01, everyone's family's a little fucked up. right?

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CA, United States (2017)

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CA, United States (2017)



La douce lumière du matin filtrait à travers les rideaux de la cuisine, éclairant nos visages tendus.

Les rides du vieux semblaient avoir gravé en lui cet air sévère qui ne le quittait jamais vraiment. Ses gestes précis, presque rituels, alors qu'il préparait le café intensifiaient la tension palpable, comme s'il cherchait refuge dans la routine pour cacher les pensées qui lui traversaient l'esprit.

Tout en tapotant distraitement sur mon téléphone, je sentais ses regards lourds de sens, annonçant une confrontation imminente. Je savais que ce silence fragile était voué à être brisé.

Notre relation avait toujours été tendue, marquée par des années d'incompréhension et de conflits non résolus. Le vieux n'avait jamais caché son mécontentement face à l'ascendance mixte de mon jumeau et moi, et il ne s'était jamais privé de nous rappeler à quel point on manquait de dignité.

— Laël, viens ici, il appela enfin, sa voix emplie d'autorité.

Je levai les yeux de mon appareil, résigné mais tout de même agacé. Je me levai de ma chaise, traînant des pieds jusqu'à la table où mon grand-père m'attendait. Les mots qui allaient suivre étaient prévisibles : un sermon sur l'héritage japonais, sur l'importance de l'honneur et de la tradition. Mais je n'écoutais que d'une oreille, trop habitué pour donner toute mon attention à ses critiques.

— Ton comportement n'est plus supportable. Tu es un Shiba, et il est temps que tu te comportes comme tel.

Je retins un soupir de frustration, ma patience avait atteint ses limites. J'aurais bien voulu rappeler que je suis un De Guzman, car j'avais pris le nom de mon père, mais dialoguer avec ce vieux borné était aussi inutile que fatiguant.

— C'est pourquoi j'ai pris une décision, il poursuivit. Tu vas partir pour la base militaire de Misawa, au Japon. Un de tes oncles y est fonctionnaire.

Un sourire ironique étira mes lèvres, "Une base militaire..." je répétai avec un mélange de sarcasme et d'exaspération.

— Je suis très sérieux, il répliqua, son regard dur s'ancrant dans le mien. Ce sera ta dernière chance de te racheter. Tu pars demain.

Je lui lançai un regard ennuyé. "Me racheter", dit-il, comme si ma naissance avait été une erreur en soi. Qu'est-ce qu'il pouvait être dramatique...

— Envoyer un adolescent à l'armée pour le redresser, c'est ça ta solution?

— Ce n'est pas une solution, Laël, c'est une nécessité. Tu as besoin de discipline, de comprendre ce que signifie être un Shiba.

Je le fixai, incrédule.

— Et tu penses vraiment que me forcer à aller à Misawa va changer quoi que ce soit?

HI, SOCIETY ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant