais pas réagir comme ça. C'est juste que... je tiens tellement à toi, Clara."

Clara soupira, posant sa main sur la table. "Je le sais, Jules. Et c'est pour ça que c'est difficile. Je tiens beaucoup à toi aussi, mais j'ai besoin que notre amitié soit plus équilibrée. J'ai besoin que tu respectes mes besoins d'espace."

Jules acquiesça, sentant une lourdeur quitter son cœur. "Je comprends, Clara. Je ferai des efforts. Je ne veux pas te perdre."

Ils discutèrent longuement, clarifiant leurs attentes et leurs besoins. La tempête entre eux semblait s'apaiser, mais quelque chose d'irrévocable avait changé. Les mots avaient été dits, et même s'ils s'étaient réconciliés, une ombre planait sur leur relation.

Leurs chemins, bien que de nouveau alignés, portaient les cicatrices de cette confrontation. Ils savaient tous deux que pour que leur amitié perdure, ils devraient naviguer prudemment les eaux tumultueuses de leurs sentiments respectifs. Le vent d'hiver soufflait toujours dehors, mais à l'intérieur, une nouvelle compréhension semblait naître entre eux, fragile mais prometteuse.

J&C ~Regarde moi~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant